Avertissement : cet article ne prend en compte que les saisons 8 et 9.
Chaque série au long cours connaît ses errements, ses chemins de traverse et ses sorties de pistes mal contrôlées. Dans le cas qui nous intéresse, le retrait progressif (et volontaire) de David Duchovny aurait pu être beaucoup mieux négocié au bénéfice d'un nouvel arrivant pourtant central et passablement maltraité au cours des deux dernières années qui ont précédé l'arrêt temporaire des X-Files.
L'agent Dogget (puisque c'est lui dont il s'agit), incarné par Robert Patrick (l'inoubliable T-1000 de Terminator 2), apparaît comme la victime expiatoire d'un programme en bout de course. Le bonhomme ne manque cependant pas d'atouts, à commencer par son interprétation justement. Droit comme la justice et froid comme un scalpel extra-terrestre, il prend au fur et à mesure des épisodes un relief tout à fait appréciable au cours d'une 8e saison qui tente habilement de se tourner vers l'épouvante.
Las... véritable punching-ball, il encaisse les coups (au propre comme au figuré) sans discontinuer jusqu'à la clôture du combat. Buté et borné à l'extrême, mais témoin de multiples phénomènes paranormaux, il ne dévie de sa ligne de conduite (et encore...) qu'à la toute fin d'une saison 9 minée par des arcs narratifs à rallonge et totalement incongrus. Autre regret, son histoire personnelle qui trouve sa conclusion dans un épisode particulièrement insipide. Comme si les scénaristes, impuissants à se recycler, avaient décidé de passer leur frustration sur lui.
Occupé sur Scorpion, l'acteur n'a pas pu rejoindre la saison 10. C'est la version officielle. Mais on comprendrait aisément qu'il n'ait pas souhaité rempiler quand on voit le traitement qui lui a été réservé. Il fallait passer la main et le tandem qu'il formait avec l'impeccable Annabeth Gish (l'agent Monica Reyes) se révélait aussi attachant que le précédent. La vérité était bien ailleurs.