J'aurais aimé pondre une vraie critique bien soignée mais je n'en aurai pas la possibilité dans les jours qui viennent alors je vous laisse juste ici cette petite alerte avant que ce film ne quitte l'affiche.
Ce documentaire est tout simplement la chose la plus bouleversante que j'ai vue depuis très très longtemps, la plus sensible, la plus intelligente, etc etc.
Caravaca, acteur qui était déjà à jamais dans mon cœur pour avoir été le "héros" du sublime "C'est quoi la vie ?" de Dupeyron (à qui il dédie d'ailleurs son film), le sera dorénavant aussi en tant que réalisateur.
Il m'a touché au plus profond, réveillé en moi des fantômes en déterrant les siens, il m'a parlé de l'importance de l'image, et donc en creux du cinéma, comme rarement on m'en avait parlé, il m'a rappelé que le déni était un poison lent, une bombe à retardement qui finissait toujours par tuer, il m'a montré son père gisant sur un lit d'agonie et j'ai trouvé cette impudeur légère et délicate, sa mère emmurée dans un mensonge qui avait figé sa vie, il m'a dit des mots empreints de douleur de sa voix douce et chaleureuse et ils résonnent encore en moi, il m'a rappelé que notre vie est un thriller et qu'il faut y regarder les cadavres dans les yeux, il m'a déroulé sa petite histoire pour mieux me conter la Grande...
"Carré 35" fait mal car il remue des flots de malheur, rarement des sourires en 8 mm traversés par les notes de Florent Marchet, une photo absente ne m'auront fait autant pleurer, mais il ne vous laisse pas dévastés, Caravaca proposant à la lumière d'entrer dans un final où les mensonges du passé trouvent enfin leur place : la tombe.