SensCritique

Les meilleures introductions de jeux vidéo selon temet-nosce

Évidemment les descriptions pour chaque choix contient des spoilers concernant les premières secondes de chacun de ces 10 jeux. J'estime que l'effet de surprise prévaut bien plus que la lecture d'une page sur internet, donc vous vous apprêtez à vous gâcher un certain plaisir de votre plein gré !

Liste de

10 jeux vidéo

créée il y a 3 mois · modifiée il y a 3 mois
Undertale
7.8
1.

Undertale (2015)

Sortie : 15 septembre 2015. RPG

Jeu sur PC, Mac, Linux, PS Vita, Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X/S

temet-nosce a mis 9/10.

Annotation :

Est-ce que c'est dû au fait que je l'ai découvert jeune et dans son jus et que de ce fait il m'a fait une immense impression à une période où je n'y connaissais que dalle au jeu vidéo ? Probablement. Mais j'ai beau retourner le truc dans tous les sens, je ne vois pas meilleure manière d'introduire sa philosophie de jeu que celle de ce jeu.

Ça commence innocemment au tout début de la carte et on nous guide explicitement vers une petite fleur trop mignonne avec une musique trop mignonne qui est là pour nous expliquer les règles du jeu. Elle nous présente le système de combat où on contrôle un petit cœur qui doit récupérer des paillettes de l'amitié. Un peu ronflant jusqu'au moment où on touche une paillette et que notre barre de vie passe de 20 à 1. La musique s'arrête. Changement de ton. La fleur devient terrifiante et menaçante, nous dit qu'on est trop crédule et qu'ici c'est tuer ou être tué. C'est la première (et loin d'être la dernière) fois où le jeu nous attire avec nos habitudes de joueur, surtout les fans de RPG, pour les retourner et les malmener. Direct on est surpris, ce jeu qui ne payait pas de mine il y a 5 secondes en arrière devient désormais hautement intrigant, et notre implication directe dans notre rapport aux autres êtres qui peuplent ce monde est stimulée. La cerise sur le gâteau est l'arrivée de Toriel qui vient nous sauver : veut-elle aussi notre mort ? Est-ce qu'elle me tend un piège aussi ? Ou est-elle vraiment gentille mais dans ce cas les monstres sont par principe amicaux ou hostiles ? Et surtout, d'où vient cette fleur et que voulait-elle de nous ? En terme d'installation d'un ton singulier, d'une relecture du jeu vidéo sous un angle nouveau et d'appel à la découverte de cet univers, c'est parfait. Je peux en écrire beaucoup plus sur ce jeu, même sur cette simple introduction, mais cela viendra certainement avec une critique dédiée au jeu tout entier.

Portal
8
2.

Portal (2007)

Sortie : 10 octobre 2007. Réflexion, Plateforme, FPS

Jeu sur PC, Mac, Linux, PlayStation 3, Xbox 360, Xbox One, Nintendo Switch

temet-nosce a mis 9/10.

Annotation :

On démarre cloisonné dans une petite pièce et une voix étrange nous annonce qu'on est un sujet de test qui va être soumis à plusieurs épreuves. Puis un portail est tiré et on nous demande de passer à travers. Et alors qu'on s'y dirige - surprise ! - on voit l'avatar de notre personnage à travers le portail. C'est parfait.

Déjà ça a certainement dû être une révolution technique de pouvoir faire ça avec son jeu en 2007, et surtout on vient de nous expliquer à travers cette simple image l'intérêt de cette technologie. En une seule image, à laquelle on peut en plus ne pas s'y attarder, Portal vient de nous annoncer tout son mécanisme qu'on va devoir dompter. C'est presque idiot tellement c'est évident, et pourtant je trouve que c'est une manière incroyable de nous attirer vers le jeu à venir.

FEZ
7.3
3.

FEZ (2012)

Sortie : 13 avril 2012. Plateforme, Réflexion

Jeu sur Xbox 360, PC, Mac, Linux, PlayStation 3, PlayStation 4, PS Vita, iPad, iPhone, Ouya, Nintendo Switch

temet-nosce a mis 8/10.

Annotation :

FEZ est un jeu génial, mais là où il brille le plus d'après moi c'est dans le développement de son univers, univers finalement très riche auquel je ne m'attendais absolument pas. Et ça commence dès qu'on se réveille chez nous, qu'on escalade tout notre petit village pour aller en haut. Et dès qu'on obtient le fez, il y a déjà une cinématique très énigmatique qui questionne, et puis BAM ! On peut faire tourner le monde et accéder à de nouveaux endroits, dont la suite du jeu.

Mais ce n'est pas tout car cette nouvelle mécanique apporte tellement de questions sur l'univers que ça en est vertigineux. Tourner autour du village dont les habitants sont depuis toujours figés en 2D nous permet de voir qu'il existe depuis toujours des maisons à l'arrière, mais laissées à l'abandon car personne ne peut y accéder ! Ils n'en connaissent certainement pas l'existence, donc direct je me suis demandé d'où vient notre petit peuple, que sont ces maisons à l'arrière du village, y avait-il un autre peuple qui a vécu ici, et comment nous en sommes arrivés à ne plus pouvoir maîtriser la 3D. Construire son univers à partir de son concept de base et nous griser de la sorte, c'est un sans faute.

Hollow Knight
8.4
4.

Hollow Knight (2017)

Sortie : 24 février 2017. Plateforme, Action-Aventure

Jeu sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, Mac, Linux

temet-nosce a mis 10/10.

Annotation :

C'est le seul choix de ma liste où le passage qui m'intéresse ne passe pas par du gameplay mais par une simple cinématique. Très inspiré dans sa narration comme dans sa philosophie par Dark Souls, Hollow Knight parvient cependant à faire mieux en terme d'introduction que les productions de chez FromSoftware qui ont tendance à nous tartiner d'informations dès la cinématique de début (à l'exception de Bloodborne) au point où ça en devient confus et barbant.

Ici, pas un mot. On voit notre petit personnage débarquer dans un royaume, dague à la main, et la mise en scène nous laisse suggérer que ce petit personnage a une raison d'être ici et un but à accomplir. Mais on n'en connait ni la raison, ni le but, car ce sera à nous de les découvrir et de les interpréter. Le jeu aurait très bien pu commencer sans, mais avoir mis cette cinématique change totalement notre approche de cet univers encore inconnu du joueur. On nous met dans les bottes d'un personnage qui sait ce qu'il doit faire, mais pas nous. C'est très risqué comme parti pris car ça peut créer une distance entre le joueur et son avatar, mais pour le coup c'est une excellente idée car on nous met dans un rapport d'intrigue et de mystère au travers non seulement de l'univers, mais aussi de l'histoire et des personnages. Ce n'est pas l'aventure qui est mystérieuse mais tout le jeu. Et ce sentiment a été ce qui m'a guidé à travers tout Hallownest pendant des dizaines d'heures sans me lasser : je voulais savoir ce qu'il se passait. Et même si à la fin on n'a pas toutes les réponses, on nous a laissé les interpréter à notre façon. Et cela aurait probablement été fortement amoindri sans cette cinématique d'intro, qui s'avère donc être presque au centre de l'expérience qui m'a été donnée.

The Legend of Zelda: Breath of the Wild
8.7
5.

The Legend of Zelda: Breath of the Wild (2017)

Zeruda no densetsu: Buresu obu za wairudo

Sortie : 3 mars 2017. Action-Aventure

Jeu sur Nintendo Switch, Wii U

temet-nosce y joue actuellement.

Annotation :

Toute la logique derrière la proposition de Breath of the Wild est le décloisonnement. On peut peu ou prou faire ce qu'on veut dans l'ordre qu'on veut. Et je trouve la manière d'introduire ce jeu et ce principe d'une très belle manière.

On démarre au fond d'une grotte, Link se réveille. On soit la sortie et un mur se dresse devant nous, et là on nous introduit à la mécanique d'escalade. C'est bref mais c'est interpellant. Et ensuite on arrive à l'extérieur, et on se rend compte qu'on peut aussi grimper sur des surfaces comme des arbres. On peut TOUT escalader, sans avoir besoin d'équipement particulier. Là maintenant, au bout de 90 secondes de jeu, on nous a fait comprendre que tout était accessible à condition qu'on sache par où et comment l'escalader. Le sentiment de liberté devient immense au moment où on se dirige vers un grand panorama, le titre du jeu s'affiche, la musique se lance, et on voit déjà au loin toutes les aventures que l'on pourra mener dans la seconde qui suit. C'est génial, et c'est un sentiment d'exploration et de liberté si unique à ce jeu que nous le présenter de manière aussi intuitive sans être didactique donne l'impression que c'est nous qui avons découvert cela. C'est génialement pensé et annonciateur de la grande expérience à venir.

Monument Valley
7.6
6.

Monument Valley (2014)

Sortie : 3 avril 2014. Réflexion

Jeu sur iPad, iPhone, Android, Windows Phone

temet-nosce a mis 8/10.

Annotation :

On démarre dans la pénombre. On fait avancer notre personnage. Un rouage qu'on manipule et hop, une plateforme tourne et on comprend tout le sel du jeu qui repose sur une perception nouvelle des choses. On passe ça, on arrive dans la lumière, la caméra se lève un peu, et le titre apparaît. J'adore.

Jeu très court, très simple, qui n'a pour lui que la promesse d'une expérience visuelle unique à base d'illusions et de perception en 4D. C'est la raison pour laquelle j'adore Monument Valley (et sa suite) : la sobriété et la beauté de sa proposition. Mais tout a déjà été dit dès les premières secondes après avoir vu tout le potentiel d'une telle physique. Ce qui suit ne sera que déclinaison majestueuse de ce principe. C'est vraiment le genre d'intro que je trouve idéales pour nous happer dans le jeu : on ne dévoile qu'une toute petite partie du potentiel du jeu pour nous mettre l'eau à la bouche, alors qu'en réalité le jeu vient de tout nous dire sans qu'on s'en rende compte.

The Legend of Zelda: Majora's Mask
8.3
7.

The Legend of Zelda: Majora's Mask (2000)

Zeruda no Densetsu: Mujura no Kamen

Sortie : 17 novembre 2000 (France). Action-Aventure

Jeu sur Nintendo 64, GameCube, Nintendo 3DS

temet-nosce y joue actuellement.

Annotation :

Encore un Zelda, bien plus ancien mais tout aussi bien, qui tire presque tout son charme de son esthétique et son atmosphère, toutes deux bien particulières. Pour moi c'est l'un des rares cas où les limitations techniques de l'époque n'ont fait que contribuer à l'ambiance générale du jeu, et de la première seconde jusqu'à l'arrivée à Bourg-Clocher est en cela impeccable.

Non seulement le jeu nous présente un enjeu, un mystère, et surtout des personnages énigmatiques, à savoir Skull Kid et le marchand de masques, qui contribuent à faire monter la sauce jusqu'au climax, l'arrivée à Bourg-Clocher, une ville étrange et paisible qui surgit à ce stade comme un rêve halluciné. Ça marche du feu de Dieu sur moi.

Journey
7.9
8.

Journey (2012)

Sortie : 14 mars 2012 (France). Aventure

Jeu sur PlayStation 3, PlayStation 4, PC, iPhone, iPad, Apple TV, Linux

temet-nosce a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le charme indiscutable de Journey est sa direction artistique spectaculaire. On se sent écrasé par l'univers puisqu'on est tout petit à côté de ce qu'on y trouve. Ça joue la carte du gigantisme, mais avec une élégance rare. Pour cela, quoi de mieux pour l'illustrer que les premières secondes ?

On démarre assis dans le sable, dos à une dune d'où s'échappe un rayon de soleil. On la grimpe, on arrive au sommet, et zou, plan immense sur le désert et la montagne au fond d'où s'échappe la lumière du soleil. Lentement sur ce plan de dingue s'affiche « Journey » dans une magnifique police de caractères. On sait où on va, donc roule ma poule. Mais ce plan sur presque toute la carte pour annoncer notre excursion à venir me fait un effet "waouh" unique en son genre.

The Stanley Parable
7.6
9.

The Stanley Parable (2013)

Sortie : 17 octobre 2013. Inclassable, Aventure, Fiction interactive

Jeu sur PC, Mac, Linux, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Nintendo Switch

temet-nosce a mis 7/10.

Annotation :

Même chose que pour Undertale, The Stanley Parable est un jeu bien perché où nos attentes classiques de joueur seront perpétuellement mises à mal. En cela l'idée du narrateur qui commente tout ce qu'on fait relève du génie puisque celui-ci dicte tout ce qu'on fait... avant qu'on le fasse. Donc arriver au premier choix du jeu, choisir entre la porte de gauche ou de droite, et que le narrateur nous dit qu'on a pris à gauche alors qu'on a encore le choix, c'est tout une remise en question du libre-arbitre dans le jeu vidéo, tout en étant sacrément drôle.

Donc oui au bout de 5, 10, 25 fois on n'y prête plus vraiment attention, mais la première fois ça fait quand même son petit effet.

NieR: Automata
8.1
10.

NieR: Automata (2017)

Sortie : 10 mars 2017 (France). Action, RPG, Beat'em up

Jeu sur PlayStation 4, PC, Xbox One, Nintendo Switch

temet-nosce a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

La récurrence de ce top est que je ne suis pas un grand fan des intros qui en mettent plein la gueule d'entrée de jeu. J'aime bien quand les choses sont posées sobrement et simplement pour nous happer dans un univers plutôt que de nous le balancer à la face sans qu'on ait le temps de dire (ou faire) quoi que ce soit. Mais là je dois bien faire une exception.

NieR: Automata est un jeu qui m'a été très frustrant de parcourir car il déborde de belles promesses et de belles intentions mais est complètement ruiné par son gameplay et ses missions parfois vraiment chiantes. Mais tout ce que j'ai trouvé de bien dans ce jeu est présent dès les premières secondes. Ça dégueule de générosité sur tous les points. D'abord c'est un Shoot Em' Up, ensuite un Action-RPG, ensuite un jeu d'exploration, la promesse faite à ce moment est que NieR: Automata sera plein de choses à la fois pour le meilleur comme pour le pire. Mais là c'est seulement le meilleur car c'est divinement rythmé et fluide dans ses transitions. Alors certes ça nous met dans une situation d'urgence dont on doit impérativement se tirer alors qu'on n'a toujours pas les commandes du jeu, donc ça peut être frustrant et confus, mais sur moi ça a totalement marché, au point de me faire regretter l'expérience incroyable que j'aurais pu avoir avec ce titre. À défaut, je me contenterais de cet éphémère émerveillement.

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