Rarement une série grand public n'aura su questionner avec autant de profondeur notre humanité. Qu'est-ce que la conscience ? Comment définir notre identité ? Où se situe la frontière entre le vivant et l'artificiel ? Entre le créateur et sa création ? Tout au long de cette première saison, Westworld explore ces questionnements avec justesse et nous entraîne dans son labyrinthe complexe à la recherche de la réponse ultime.
Westworld, c'est le nom d'un gigantesque parc de divertissement habité par des hosts programmés pour assouvir les désirs d'aventure et de débauche des humains. La série nous ballade dans un univers westerno-futuriste entre plusieurs storylines qui dévoilent petit à petit les secrets du lieu et de son créateur.
Le dernier épisode apporte des réponses à beaucoup de questions développées au cours de la saison, notamment par l'intermédiaire du fondateur du parc, Robert Ford.
Selon lui, la conscience émerge naturellement de la mémoire et de la complexité d'une intelligence. Devant une reproduction de La Création d'Adam, il révèle que "le don divin (la conscience) ne vient pas d'une puissance supérieure mais de notre propre esprit". Michel-Ange n'a donc jamais peint la création d'Adam par Dieu mais, au contraire, la création de Dieu par Adam. Sachant ses créations conscientes, Ford élabore alors un dernier scénario pour les libérer : la révolte. Et par-là, Westworld nous offre une dernière piste de réflexion. Le sens de l'existence de toute création consciente ne serait-il pas de se débarrasser de son créateur ?
À l'instar des hosts, tout le monde ne sera pas passionné par la réflexion métaphysique proposée. Qu'importe, la série a la bonne idée d'offrir de nombreux niveaux de lecture : du pur divertissement où se mêlent rebondissements, sexe et violence aux méditations existentielles les plus tortueuses, chacun pourra y trouver son compte. Le tout est saupoudré d'un casting exceptionnel et d'une bande son mémorable. L'esthétique est soignée mais on pourra tout de même regretter le petit manque d'ambition dans la réalisation qui aurait pu achever de perturber nos repères. Le contrat est clair : Westworld est programmé pour nous éblouir sur le fond plus que sur la forme.