Les meilleurs albums de 2023 selon takeshi29

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On peut considérer que Christophe et Bashung ont quelques héritiers, mais en réalité combien de dignes successeurs ? Selon moi un seul. Un seul qui réussit non pas l'amalgame de l'autorité et du charme, mais celui des symphonies ultra-romantiques et sophistiquées du premier et les paroles poétiques et énigmatiques du second. Ou inversement.

Ce nouvel album en est une nouvelle preuve, d'une richesse incroyable, constamment surprenant, jusqu'à inviter La Féline, le très rare Syd Matters ou encore Fredrika Stahl au festin.

Le premier morceau résume merveilleusement ce qu'est Arman le magicien : l'ampleur, le goût pour l'instrumental que viendrait entrecouper un texte qui fait imploser le cœur. Je vois bien ces onze premières sublimes minutes ouvrir le concert, celui qui pourrait bien constituer notre première rencontre dans quelques jours. Un 6 octobre que je n'osais plus espérer...

Je n'ai consacré que très peu de listes à des musiciens, mais Jean-Louis Fiévé en fait partie. Je vais la compléter rien que pour le plaisir de réécouter pour la 1000ème fois certains titres, et aussi avec l'espoir que certains y jettent une oreille et découvrent enfin cet artiste majeur encore trop peu connu...

https://www.senscritique.com/liste/Vous_aimez_la_magie_de_Georges_Laissez_vous_tenter_par_celle/236712?mode=preview

(A l'heure où les albums font 35 minutes, où on confond bien souvent minimalisme avec pauvreté, celui-ci offre 90 minutes où chaque note fout le frisson.)

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Sans surprise, c'est le cas tous les quatre ans depuis 2015, Bruit Noir signe un des albums de l'année, rappelant à quel point Mendelson nous manque, à quel point un mélange d'Arnaud Michniak et de Stupeflip fait du bien aux cages à miel mais aussi aux consciences. Et puis ces éternels énervés ne peuvent s'empêcher de conclure leur nouvel album avec une peut-être chanson d'amour où se nichent deux enfants et celui qu'on n'a pas eu du grand Nino Ferrer.

Ou quand un groupe qui a gardé son meilleur album pour lui parce qu'il était trop bon vous redonne envie d'écouter la deuxième chanson la plus triste de toute la chanson française, "Kinou"..

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Stéphane Milochevitch est plus connu sous le pseudonyme de Thousand, et c'est le genre de mec qui écrit :

« J’ai toujours tout voulu et voilà
Il est pour moi le glas qui sonne
Dans la forêt des conséquences une nuit
Essuyant les larmes de ton visage j'ai dit
Regarde mes mains c'est des nuages de pluie
Tu m’as cru je sais pas ce qui t’a pris
Tu l’as bu qu’est ce que je t’ai servi
Jadis je rêvais par la fenêtre de la chambre du garçon que j'aimais
À quel gеnre de condamné à mort est-cе que je serais
Aujourd'hui ce corps sur le gibet se verrait bien encore en lévrier
Plus rien dans les poches et rien dans les mains
Mais plein la tête ton cul et tes seins
Et comme le crime poursuit la justice
Un jour je retrouverai le chemin de tes vices

Flegias Flegias tu hurles en vain
Déjà le marc remplace le vin
Hélas hélas c'est déjà demain
À l'heure où je chante je chante la fin
Je chante la fin de la nuit et le lever du jour
Alors pleure mon départ et fête mon retour
Plus rien n'a d'importance aujourd'hui
J'embrasserai la potence à midi
Une averse de semences ma gnose finale
Cueille les mandragores à ma verticale
Mais qu'est-ce que je raconte ça me monte à la tête
Je sais plus où tu commences et où je m'arrête
Laisse-moi un peu m'égarer mon amour
Un peu tous les jours... »

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Plus de trente ans depuis "Entre l'étoile et le carré" et je suis Dominique Dalcan, sous ses divers pseudonymes, quoi qu'il fasse. Pour deux raisons : je ne sais jamais où il va m'emmener et je sais que son nouveau projet sera intègre. Ainsi quand pour son nouvel album il mélange "son" électronique et des voix orientales aucun gadget, aucune ressemblance avec ces affreux albums de duos faits pour satisfaire un contrat avec un label.

Tout est fait pour glorifier les femmes venues l'accompagner, sa voix s'efface parfois complètement. Magnifique du début à la fin, très très loin d'une "World Music" artificielle, d'un truc conçu de toutes pièces pour plaire à l'oreille occidentale en mal d'exotisme factice et confortable. En gros c'est du Dalcan, un truc rare.

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Nous étions 350 le 24 février... (cf critique)

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Pour atténuer la déception du report d'une partie de sa tournée et me faire patienter jusqu'à novembre, Dominique A nous offre un nouvel album. Et comme d'habitude c'est épuré et surtout d'une classe folle.

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Toujours cette même classe, cette même élégance indéfinissables. Daho quoi...

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C'est ciselé, impeccable, léché au possible. Mais j'espère que pour le prochain album ce sera un peu moins sage. Je sais bien que les Daughter ne feront jamais du My Bloody Valentine, mais un peu plus de sale je serais preneur...

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De Gainsbourg au bistrot... (cf critique)

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Qu'est-ce qu'il m'énerve ce Gaëtan Roussel, capable d'accoucher d'un titre comme "Tu ne savais pas" au milieu de trucs visiblement écrits et composés à la va-vite, capable de me séduire sur scène, même un peu trainé au concert par madame, et de m'horripiler dans la foulée avec sa façon d'accepter ou d'initier tout et n'importe quoi. Cette compilation de duos est à cette image, en mode JCVD grand écart, te faisant péter un petit bijou avec Bertand Belin à côté de trucs innommables avec Soprano ou Calogero.

Pour se couvrir il a appelé ça "Éclectique", ça aurait pu s'appeler "Pot (souvent tout) pourri". Je t'aime quand même Gaëtan parce que tu fais partie des mecs impossibles à détester, mais t'es pénible.