Les livres qui ont changé votre vie selon Lorelei_sc

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Le premier roman dont je me souvienne. J'étais en primaire. Je ne sais plus quelle classe. Une rencontre incroyable. Le début d'une histoire d'Amour, pour la littérature, mais plus encore, pour Monsieur Daniel Pennac. Une histoire d'Amour qui n'a pas mal fini, et ça, c'est pas banal !

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Un roman qui appelle ; un besoin d'y replonger de manière cyclique. Chaque lecture apporte un nouvel éclairage, une nouvelle compréhension de l'œuvre, ainsi qu'une nouvelle transformation.

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Au collège. Une immense liste de bouquins à lire, des noms sérieux, pompeux, de la littérature qui sent la poussière. Et au milieu ce titre. Intriguée. Roman dévoré, et une révélation : la littérature c'est aussi fait pour s'amuser. Et rire n'empêche en rien d'aborder des questions sérieuse.
Merci Monsieur Daniel Pennac, encore une fois !

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Ce jour-là, j'ai rencontré la poésie. Elle m'a mis K.-O.

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De la boue. Pas une once de lumière, même blafarde. L'ombre du désespoir et de l'inutile qui bouffe tout. Une certaine vision de la nature humaine. Et un besoin récurrent de m'y replonger, pas pour me faire mal, simplement pour ne pas oublier contre quoi je me bats.

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Pas une claque, un uppercut ! Ce roman, sa folie, le cut-up, l'obscénité, le délire.
Un roman nocif, corrosif. Et en toile de fond, cette question : comment admirer cet homme qui a assassiné sa femme ? Comment aimer cette œuvre si dévastatrice ? Je n'ai toujours pas la réponse.

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17 ans bordel ! 17 ans et les plus beaux poèmes du monde. Ce mec est l'inventeur même du concept d'adolescence. La sensibilité, la révolte, la liberté, la rage, la beauté... Le plus grands des poètes, à égalité avec Baudelaire. Tous les deux précurseurs du souffle rock, un truc dans leurs écritures qui annonce la tempête à venir plus tard.

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Poésie, troisième claque. Le poète n'est pas bon qu'à chanter la beauté, à s'étaler en émotions. Les mots du poètes portent des idéaux plus grands, un humanisme profond. Le poète lève le poing et crie sa révolte. Et les femmes ne sont pas seulement les responsables de tous les maux du poète, ni seulement ses muses ; non ! elles sont combattantes, poings levé, dressées et fières. Et d'un coup, je comprends la force de la poésie, la puissance de l'idéal et la nécessité de l'engagement. Merci Monsieur Hugo. Infiniment.

https://www.poesie-francaise.fr/victor-hugo/poeme-aux-femmes.php
https://www.poesie-francaise.fr/victor-hugo/poeme-ceux-qui-vivent-ce-sont-ceux-qui-luttent.php

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Il y a erreur sur la date dans la fiche SC. Ce roman a été publié la première fois en 1994.
Je suis au collège. Et pour une fois, on me parle du SIDA en me disant qu'on peut aimer une personne séropo, que la maladie ne doit pas empêcher la vie, l'amour, la tendresse. Je ne sais pas quel impact ce roman aurait aujourd'hui. Ce qui est sûr, c'est qu'il a eu un rôle important dans la construction de la personne que je suis aujourd'hui.

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Ma première rencontre avec l'Oulipo. Et la première fois que je me suis dit « tiens, on a le droit de s'amuser avec les histoires ? on a le droit de les réécrire comme on veut ? Et si moi aussi je m'amusait ? » Un superbe moyen de désacraliser la littérature et l'acte d'écrire.

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Ma plus mauvaise expérience littéraire.
Nada est un slameur que j'ai adoré (pionnier du slam français, il officiait dans le collectif Spoke Orkestra). Un cœur sombre qui a su me toucher, m'écorcher. Et un jour, son premier roman fut publié aux éditions La Baleine Noire. Je me souviens du bonheur de le recevoir. Je me souviens surtout de l'ignominie, d'avoir vomi à la lecture. De m'être accrochée pour arriver au bout, pour comprendre cette infamie : elle ne pouvait pas être gratuite, ne le devait pas. Je n'ai pas compris. Ce roman est un déferlement de haine. C'est le truc le plus noir que je n'ai jamais lu. C'est un livre qui détruit.
Une lecture qui m'a hantée des années. Il m'aura fallut presque 10 ans de recul pour comprendre que ce livre est exactement ce que je n'approcherais plus jamais : un ogre qui ronge. Une découverte importante dans mon parcours livresque.

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Un souffle ! Une écriture simple, comme on parle, une sincérité foudroyante. Une lecture terminée en flots de larmes à quatre heures du matin. De la beauté, de l'humanité, de l'espoir. Un livre qui fait du bien. Des personnages touchants, et une modernité incroyable dans l'écriture et dans les sujets abordés.

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Un jour, Daniel Pennac m'a dit que j'avais le droit de commencer un livre par son milieu, ou par sa fin, que j'avais le droit de ne pas aller au bout, que j'avais le droit de ne pas aimer, que j'avais le droit de lire partout, de sauter des pages, que j'avais le droit de garder mes ressentis pour moi.
Ce que j'ai compris, moi, c'est qu'une fois entre mes mains, l'Histoire n'appartient plus à son auteur, elle m'appartient à moi, lectrice, et qu'elle revivra chaque fois que je le voudrai, et chaque fois d'une manière différente.
Et voilà comment Monsieur Daniel Pennac m'a réconciliée avec la littérature pour la troisième fois.

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La Première gorgée, c'était un peu comme lire Renaud. Ouais, je sais, comme ça, là tout de suite, tu ne vois pas le rapport. Attends, je t'explique.
Tu vois, Renaud, il met de la poésie partout. Si si, j'te jure, écoute Oscar, écoute La tire à Dédé, écoute La chanson du loubard, tu verras.
Bah voilà. Delerm, il célèbre ces petits riens du quotidien qui sont des plaisirs minuscules, mais des plaisirs quand même. Et en le lisant, tu te dis que finalement, le bonheur, c'est peut-être pas courir après un Idéal et après l'Absolu, mais c'est peut-être juste savoir savourer les plaisirs minuscules que tu croises.
Et tu vois, boumbadaboum abracadabra je retombe sur mes pattes, ça me rappelle Renaud dans P'tite conne quand il dit "Moi j'aime le soleil tout autant que la pluie et quand je me réveille et que je suis en vie c'est tout ce qui m'importe bien plus que le bonheur cette affaire de médiocre qui use le cœur". Tu vois ce bonheur qui use le cœur dont il parle, c'est l'Absolu tant recherché !

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De la boue, encore. Une claque, encore. Cette écriture est juste dingue !!! Un de mes incipits préférés. Il annonce un livre de l'urgence, urgence d'écrire, urgence de vivre, urgence d'aimer.
Et en fin de lecture, une question profonde : pourquoi les écrivains qui me marquent le plus sont les plus misogynes que je croise ???

«Au commencement était le Sexe. Sauveur. Chargé d’immoralité. Il y a la Bête. Héroïque. Puissante. Et au-delà de la Bête il n’y a rien. Rien sinon Dieu lui-même. Magnifique et pesant. Avec son œil de glace. Rond. Statique. Démesurément profond. Fixe jusqu’à l’hypnose. Tragique regard d’oiseau. Allumé et cruel. Impénétrable de détachement. Rivé sur l’infini d’où tout arrive. »

Une lecture de cet incipit : https://soundcloud.com/jesuve-jesuve/jesuve-02

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Deux solitudes qui se percutent. Une histoire d'amour. Une histoire du couple. Une histoire de deuil. De la folie aussi.
Et la plus belle déclaration d'amour de la littérature. Si si, j'te jure. Regarde

« — Est-ce que je suis trop envahissante ?
— Terriblement, lorsque tu n'es pas là. »

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J'ai parlé plusieurs fois de l'Absolu dans ce top. Et j'ai failli oublier ma rencontre avec l'Absolu. Cette rencontre, ce fut Antigone. Celle d'Anouilh, pas celle de Sophocle.
Se battre pour ce que l'on croit juste, même si c'est la mort qui nous attend au bout du chemin. Bon, je dois avouer que je ne suis pas Antigone, et ça c'est pas mal, parce qu'honnêtement, me faire emmurée vivante n'est pas une perspective d'avenir très réjouissante ! Mais cette pièce a forgé en moi une certaine idée de la justice, et de la manière dont on doit se battre pour défendre nos idéaux. C'est une lecture fondatrice de la personne que je suis devenue. Enfin je le crois.

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Bon, clairement, là, on arrive dans un autre registre. Je veux dire d'un point de vue littéraire, évidemment, on est pas au niveau de ce qui précède. Mais ce roman. Wow ! Alors d'abord, en terme de construction narrative, c'est 'achement bien foutu ! Mais en plus, y a ce truc dont je ne peux pas parler, sinon ça va te spoiler l'Histoire, mais zut quoi ! Comment t'en parler sans t'en parler. Euh ... Disons juste que ce bouquin a changé ma perspective sur la vie animale. Voilà.

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Bon, là, on sort carrément de la littérature pour plonger dans la musique ! Et aussi dans la société Jamaïcaine. Ce bouquin a été le déclencheur d'une profonde fascination pour une petite île perdue à l'autre bout de la planète.
Non mais on n'en parle pas assez, mais l'histoire de la Jamaïque est dingue !!! Son rôle pendant la Guerre Froide, la naissance d'une religion au XXe siècle — non mais sérieusement, tu le crois toi, une religion née dans les années 30 ?! et en plus une religion émancipatrice !!! —, la lutte pour l'indépendance, l'émergence d'une musique qui a influencé toute la musique des XXe et XXIe siècles.

Bref ! Jamaïque = Fascination !

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On s'éloigne encore de la littérature. Quoi que, le rap, c'est aussi de la poésie sous un certain angle.
Une histoire de la culture hip-hop donc. Juste une histoire, une version, parmi tant d'autres. Mais quelle histoire. On y croise les quatre piliers d'une culture à part entière : DJing, rap, danse, graffiti.
Grâce à ce livre, j'ai compris que bien plus qu'une mode, qu'une culture, le hip-hop, c'est l'éducation populaire ! Et ça, ce fut une belle découverte et une claque magistrale (oui, il y a beaucoup de claque dans cette liste ! Pourtant, j'te jure, j'aime pas trop ça me faire taper !!). De la poésie, des mouvements émancipateurs, la lutte pour ses droits (coucou Victor Hugo ! T'as vu comme tout se tient en fait ?)...

Il ne manque plus que la lecture de Bruno Blum et son fameux "le rap est né en Jamaïque" pour faire le pont entre les deux derniers bouquins et ce top sera au complet. Oui, je ne l'ai pas encore lu, mais je suis intimement persuadée qu'il aura sa place ici. Et puis mince, quoi ! C'est Bruno Blum quand même ! On lui doit les rééditions des albums reggae de Gainsbourg et aussi les versions dub de ces albums, il sait de quoi il parle le monsieur, hein !!! Bref, je m'égare là, 'xcuse !