Love you like a love song

Saison 1

Directement j'adore. Si le ton peut sembler léger et romantique, on tombe dans quelque chose de beaucoup plus sérieux. Un couple marié qui n'arrive pas à avoir des enfants, des secrets révélés, la difficulté d'avancer et de se faire confiance. L'arrivée d'un troisième partenaire permet de raviver la flamme romantique, car tous s'aiment, mais les difficultés n'en sont que plus importantes. Quelle place pour une jeune étudiante auprès d'un couple qui a déjà tant traversé? Comme ne pas trahir la confiance de l'un en l'accordant à l'autre? Comment ne pas souffrir quand il est question d'amour? Ainsi, on a beau être dans une série résolument drôle dans son décor à la Desperate, ses répliques cinglantes, ses quiproquos et situations comiques... on en oublie jamais de dépeindre avec attention, sérieux et réalisme la passe réellement compliquée que traverse nos trois protagonistes. D'autant que la société puritaine ne fait pas de cadeaux aux atypiques, quand bien même l'amour est universel.

Cette saison 1 pourrait presque être sous-titre "la rencontre". Et si j'emploie le vocabulaire des séries en parlant de saison, je préfère la voir comme un film. 5 heures très courtes, sans transition entre épisodes, sans thématique pour chaque épisode. On est dans un format film fleuve, et comme dans tout film romantique, l'objectif est de voir notre couple se rencontrant au début terminer ensemble avant que le générique ne débarque.

Saison 2

Une saison 2 qui poursuit sur les thématiques de l'acceptation. De soi, auprès des êtres aimés, et plus généralement l'acceptation de la société. Il s'agit pour notre trio de se déclarer au grand jour, quelles qu'en soient les conséquences dans la vie quotidienne, familiale ou professionnelle.

Malheureusement, parmi les trois, Emma ne sait plus où elle en est. Et d'un mariage stable mais basé en partie sur un mensonge, on bascule dans une relation passionnelle mais au bord du gouffre. Pour Izzy, il s'agit de grandir, de se mettre au niveau de maturité de ses deux amants, de voir grand, de penser ensemble.

Après une saison 1, dans les grandes lignes romantiques, cette saison 2 parle de la difficulté d'envisager l'avenir à plusieurs, de s'installer et d'avancer. Il y aura des disputes, il y aura des doutes, des silences et des éclats de voix. De très belles scènes dans le lot, des moments compliqués à gérer. On perd peut-être un peu le souffle incroyable d'une saison 1 vraiment unique où les larmes pouvaient altérer entre joie et tristesse, pour passer dans une saison 2 moins porté sur l'amour impulsif mais plus sur l'amour réfléchi, celui qui fait qu'on veut ou qu'on ne veut pas construire une vie à plusieurs.

Saison 3

D'une vie à trois, nous sommes passés à une vie à deux. Le mariage des Trakarsky n'a pas survécu à leurs envies divergentes d'enfant, aux opportunités professionnelles et la pauvre Izzy a autant été la mèche que la victime collatérale de cette explosion. Au milieu d'un divorce, Jack continue sa vie avec Izzy, ils s'aiment, essayent d'oublier l'amante qui les a éconduite, et d'avancer ensemble malgré leurs différences. Izzy doit avancer dans sa thèse, trouver un job et construire sa vie, quand Jack refreine son besoin de paternité.

Pendant ce temps, Emma, avance à sa façon, dans une autre ville, sur une route pavée de l'or de sa réussite professionnelle, après avoir tourné le dos à un mariage de longue date et au récent coup de foudre du polyamour.

Cette saison, qu'Izzy nomme à travers sa thèse le mythe de la polyfidélité, aborde les problèmes ordinaires des couples, entre mariage, enfants, travail, vies à différentes vitesses. Problèmes démultipliés dans un trouple, où deux voix sont insuffisantes pour atteindre l'unanimité et laissent toujours quelqu'un de côté. La question demeure de savoir trouver les compromis, de ne pas tout sacrifier pour les aimés, tout en leur donnant tout notre amour. C'est beau, triste et fort.