Les meilleures séries de 2021 selon Fwankifaël

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Saison 3 terminée le 14 décembre 2021 : 9/10

Vraiment passionné par cette série, dans toutes ses propositions formelles comme dans les thèmes abordés. Marrant le contraste avec "The Deuce", que j'ai également adoré, qui repose sur un pitch choral composé de scènes très courtes où les enjeux sont creusés sur le temps long. Ici, la radicalité repose sur des épisodes d'une densité extrême qui essorent le spectateur par leur intensité : unité de lieu, de temps et d'action pour chaque épisode où les dialogues au couteau ne sont que la partie émergée des obscures manœuvres, postures, attitudes, regards, gestes et sous-entendus qui remplissent le vide d'affection d'une famille en guerre continuelle. La série explore avec une éprouvante abnégation l'emprise absolue qu'exerce un père ivre de pouvoir sur ses rejetons et la manière dont ceux-ci se débattent avec des qualités et des armes minées par un abyssal manque de confiance en eux et en les autres. L'abjection portée au sublime. Franchement, je sors à chaque fois effondré et émerveillé devant la fécondité de la vilénie et la maîtrise quasi-parfaite de leur œuvre par ses créateurs.

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Saison 1 terminée le 9 février 2021 : 8/10

Beau travail les gars ! Format, structure, sujet, contexte du propos, performance... "En thérapie" engage un véritable renouveau de la Série, ici particulièrement bien récupérée (puisqu'il s'agit d'une adaptation d'une série israélienne) par l'inévitable paire Nakache-Toledano. L'enjeu d'aborder la détresse psychique dans un contexte de pandémie mondiale rendait la marche d'autant plus élevée. Et force est de constater que toute l'équipe de cette nouvelle pépite d'Arte a réussi son pari.

Entre quelques jours et quelques mois après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, un psy remarquable reçoit cinq patients aux trajectoires diverses mais qui tous le renvoient à l'impossible guérison de son âme après un drame pareil. La série prend son temps pour décortiquer son sujet et jouit d'un bel équilibre entre l'intérêt que l'on porte à l'histoire personnelle de chaque patient - et à la performance d'acteurice qui l'accompage - et l'écho troublé que cette histoire crée dans la psyché de leur analyste. Galerie de personnages vraiment remarquable, à commencer par celui d'Adel Chibane, interprété de manière époustouflante par un Reda Kateb au sommet.

Au cœur de la toile, un Frédéric Pierrot assez incroyable aussi, qui incarne le personnage central, d'abord effacé derrière sa posture puis définitivement acteur des destinées en jeu. Ce personnage à lui seul suscite un intérêt fascinant, balloté qu'il est entre son professionnalisme et son sens de l'analyse en thérapie, et son égoïsme violent, déraisonné et puéril en dehors.

Bref, une superbe découverte, à la qualité d'écriture et de réalisation constante, qui ne pêche que par quelques changements de rythme malheureux (inévitables sur 35 épisodes) et de petites longueurs.

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Saison 1 terminée le 7 juin 2023 : 8/10

Choc graphique total que cette adaptation de League of Legends, jeu dont j'ignorais à peu près tout à part son indéniable succès. Le studio Fortiche Production a fait un travail d'orfèvre en livrant une série dont l'aboutissement formel est magnifique. Il sert d'écrin à un récit dystopique que j'ai trouvé à la fois très chouette et correctement écrit. Le scénario n'échappe pas tout à fait un certain nombre de poncifs et de caricatures, notamment le personnage de Jayce qui sombre petit à petit dans le désintérêt faute d'une écriture à la hauteur. Certains épisodes livrent de vrais moments d'action époustouflants qui m'ont rappelé les délices de Samurai Champloo. Très très hâte de découvrir la saison 2.

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Saison 1 terminée le 10 décembre 2022 : 8/10

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Saison unique terminée le 14 février 2021

Coproduite par la BBC et une flopée de studios chinois, cette série de documentaires sur notre planète s'annonçait comme un projet mastodonte tant par l'ampleur des moyens dégagés que par la richesse de ses images. Il est vrai que "Une planète parfaite" ne fait pas mentir cette ambition, tant pour la variété des contrées visitées que pour l'extravagante beauté de la réalisation ou la superbe des images et des espèces captées. Ces qualités sont irréfutables.

L'ensemble est mis en musique autour d'un propos porteur : la richesse de notre planète, exceptionnelle dans l'univers (ça reste à voir), ne tient qu'à la volonté de la protéger. Longtemps éludé, le cœur de ce propos est déroulé dans le dernier épisode de la série qui présente les Humains comme la cinquième force qui anime le Monde. Ce dernier épisode trahit une approche convenue, qui nomme du bout des lèvres les problèmes et responsabilités et brandit les pansements (soin aux animaux surtout) comme des armes de résilience massive, ce qui détourne quelque peu le regard des véritables enjeux.

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Saison unique terminée le 10 octobre 2024 : 6/10

"L'empire n'a jamais pris fin" m'a sans surprise donné envie de découvrir plus de contenus proposés par Pacôme Thiellement, qui avait commencé à sévir sur Blast avec cette série "Infernet" qui questionne le miroir grossissant de notre solitude et de nos pulsions morbides que constitue l'univers des réseaux sociaux.

La série est de qualité, à nouveau très écrite et documentée, sincère si l'on en croit l'approche très personnelle de son sujet que revendique son auteur dans la postface du livre qu'il en a tiré (et que je n'ai pas lu), mais particulièrement sombre et déprimante. Il n'a pas été tous les jours facile de revenir à ce format pour plonger dans la mort d'inconnus happés par leur attention-craving au point de mettre leur vie en danger. Mais "Infernet" est aussi la source d'un foisonnement de réflexions qui trouvent de nombreux échos en soi et dans l'actualité du monde qui nous entoure. Encore une belle qualité.

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Saison 2 terminée fin janvier 2023 : 6/10

Une saison 2 qui retrouve une espèce d'équilibre dans l'écriture, en mettant en avant des récits qui sortent plus globalement des poncifs "expédition sur une planète étrangère" ou "soldat génétiquement modifié". Le niveau d'écriture n'est pas homogène mais la variété des épisodes donne plus d'intérêt à la saison. Enfin, notons qu'on émerge déjà beaucoup des stéréotypes de genre édifiants que véhiculaient la première saison.

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Saison 4 terminée le 10 juillet 2021 : 6/10

Et ce qui devait arriver arriva. Inévitablement, à force de vouloir tirer sur la corde d'un filon fructueux, on finit par la rompre. Cette rupture n'est pas encore définitive, et ne pourrait marquer qu'une saison de transition vers un épilogue que l'on pourrait se laisser aller à imaginer explosif et réussi. Les ingrédients sont encore en place.

Mais il faut reconnaître à cette saison un cruel manque de renouvellement. L'impressionnant travail scénographique et symbolique élaboré dans la saison précédente, le courageux scénario - parfois un peu chaotique et déjà répétitif - poursuivi jusqu'à présent, le délicat équilibre rythmique des épisodes passés cèdent la place à une saison moins convaincante et comme embourbée dans un propos dont l'issue semble encore obscure pour ses créateurs. La deuxième partie de la saison réussit mieux, car elle propose déjà un cadre renouvelé mais, à l'image de l'héroïne, on perd le fil de ce qu'on était venu chercher, égaré dans les violences et le chaos des vengeances petites ou grandes.

Seul véritable mérite, dirais-je, de cette saison : la complexification du personnage de June, mais parfois au prix d'une certaine cohérence. J'espère que le fin mot de cette histoire nous sera vite donné, et qu'il tiendra les enthousiasmantes promesses de ce show auquel on espère un autre destin que GOT ou autres.

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Saison 1 terminée le 25 janvier 2021 : 5/10

La bonne presse qui a accompagné la sortie de cette nouvelle production Netflix à la française ne m'avait pas empêché, comme beaucoup, de redouter le pire. Sur certains aspects, j'ai été servi. La trame principale de "Lupin" est écrite avec des moufles - et ce n'est pas un hommage à Bernie. Les méchants riches blancs sont très très méchants, et le misérabilisme guète quand on se penche sur le passé de notre héros. Ce socle indigne d'un enfant de 6 ans est brandi avec aplomb à chaque épisode. Là-dessus, sont construites des intrigues certes inspirées des aventures littéraires de Maurice Leblanc, mais dont le format télévisé revisité par George Kay les fait souvent tomber dans la facilité scénaristique patente, les grosses ficèles et les raccourcis.

Voilà pour les craintes. Mais il faut tout de même reconnaître à cette première saison quelques qualités, dont quasiment toutes relèvent de l'interprète principal : Omar Sy. Reconnaissons que la lumière d'un premier rôle assumé lui convient bien et que son physique avantageux (grand, beau, rieur) sied bien au personnage qu'il incarne. Sy exsuffle un peu de sérieux à une œuvre qui aurait été pompeuse sans lui, en plus de ses autres défauts. Le travail sur le rythme est assez chouette, même s'il fait rarement oublier la pauvreté d'écriture des personnages secondaires.

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Saison 1 terminée en mars 2021 : 5/10

No f****** memory, mais c'était pas foufou.

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Saison 2 terminée le 18 septembre 2023 : 4/10

Comme on pouvait s'y attendre, cette saison 2 s'étiole doucement dans une torpeur narrative sans idée. Ce que la première saison avait pour elle - un récit choral à plusieurs temporalités qui nous faisait avancer progressivement vers une issue indéterminée - la conjonction subite des arcs narratifs l'a fait s'effondrer. Ne suivent qu'une série d'épisodes dont la qualité générale demeure médiocre. L'écriture d'abord inattendue du personnage de Cavill n'en devient que plus bizarre et son manque d'évolution pèse sur les enjeux de la saison.