Les meilleures séries de 2024 selon Alfred Tordu

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Des séries abordant le monde de l’enfance sous forme de petites tranches de vie humoristiques, il y en a eu une tripotée à travers les âges et pourtant, ça n’empêche pas celle-ci d’être une grande réussite. A croire que le concept est inépuisable, à partir du moment où il est porté par un véritable auteur avec un vrai regard lucide sur son enfance ou celle des autres.

C’est assez fou de voir tout ce qu’Emilie Tronche arrive à raconter en quelques minutes, tout en prenant à chaque fois le temps de faire naître l’émotion par de petits moments de silence, ou des numéros musicaux remplis de poésie. Le dessin minimaliste et l’interprétation entièrement assurée par l’autrice en personne, renforcent le sentiment d’assister à de vraies histoires de gamins, dessinées et narrées par un gamin.

Et puis, il faut le dire, je suis né la même année que Samuel, et même si j’étais un enfant très différent de lui, j’ai grandi dans un contexte très similaire. Par conséquent, l’enfance représentée à l’écran, c’est un peu la mienne. Ce qui fait de moi, le public cible de la série.

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https://www.senscritique.com/serie/rael_le_prophete_des_extraterrestres/critique/302154460

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https://www.senscritique.com/serie/squid_game_2/critique/317217447

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Vu la présence d’Alexia Laroche-Joubert à la production, je m’attendais à une œuvre révisionniste vantant les mérites de la productrice, comme de sa fine équipe d’outsiders avant-gardistes. Mais contre toute attente, la série me semble assez honnête dans ce qu’elle montre des dessous peu reluisants de la première télé-réalité française.

Dépeignant une belle brochette d’enculés immoraux et avides d’audience qui, sous couvert de présenter une version plus familiale de Big Brother, cèderont sans états d’âmes à tous les travers de leurs homologues danois pour que l’audimat soit au rendez-vous. Étant un enfant des années 2000, je n’avais jamais fais le rapprochement entre le Loft et les sitcoms AB productions diffusés à la même époque. Or, cette première source d’inspiration pour l’équipe de prod, nous éclaire sur la démarche de ce type d’émissions, comme sur toutes celles qui la suivirent : Faire de véritables êtres humains des personnages de fiction et transformer leur réalité en une gigantesque sitcom que les spectateurs prendront plaisir à suivre sur la longueur, quitte à s’arranger avec les faits, manipuler le public par le montage ou exploiter sans vergogne la vulnérabilité de candidats totalement soumis à ce dispositif.

Malgré une réalisation assez plate et des tics d’écriture propres aux séries françaises de nos jours, Culte traite relativement bien son sujet au cours de 6 épisodes haletants, riches et particulièrement bien rythmés. Revenant à la fois sur la guéguerre entre M6 et TF1 ayant contribué à l’arrivée de la TV réalité en France ; les coulisses chaotiques d’une production compliquée où tout se décidait au jour et jour ; ainsi que l’impact médiatique sans précédant de l’émission et le bad buzz qui s’en suivit. On évoque même les conséquences d’une telle exposition médiatique chez des personnes qui en étaient jusqu’ici préservées. Que ce soit pour les concernés eux-mêmes via la trajectoire personnelle de Loana, ou pour le public grâce à une intrigue fictive permettant d’aborder les effets néfastes du voyeurisme et du para social. En cela, la série est plus que jamais d’actualité, tant elle résonne avec les problématiques que pose aujourd’hui le monde de l’influence et des réseaux sociaux.

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Je me rends compte qu’ado, j’étais complètement à contre-courant de tout ce qui marchait le plus chez les jeunes de mon âge, puisque je n’avais jamais entendu parler de Jérôme Jarre avant le visionnage de ce documentaire. Mais ce n’est pas un problème, car la série pose assez bien le personnage, le poids phénoménal qu’il représentait à l’époque dans le tout jeune monde de l’influence, ainsi que cette extraordinaire opération humanitaire qu’il initia au Bangladesh ; la première du genre à se dérouler sur les réseaux sociaux et à être défendu majoritairement par des personnalités du milieu.

La Sucess Story de Jérôme Jarre s’arrête sur ce cliffhanger d’anthologie et ne connaîtra jamais de vrai dénouement. Les années passent et l’influenceur communique de moins en moins sur le projet, jusqu’à disparaître complètement des réseaux sociaux de 2019 à 2022, avant de réapparaître avec un rapport définitif de sa mission au Bangladesh, aussi incomplet qu’énigmatique. Comment a-t-il géré l’argent ? A quoi aura-t-il précisément servi ? Aura-t-il amélioré les conditions de vie des réfugiés ? Et qu’est-ce qui justifie un silence aussi assourdissant depuis tout ce temps ? C’est à toutes ces questions que le documentaire tente de répondre, démontant au cours d’une minutieuse enquête, le voile policé de la communication mensongère, afin de constater la réalité du terrain, celle que Jarre n’a pas su regarder en face.

L’histoire de #LoveArmy, c’est donc celle d’un surdoué de la communication numérique, ayant parfaitement compris comment utiliser celle-ci comme une forme de contre-pouvoir, mais dont le plan de com bien huilé ne passera jamais le mur du réel. Je trouve juste cela dommage que la publicité de Prime Vidéo laisse lourdement entendre que Jarre aurait réellement disparu, potentiellement avec la caisse, et que l’enjeu de la série serait de le retrouver, alors l’intérêt n’est vraiment pas là.

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Comme avec Les Chambres Rouges, il vaut mieux lancer le programme sur Netflix sans rien en attendre. Peut-être même davantage que pour le film de Pascal Plante, car tout l’intérêt de ce documentaire en trois parties réside dans son exceptionnel sens du story-telling.

La série fait en effet le choix de nous raconter cette rocambolesque affaire criminelle telle qu’elle fut reçu par le public de l’époque, omettant ainsi des éléments ou des témoignages pour nous induire volontairement sur de fausses pistes et changer radicalement notre vision de l’affaire au fil des épisodes. Et c’est un véritable plaisir de voir l’histoire s’écrire et se réécrire sous nos yeux, au fur et à mesure des découvertes.

La parole des policiers n’a pas été recueillit par les réalisateurs, et même si leurs méthodes sont critiquées à juste titre par quasi toutes les personnes interviewées, la narration permet de mieux comprendre leurs raisonnements et les choix qui ont été les leurs au moment de l’enquête. Car mêmes nous en tant que simples spectateurs, nous pouvions facilement abonder dans leur sens avec les éléments dont ils disposaient alors.

Annotation :

C’est exceptionnel que je ressorte la larme à l’œil d’un documentaire consacré à un gars dont j’ignorais jusqu’ici l’existence.

Ne soyez pas rebuté par le sujet. Comme le compositeur s’inscrit pleinement dans l’histoire du Rap français, de la French Touch et du rapprochement improbable de ces deux courants dans les années 2000 ; la série devient alors rapidement captivante pour toute personne s’intéressant de près ou de loin à ces milieux. Et si on la suit au départ plus pour ce qu’elle raconte des courants musicaux ou des célèbres artistes ayant croisé la route de DJ Mehdi, c’est bien pour ce dernier que l’on pleure une fois arrivé au bout du voyage.

Car tout au long de ces 6 épisodes, le réalisateur n’aura cessé de distiller par petite touches, une série de faits retraçant la carrière de Mehdi, sa personnalité atypique, ainsi que la place qu’il a pu occuper dans la vie personnelle et artistique de toutes ces prestigieuses célébrités interviewées. A mes yeux, c’est le meilleur moyen de faire découvrir un artiste relativement peu connu du grand public : appâter les spectateurs avec des choses qu’ils connaissent, montrer le rôle majeur qu’a joué cet artiste dans cette histoire qui les intéressent, et apprendre à le connaître par des anecdotes sur son intimité ou sa sensibilité créative.

Annotation :

Ça commence comme une banale série Netflix humoristique autour du concept bien connu de la nana hystérique, harcelant un mec trop bien pour le laideron qu’elle est. Or, non seulement le traitement se révèle moins caricatural que d’habitude, mais plus nous en apprenons sur le mec en question, et plus nous comprenons que cette situation est surtout le résultat d’un passé compliqué, semé de douloureuses épreuves ayant eu de lourdes conséquences sur sa santé mentale et continuant d’impacter sa vie d'une manière ou d’une autre. Mon Petit Renne n’a donc rien de la série Netflix ordinaire, c’est au contraire une œuvre éminemment personnelle, où son auteur se livre à une introspection touchante, lui permettant d’aborder avec justesse les mécanismes du grooming, ainsi que les conséquences de l’abus physique et psychologique, sur le court comme le long terme.