Les meilleures BD de 2020 selon Marius Jouanny

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Critique à retrouver dans le numéro 12 des Cahiers de la BD (octobre-décembre 2020).

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Derf Backderf raconte le massacre d'étudiants par l'armée américaine en mai 1970 avec la même rigueur et la même pertinence journalistique que "Mon Ami Dahmer", l'aspect autobiographique en moins. Non seulement c'est très bien documenté, mais c'est très bien raconté : on est plongé dans le contexte politique bouillonnant de l'époque avec force de détails. En matière de BD documentaire, Backderf est définitivement l'un des meilleurs.

Interview de Derf Backderf pour le numéro 136 de Casemate (avril 2020).

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Interview de Seth Tobocman dans le cadre d'un dossier sur la bande dessinée politique pour Les Cahiers de la BD numéro 13 (janvier-mars 2021).

Un biopic qui permet de revenir sur les luttes sociales aux Etats-Unis des années 60 et 70 jusqu'à aujourd'hui avec une efficacité narrative éblouissante. De la BD politique très stimulante, propre à transmettre une culture politique émancipatrice.

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Bon, c'est sûr que dans le genre épopée médiévale "Longue vie" n'est pas bien surprenant sur le plan narratif. Mais quelle réjouissance visuelle ! Ces mises en scène très détaillées de bataille et autres massacres, procurent un plaisir enfantin qui est élevé au rang d'art tellement l'univers visuel est dense, ambitieux et bien construit. Pour le coup, c'est jouissif de lire ça en pdf et de pouvoir zoomer pour repérer le moindre détail de chaque page. Quelques passages plus abstraits viennent ajouter une dose de spirituelle au récit qui parle aussi du temps qui passe, de l'eau qui coule sous les ponts. En prenant un point de vue aérien surplombant les personnages, le thème est déplié avec d'autant plus d'impact. Et finalement, la manière dont les événements sont survolés par la mise en scène muette, sans le souci d'une quelconque profondeur psychologique, est parfaitement cohérente avec les ambitions de l'auteur et se démarque bien des autres albums de la sélection. Perso, c'est celui de la sélection que j'ai préféré pour l'instant, il ne me reste que "Baume de tigre" à lire. Il y a de grande chance que je vote pour Longue Vie.

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Critique de l'album à retrouver dans le numéro 12 des Cahiers de la BD (octobre-décembre 2020).

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Une grande ode à l'émancipation du salariat.

Critique à retrouver dans le numéro 11 des Cahiers de la BD (avril-juin 2020).

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Ce troisième tome des Traités d'écologie sauvage est plus intéressant que le précédent car il est encore plus nourri du travail de réflexion de l'auteur basé sur son expérience à la ZAD de NDDL. La postface d'une dizaine de pages en fin d'album notamment, est assez fouillée et très aboutie.

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C'est un grand plaisir de retrouver Marvin et Herbert dans un album mené tambour battant, tant le récit est dense. Peut-être que cela manque de respiration, mais au moins les enjeux sont très stimulants et les rapports entre les personnages évoluent suffisamment pour que la suite s'impose d'elle-même.

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La narration et l'esthétique au crayonné de cet album sont très classiques. L'intérêt est plutôt dans la longueur du récit, la rigueur de précision avec laquelle l'autrice raconte son histoire familiale d'immigrée. Elle le fait avec beaucoup de délicatesse et de tendresse pour les membres de la famille, même le grand-père patriarche qui a gâché la vie de tout le monde. On parvient progressivement à les suivre de l'intérieur, sans porter de jugement de valeur sur eux mais simplement en appréciant leur trajectoire de vie, en les observant à une distance qui nous permet de comprendre leurs désirs profonds. La sobriété de la mise en scène prend alors son sens, car elle permet de maintenir cette distance sur la longueur sans rendre la lecture lassante. Mon vote ira quand même à "Longue vie", mais cet album n'est pas loin derrière.

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Le duo de personnages, deux chiens de deux armées opposées, fonctionne à merveille aussi bien sur le plan de l'empathie que de l'humour, ce qui n'était franchement pas évident. Ils ont beaucoup de potentiel qui je l'espère pourra se déployer dans un autre album tant cela donne envie de les retrouver et de les voir gagner en profondeur.

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Un début de série prometteur.

Critique à retrouver dans le numéro 11 des Cahiers de la BD (avril-juin 2020).

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Interview de Baru pour le Casemate 139 (octobre 2020).

L'album, portant sur l'histoire de l'immigration italienne en France, est très ambitieux. Il y a des scènes très justes, on apprend beaucoup de choses très intéressantes, mais en multipliant les points de vue, les époques et les personnages, le récit est parfois un peu difficile à suivre. Reste que Baru réinvente sa narration pour proposer quelque chose de plus directement autobiographique et intime.

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La réflexion existentielle sous-tendue est passionnante, on sent que l'auteur veut prolonger les questionnements de la fin de Blade Runner. La résolution est un peu décevante ceci dit. Beau dessin, en passant.

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Au vu des retours élogieux et du succès de l'album, mon niveau d'exigence était certainement trop élevé. Surtout qu'il faut bien admettre que c'est un récit bien mené, avec une excellente idée de départ qui permet à l'auteur de déconstruire avec pertinence le genre et la sexualité de ses personnages, sur fond de fanatisme religieux. Belle piste de réflexion, malheureusement entachée par un certain didactisme dans quelques planches de fin qui manque de subtilité. Et puis j'ai pas trop accroché à l'univers esthétique. Les Kerascoët auraient fait un album fabuleux.

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Petite déception pour ce nouvel album de Lapinot. Le nouveau personnage introduit manque d'un semblant de crédibilité et de consistance pour que le récit s'épanouisse pleinement. Reste que c'est très osé d'aborder le thème de l'athéisme qui est bien traité, et que les gags font toujours aussi mouche.

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Interview + commentaires de planches de Lewis Trondheim et Franck Biancarelli pour le Casemate 138 (septembre 2020).

Un polar marseillais assez surprenant de la part de Trondheim tant il se révèle classique et presque convenu dans son déroulement. Personnages attachants qui laissent entrevoir une série qui gagne en épaisseur dans les tomes suivants. Malgré l'aspect calibré, des dialogues et des scènes rendent la lecture réjouissante.

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Ce deuxième tome du triptyque s'essouffle un petit peu en cours de route. Peut-être est-ce lié au manque de surprise par rapport au premier tome, à sa position dans le récit, préparant une conclusion dans le tome 3 qui s'annonce plus marquante.

Annotation :

Ce deuxième tome est presque aussi prenant que le précédent, approfondissant les personnages et ajoutant un aspect romanesque très appréciable. Seulement, on peut pas dire que je l'ai lu dans de bonnes conditions, un imprimé basse définition avec la plupart des planches non-colorisée... Et il faut aussi noter un certain éparpillement de la narration qui rend la lecture plus dense mais peut-être moins intense.