Belle surprise que la série Work In Progress (co-écrite par l’actrice principale Abby McEnany, Tim Mason et Lilly Wachowski).
On y découvre Abby, célibataire de 45 ans vivant à Chicago, dépressive, souffrant de troubles obsessionnels compulsifs. Elle se présente comme « vieille, grosse et gouine », se sent mal dans tous les registres de sa vie et se donne 180 jours avant de se suicider. Ambiance. Une rencontre avec un jeune homme trans, Chris (très charismatique Theo Germaine), va la bousculer.
La série est surprenante dans ses mouvements. On peut aimer Abby le temps d’une scène, pour être ensuite saoulé par son comportement sur la suivante. Trouver un de ses propos fatiguant, puis souligner l’extreme pertinence d’un autre. Douceur, humour, colère, tristesse, joie se succèdent avec beaucoup de naturel.
Les questions de la discrimination, des injonctions de genre sont déconstruits avec beaucoup d’acuité grâce à de réelles qualités d’écritures et d’interprétations. On casse le binaire et on attire notre regard sur un monde complexe, riche de l’étendue de ses nuances.