Violent delights have violent ends

"Ah ouais...Ok."
Voilà ce que je me suis dit en visionnant le dernier épisode de la saison 1 de Westworld, le petit poulain d'HBO.
Je suis parti avec de très très hautes attentes, tout d'abord parce qu'Anthony Hopkins est mon acteur préféré, et aussi parce qu'HBO m'a rarement déçu. En plus, faut dire que je suis un grand amateur de westerns en tous genres, et l'univers en question me parle pas mal.
Mais alors qu'est-ce qui mérite un 10?
Parce que bon, 10 c'est quand-même la note ABSOLUE, ça veut dire que la série est genre parfaite sur tous les points? Comment est-ce possible, ça n'existe pas ça, la perfection?

Eh bah, figurez-vous qu'en dépit de ses quelques défauts, Westworld ne mérite pas un 9 mais bien un 10.
Laissez-moi vous expliquer en quoi cette série est déjà à classer parmi les mythes, légendes, bref, de la bonne sauce bien juteuse d'excellence.
Westworld, c'est l'histoire de ce parc totalement fou, où viennent s'amuser les bourges et les bougresses pour vivre dans un vrai petit western avec les cowboys, les indiens, les bars, le whisky, les prostituées, les flingues et tout.
Les "hosts" accueillent les visiteurs dans le parc, tout à fait invulnérables. Ces "hosts" sont en réalité des robots extrêmement réalistes.
Chaque journée qui passe dans le parc est la même journée, et les robots oublient leurs journées identiques... Sauf que voilà, l'intelligence artificielle a ses limites et les robots commencent à les dépasser eux-mêmes, dont Dolores, l'héroïne, une fille de fermier très belle et très banale, interprétée par Evan Rachel Wood (love sur elle).

Vous ne pouvez pas rater Westworld car :
- Le raisonnement sur la conscience est hallucinant (quel est votre concept de conscience et ou se situent vos limites par rapport à elle?)
- La série réussit à créer un petit malaise dérangeant tout à fait exquis : notre rapport à nos propres péchés, et à notre nature la plus profonde. Si ça c'est pas un sujet splendide, je n'sais pas ce que c'est.
- La façon dont l'art est abordé (les narrations concernant le parc sont bel et bien des créations - il est amusant ou inquiétant d'observer les investisseurs et divers employés du parc considérer Westworld comme un lieu divertissant alors qu'il s'agit clairement d'une oeuvre à part entière).
- Les plot-twists sont cools.
- Même si tu as deviné quelques plot-twists comme moi, tu vas quand-même adorer la mise en scène.
- Il n'y a pas de temps mort, certains épisodes de Westworld dépassent une heure (le premier et le dernier me semble t-il), et on ne s'embête pas comme dans Walking Dead.
- Westworld ne tombe pas dans le piège de nous présenter dix mille personnages, partir dans tous les sens et prend le temps d'approfondir ses protagonistes comme il faut. Le résultat est que nous nous attachons vraiment aux personnages (oui j'ai pleuré), souvent plus aux hosts qu'aux êtres humains qui nous semblent même carrément déshumanisés parfois... Ce contraste est délicieux. Et vous savez quoi? Je suis incapable de dire qui est mon personnage préféré, tellement j'ai trouvé le bouquet de personnages extraordinaire.
- Comme je l'ai dit dans le point précédent, j'ai pleuré et c'est un bon point parce que ça veut dire que ça m'a bien remué le coeur et le cerveau.
- Un thème pas banal : faut avouer qu'à une époque, le western était à la mode. Toutes les modes ne sont pas mauvaises, et celle-ci bien que souvent nanardesque aujourd'hui est abordée avec classe.
- Pas facile de jouer des robots et pourtant, le cast a été sélectionné à la pince à épiler. Pas une fausse note pour le jeu des hosts, plus vrais que nature...
- La musique est au-delà de ce qu'on attend pour une série : beaucoup de reprises de grands classiques de la musique, dont Radiohead, les Rolling Stones, Nine Inch Nails, Amy Winehouse, mais version Far West ! Pas mal non?
- Anthony Hopkins joue dedans, et ça, c'est déjà une qualité indéniable pour toute production cinématographique, quel que soit le format.
- Tu vas voir toutes les références shakespeariennes et si tu aimes Shakespeare, tu vas sauter dans tous les sens, un peu comme moi.

Je pourrais encore en dire long mais je suis trop occupé à pleurer parce que la saison prochaine ne sort que dans TRES LONGTEMPS, alors en attendant, tu vas me faire plaisir, tu vas regarder Westworld, et tu viens me dire si t'es d'accord avec moi.