Les meilleurs documentaires selon takeshi29

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N'écrivez pas le mot "Fin"

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Je ne saurai jamais pourquoi j'ai tant tardé à voir ce film jalon dans l'Histoire du cinéma mais toujours est-il que l'erreur est réparée et que cette folie de tous les instants va trouver sa place à côté de "L'Aurore" et deux-trois autres, ces œuvres qui défient le temps, la technique, la logique, dont on se sert pour se laver les yeux après avoir subi quelques bouses successives (Non non je ne donnerai pas de nom).

Parce que "L'Homme à la caméra" rappelle tout simplement ce qu'est le septième ART, pourquoi on l'aime tant, pourquoi la grande création amène aux plus fortes émotions.

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Revoir "Sans soleil" aujourd'hui permet de mesurer l'importance de Chris Marker, en tant que cinéaste bien sûr, mais aussi bien au-delà tant les multiples questionnements qu'il initie sont profonds et éternels.

En travaillant la conscience multiple il s'insinue dans l'intime, en revisitant le passé il nous projette dans l'avenir, en déstructurant il va vers la cohérence et l'unicité. il affranchit l'art du documentaire de toute convention, il tisse une toile gigantesque, géographique, temporelle, spirituelle, d'apparence complexe, et pourtant l'ouverture et la fermeture le prouvent, il pose au final une question simple qui est probablement celle toute entière posée par le cinéma : « Par-delà les croyances, les évènements du monde inscrits à jamais dans l'évolution des peuples, quelle image, qui pourrait s'avérer banale pour son voisin, nous bouleverse à jamais, nous ramène en permanence vers le même point, de départ... et d'arrivée ? »

Ou serait-ce une voix, par exemple celle de Florence Delay...

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C'est à un véritable cours de sociologie, d'ethnologie que nous convient ici Jean Rouch et Edgar Morin, interrogeant au sens propre comme au figuré, une population, une époque, un état d'esprit.

Le bien le mal, le vrai le faux, la notion de bonheur, tous les questionnements philosophiques les plus indémêlables sont ici travaillés, retournés.

Ce n'est pas un film innocent, il est de ceux qui vous travaillent longtemps parce qu'il met à mal nos certitudes, par son fond et sa forme, le dispositif choisi instillant volontairement le doute dans la tête du spectateur sur ce qu'il est en train de voir : documentaire forcément, mais non fiction évidemment, et une fois de plus notre perception vacille.

Un détail qui n'en est pas un : c'est Marceline Loridan qui interroge, dans un micro-trottoir taquin, les passants. « Êtes-vous heureux ? » leur demande-t-elle. Quand on sait ce qu'a vécu cette grande dame, on comprend un peu mieux ce que veut nous dire cette vertigineuse "Chronique d'un été".

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« Le monde est lâche qui laisse les enfants mourir et les pères trembler. » (Laurent Gaudé)

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Un des Frederick Wiseman les plus impressionnants selon moi, aussi court mais au montage moins nerveux que le premier volet de sa trilogie américaine, "Law and Order". C'est frontal, parfois insoutenable dans ce qu'il ose montrer, à tel point qu'on peut être heureux qu'il ait été tourné en noir et blanc. Je ne suis pas près d'oublier la séquence de ce gamin drogué, elle fait mal au cœur et aux tripes, comme pas mal de choses dans cet "Hospital".

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S'il s'était contenté de narrer les exploits de la fameuse "Red Army" le film m'aurait certes intéressé en tant que passionné de hockey sur glace, mais Gabe Polsky va bien plus loin, proposant tout à la fois un témoignage historique foisonnant et un thriller mafieux, avec des protagonistes dignes des plus grandes sagas du cinéma. En particulier Slava Fetissov, homme au parcours exceptionnel, aussi manipulateur que charmeur, déroutant, amusant, effrayant.

Polsky montre à quel point la mise en scène a sa place dans le doc, avec son art de questionner, provoquer, d'utiliser des artifices de cinéma pour accentuer tension ou incongruité.

Si vous voulez comprendre la complexité d'un pays regardez "Red Army" plutôt que BFM, ce film en dit long sur le patriotisme, l'envie d'ailleurs mêlée à la fidélité, la peur, la conquête, le tiraillement, le capitalisme se heurtant à un drapeau, les méandres d'un système soi-disant mort mais loin d'être enterré.

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Wang Bing est le plus grand radiographe de la Chine actuelle, et avec cet "Argent amer" et ses 2h36 (un court-métrage pour lui), il poursuit sa plongée vertigineuse au cœur de ce pays en mutation qui consume tous ceux qui n'ont pas pris en marche le train du capitalisme et du monde marchand. Ces êtres survivent tant bien que mal, se battent et se débattent, éructent, boivent, pleurent, et ce documentaire sidérant nous fait témoin de cette mort programmée, que nous encourageons à chaque fois que nous validons notre panier Amazon.

En parallèle de son activité de réalisateur, Wang Bing s'est mis à produire le travail des autres, sans lui on peut imaginer que le très beau "So Long, My Son", sorti en juillet dernier, ne serait pas arrivé jusqu'à nous.

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Quand un précurseur de génie rencontre un précurseur de génie, ça donne quoi ? Oui oui c'est ça vous avez la bonne réponse.

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Avoir les couilles de parler des Aurès en 1972... (cf critique)

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"Un soir, un train", le film d'Alain Resnais aurait pu s'appeler ainsi. Mais c'est NN (Nacht und Nebel), nom donné aux déportés par les nazis, qui a été choisi et qui résonne encore fortement dans les mémoires de tous ceux qui ont un jour croisé la route de ces 32 minutes.

Plutôt que dire pourquoi il faut régulièrement se faire violence et oser se replonger dans ces images et ce texte de Jean Cayrol narré par Michel Bouquet, pourquoi il faut transmettre ce film aux plus jeunes et ceux dont l'oubli est la spécialité, je laisse la parole à l'immense Serge Daney : « "Nuit et brouillard" était ce petit film que des gens comme moi ont pris en pleine gueule à douze ou treize ans et qui leur a dit que le cinéma existait, que les camps existaient, que l'homme existait, que le mal existait, et ils ne l'ont plus jamais oublié. ».

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Bonnaire, le bruit et la fureur... (cf critique)

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Ceux qui pensent que des bouquins comme "Économie Eskimo" ou "Sycomore Sickamour" sont des merveilles de dinguerie débrouillez-vous pour voir ce "Stupor Mundi", Pacôme Thiellement y déploie toute sa folie qu'il parvient presque à vous faire admettre comme cartésienne quand vous le rencontrez. A la sortie on ne sait pas vraiment ce qu'on vient de voir mais on sait une chose : qu'on vient de passer au premier sens du terme 110 minutes extraordinaires. Et pas seulement parce que Frank Zappa nous a servi de guide.

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"Les Plages d'Agnès" est l'autoportrait léger et grave d'une femme qui au lieu de se regarder le nombril se tourne vers les autres et sa mémoire pour sans cesse réinventer son art.

Toute la beauté et la poésie de ce film, toute l'émotion qui s'en dégage, tiennent en une phrase : « Je me souviens pendant que je vis ».

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Pas critiquer, juste passer, partager... pour ne pas oublier...