Les meilleurs albums de 2019 selon Mayeul TheLink

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Par ailleurs, Spotify m'informe que sur les 11 morceaux que j'ai le plus écouté en 2019, 10 sont de ce Empath. Donc... Ouais, de très loin l'album que j'ai le plus écouté cette année.

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Powell continue dans la réussite du renouvellement des anciens thèmes, qui demande cependant un temps d'adaptation, et les nouveaux thèmes se hissent à la hauteur des premiers, voire les dépassent. Un aboutissement pour la musique de la trilogie, sans temps mort et d'une inventivité constante.

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Tyler va encore plus loin dans le style entamé sur Flower boy. Ne parlez plus de rap, ici c'est un hip hop fait d'impressions successives, d'émotions dans tout ce que cela implique de chaotique, de confus, de contradictoire... Pas la peine d'essayer de faire ressortir des morceaux, l'album est un concept et s'écoute sans que les transitions entre les morceaux ne se captent réellement.

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Weyes Blood démontre qu'une certaine idée de la musique (ici celle de la pop 60s) ne vieillit pas tant qu'on sait l'actualiser. Le genre d'artiste qui sait embrasser pleinement ses influences, sans pour autant se laisser dévorer par elles. En sort une musique d'une honnêteté touchante, qui parle d'amour et de souffrance sans prendre de gants, mais sans pour autant s'y complaire.
D'autant plus qu'on sent un vrai savoir faire et un vrai travail dans cet album. Comment ne pas voir dans ces longues notes tenues par la voix envoûtante, mature et fière de la chanteuse, un choix de la note réfléchi dans une démarche de travail jusqu'au boutiste ? Démarche qui se révèle particulièrement lors de la seconde moitié de l'album, plus ambiante, et parfaitement introduite par la première moitié très pop. Une science du rythme qui nous noie dans ce monde où la vision est brouillée et les gestes ralentis, pour une sensation de retour à l'état foetal : Weyes Blood devient une mère berçant son auditeur pour le rassurer en l'informant sur la nature des sentiments, négatifs ou positifs.
"Let me change my words : Show me where it hurts"

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(commentaire plus a jour)
Pas entièrement convaincu par cet album. Le premier morceau est exceptionnel, sorte de longue complainte épique et mélancolique, je revois à chaque écoute l'enterrement de Theodred dans Le Seigneur des Anneaux, la poésie du désespoir, le drapeau qui s'envole vers les plaines du Rohan... Et puis le reste de l'album, bien qu'assez prenant par sa forme originale, se complait un peu trop dans le désespoir et la colère pour moi.

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Si le mauvais goût assumé me dérange pas en metal, ya pas de raison que ce soit différent avec le hip hop.

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Qui eût cru qu'en 2019 le rock à guitare pouvait encore exister ? black midi propose un rock abrasif de grand malade, comme un Talking Heads enfermé à l'asile et ses rythmiques afrobeat endiablées, une dynamique dans l'énergie à rendre fou l'esprit le plus sain, des musiciens qui maîtrisent à chaque instant leur chaos généralisé (un chanteur au timbre surprenant mais surtout un batteur qui a tout compris à la musique de son groupe)... Bref, cet album est une sacrée surprise, et passé le côté déroutant vient l'extase d'enfin retrouver une énergie primale grâce à un power trio sans fioriture.

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Vertikal était si haut que je n'avais jamais vraiment ressenti le besoin d'aller chercher d'autres œuvres du groupe, à part de manière occasionnelle. Mais ce A Dawn to Fear a tout du grand album de post hardcore, à défaut d'avoir une vraie proposition dans le genre comme avait pu le faire Vertikal et Mariner. Cette angoisse existentielle qui finit par apaiser, ce calme d'une intensité virulente, cette production violente au service de leads mélancoliques venant se poser sur ces riffs brutaux-mais-beaux... 1h20 qui passe très vite

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Il se sera pas laissé approcher facilement celui-là. Ambiant, mais avec des morceaux trop courts pour nous immerger pleinement dedans, ce nouvel album d'Amon Tobin a plus à voir avec une suite d'impression, aussitôt écoutée, aussitôt retournée à la poussière. Une introspection fascinante, parfois effrayante, amenant vers les étoiles, avec tout ce que cela implique de frustration. Un truc assez unique dans tous les cas.

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Un pur album de pop, avec mélodies entêtantes sans être collantes, variation d'émotions accessibles aisément et rythme imparable. Et puis avec cette prod, Eilish ne tombe jamais dans le passéisme et montre au contraire la voie pour toute une génération de musicien en recherche d'albums instantanément cultes. Une prod avec une approche presque bruitiste pour une électro-pop se mariant parfaitement avec le style vocal de Billie et ses variations d'intensité, pour une musique que l'on pourrait presque qualifier d'ASMR pop, à écouter au casque donc pour profiter pleinement de ce monde étrange, presque horrifique parfois, mais toujours en gardant cette identité pop pour toucher le plus grand nombre.

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Si au premier abord, cet album joue un death malin dans sa synthèse de tout ce qui a fait le meilleur du genre dans les années 90, mais qui fatalement en deviendrait trop attendu, on verra en y regardant de plus près que ce n'est pas tout à fait le cas. Et de fait, Blood Incantation propose une véritable identité basée sur un étrange, sur l'effroi (matérialisant en musique la pochette de l'album et son invasion de consciences infiniment supérieures à la nôtre), et la fascination que cela peut exercer sur nous (les plages et parties plus atmosphériques qui nous attirent, nous poussent à nous enfoncer dans l'album, avant que tout ça ne finisse en mandale lovecraftienne). Un travail sur la prod bien pensé afin de lier ces riffs death plus classiques aux ambitions d'atmosphère du groupe (on nous fait le coup de la reverb sur la voix caverneuse, pourtant ça ne sonne jamais comme quelque chose qu'on a pu déjà entendre un million de fois), donnant au tout un rythme imparable sur la courte durée de l'album. Dans un genre qui a un peu trop tendance à s'auto-limiter dans ses codes, cet album fait figure de grosse bouffée d'air vicié, et en cela est une réussite totale.

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Misthyrming garde cette intensité rageuse que l'on entendait déjà sur son premier album, mais remplace son côté chaotique purificateur (tout raser pour mieux reconstruire) par ces mélodies entêtantes donnant mieux à voir la beauté de l'Islande, ses montagnes, ses lacs, son ciel noir, bref suffit de jeter un oeil à la pochette pour voir de quoi il va retourner. Le premier album était une vague de feu noyant tout sur son passage, celui-ci à peut-être plus à voir avec les visions romantiques d'une nature toujours prête à nous retirer ce qu'elle nous a donné.

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Le côté atmosphérique du black dans toute sa splendeur : une impression d'écrasement, non par l'oppression, mais par un sentiment de grandiose, de grands espaces naturels, et la terrible idée que cette nature nous est inaccessible, qu'elle cache une réalité bien plus grande que celle que l'on perçoit.

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Une prod toujours aussi exceptionnelle dans ce travail par soustraction, pour une musique exigeante, faite d'émotions retenues, qui ne font sens qu'après avoir réellement assimilé le morceau, voire qui ne se révèle qu'à la toute fin du morceau (Are you in love). Certains morceaux sont en dessous du reste, mais l'énergie globale de l'album reste d'une belle cohérence, à condition de rencontrer l'album à mi-chemin.

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KKB annoncerait-il une nouvelle évolution avec cet EP ? Si c'est le cas, je les suivrai dans cette pop post-apocalyptique spirituelle : finie la j-pop anglaise sucrée, finies les chansons indie pop, bienvenue les prières à la terre mère dans des mélodies contemplatives sans jamais perdre en efficacité. Vivement l'album.

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Curry continue sur sa lancée de TA13OO, mais avec un album de moins de 30 minutes, se permet un délire encore plus assumé. Percutant sans aucune pause, la voix à la fois grognement guttural et nasillarde acide se mêle bien aux instrus qui suivent le même chemin : jamais mélodiques, entre rythmes trap énervés et bidouillages pour un monde halluciné, une jungle aux néons hypnotiques.

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Après la déception de l'année dernière, Paak revient en force avec ce qu'il fait le mieux : de la soul pop joyeuse et bien produite. Si on évite ici le côté bourratif de son premier album, on échappe aussi aux pépites qui le parsemaient, ce qui rend l'album très écoutable d'une traite sans ennui, mais le fait manquer de temps forts.

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Une bonne ambiance estivale rappelant souvent Discovery en plus chill. Les morceaux sont concentrés : courts et efficaces, s’enchaînant rapidement pour ne pas perdre l'attention de l'auditeur. Mais l'album est très court (30 min), ce qui peut se révéler frustrant sur certains morceaux qu'on aurait aimé voir gagner un peu d'ampleur. Le milieu de l'album (de Miss Me à Drive it Down) ralenti le tempo, pour finalement complètement briser le rythme de l'album. Pour seulement 30 minutes de musique, on aurait préféré avoir une ambiance unique du début à la fin, et obtenir ce genre d'album qui capte l'attention pour ne jamais la relâcher sur un rythme de croisière constant. On se contentera de la majorité des morceaux qui ambiancent sévèrement, le reste s'écoute sans grande passion.

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De très bons moments quand les morceaux s'allongent un peu, et beaucoup de moments qui tiennent plus du sound design musical, et qui en tant que morceaux d'un album brisent le rythme pour rendre l'écoute d'un bout à l'autre parfois fastidieuse. Mais Labrinth a su retranscrire l'ambiance de la série par ses textures et ses mélodies, sachant alterner les intensités (Still don't know my name, et on repense au chaos émotionnel de Rue à tous les coups). Une sorte de synthèse de tout ce que le hip hop et la pop ont pu faire en fin des années 2010, avec euphorie synthétique qui côtoie le désespoir autotuné. Une retranscription musicale d'une époque finalement assez réussie, malgré l'expérience d'écoute parfois compliquée.

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Avec sa prod minimaliste et "bedroom pop", ses compos sans prétention et sa voix attachante, Stella Donnelly n'est pas seulement accessible, c'est carrément la girl next door que tu croises tous les matins. Une pop tout à fait efficace dans son genre, toujours en mélodies simples en parfait mélange avec la douceur de la performance. Le résultat est trop inégal pour réellement convaincre sur tout le long de l'album, mais l'idée est là.

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Mr Oizo fait ce qu'il sait faire. Le format EP est toujours un peu bâtard : trop court pour être vraiment immergé dedans, trop long pour être écouté en boucle.