Les meilleurs films avec Jean Gabin selon takeshi29

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Curieusement j'aurai mis longtemps à découvrir Duvivier mais de film en film je me régale. Son cinéma est fin, vif, intelligent, stimulant, d'une noirceur sidérante. Du vrai cinéma populaire, au sens noble du terme.

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Du Simenon pour certainement l'un de mes Gabin préférés. "La Vérité sur Bébé Donge" commence comme une bluette et glisse peu à peu vers le mélodrame psychologique et le thriller horrifique.

Usant de flash-backs, Henri Decoin nous amènera par pastilles successives à comprendre ce qui a mené François Donge à sa perte, et la relative douceur des débuts, la lumière, la beauté solaire d'une Danielle Darrieux s'atténueront peu à peu pour laisser place à une noirceur absolue.

Un film à la cruauté vertigineuse...

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Là on assiste à la réunion de deux génies : Gabin, beau, charismatique, animal, et Marcel Carné qui accompagne cette descente aux enfers par la dextérité et la modernité de sa mise en scène. En effet c'est sa caméra qui provoque l'enfermement, l'étouffement aussi bien "géographique" que psychologique de son personnage, et donc du spectateur.

Il faut aussi saluer le scénario de Jacques Viot, et son long flash-back, procédé narratif qui peut de nos jours sembler banal mais qui était plus que rare à l'époque.

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Une des raisons pour lesquelles j'aime follement le cinéma : s'apercevoir un beau matin qu'on a jamais vu un seul film d'un réalisateur à la filmographie pourtant bien garnie et dont le nom vous est plus que familier, et alors en bouffer plusieurs en quelques jours.

C'est exactement ce qui m'est arrivé avec Jean Grémillon, et quelle merveilleuse découverte, qui a débuté avec ce mélo pur jus, sec, cruel, étonnamment ramassé, une romance grand public et pourtant exigeante.

Et puis il y a Jean Gabin et Michèle Morgan, acteurs que j'aimais bien, mais dont l'immense talent m'a ici sauté au visage. La notion de star est aujourd'hui galvaudée, on le comprend encore mieux quand on en voit deux briller au même instant, et imprimer à jamais nos rétines.

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Décidément j'aurais été un sacré cancre en 2018, donc nouvelle salve de films que j'avais oublié de noter.

Ma passion pour Julien Duvivier ne se dément pas, curieusement je me suis mis à regarder ses films sur le tard mais quel bonheur à chaque fois. Il lie à merveille le fond et la forme, c'est-à-dire qu'il enrobe des histoires toujours fortes d'une mise en scène d'une modernité absolue. C'est un cinéaste classique au sens noble du terme.

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D'une austérité brillante... (cf critique)

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"La Bête humaine" ou le surnom qu'on aurait pu donner à Gabin. Plus je (re)parcours sa filmographie plus cet acteur me fascine, capable de transformer un film somme toute assez classique, même quand il est signé Renoir, en grand moment de cinéma.

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Étonnamment la réalisation comme souvent assez ampoulée de Pierre Granier-Deferre est le carcan idéal pour cette adaptation de Simenon, car elle permet de rester entièrement fixé sur les dialogues, de ne jamais dévier de l'intimité, pourrait-on dire de la promiscuité, du drame en train de se nouer.

L'étouffement qui touche les deux protagonistes est ainsi contagieux, on partage au plus près leur chute inexorable, mais aussi leurs rares instants de tendresse qui sont pour eux précieux comme des années.

"Le Chat" est d'une violence psychologique inouïe, chaque cri de haine transperce les entrailles du spectateur car il ne peut s'empêcher d'y entendre des «Je t'aime».

Jusqu'à ce « Le cœur a lâché » qui a la puissance des fins les plus simples...

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Ça c'est de la qualité française Monsieur. Tout est bien, le scénario top, les dialogues d'Audiard, qui ne fait pas à proprement parler "du Audiard", top, la mise en scène de Denys de La Patellière, qui était bon bon quand il se tirait les doigts du biiiiiip, top.

Et Gabin super top, dans le genre de rôle qui lui va le mieux, en majesté comme dans "Le Président" de Verneuil. Le reste du casting n'a rien à lui envier, Jean Desailly forcément top, et Bernard Blier top top dans un second rôle qu'il endossait si bien.

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D'un Napoléon à l'autre je suis allé voir comment se portait celui de mon Guitry adoré. Et là on est dans le vrai biopic, qui s'intéresse bien entendu surtout à la vie sentimentale, bien décousue, du chaud lapin. Mais aussi, comme toujours chez Guitry, aux femmes qu'il courtise car l'homme soi-disant misogyne n'a cessé durant toute sa carrière de montrer la supériorité féminine et la couardise de l'autre sexe.

Même s'il fait un pas de côté par rapport à ses comédies habituelles il ne résiste pas, pour notre plus grand plaisir, à y aller de ses bons mots dans des dialogues savoureux. Deux parties, 3h10 et pas une minute d'ennui.

Le casting n'a pas grand chose à envier à celui d'Abel Gance, que ce soit au niveau des noms ou de la qualité d'interprétation.

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Ensuite j'ai retrouvé Gabin, alias "Gueule d'amour", toujours aussi charismatique, et toujours dans un mélo et une romance, ou plutôt ce qu'on croit l'être.

Car plutôt que "Gueule d'amour" le film aurait pu s'appeler "Chagrin d'amour". Étonnant de voir une œuvre (Je ne sais pas si c'était également le cas du roman) s'attaquer aussi frontalement à ce sujet pour le moins casse-gueule et compliqué à rendre en images sans se vautrer dans le lacrymal.

Grémillon gratte la plaie de l'homme perdu, montre sans rien éluder la chute de l'un résultant de la manipulation de l'autre. Il va jusqu'au bout de sa démarche sans laisser le spectateur respirer.

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A l'origine cette œuvre n'est déjà pas banale car rares sont les films français tournés par un metteur en scène américain gardant autant leurs cachets profondément gaulois.

Mais dorénavant, dans sa version restaurée de 53 minutes, c'est une véritable curiosité : retrouvé sous un autre titre alors qu'on le pensait définitivement perdu, le film a été remonté à partir des bobines restantes et de photographies accompagnées d'une voix-off qui nous raconte les "trous" du récit. Le plus fou : cela fonctionne remarquablement malgré cette structure pour le moins inhabituelle, l'histoire reste fluide et on ne se retrouve jamais exclu malgré les "violentes" ruptures.

Un type de narration qui mériterait presque de faire école, au service d'une romance contrariée et troublante, avec un Gabin impérial et une Madeleine Renaud toujours aussi rayonnante.

Armor-Lux je t'aime...

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En 1958 Michel Audiard dialoguait déjà une "Garde à vue" d’anthologie, avec en lieu et place de Ventura-Serrault les monstrueux Gabin-Desailly. Avec au milieu de ce jeu de massacre une Annie Girardot déjà immense. Régalade...

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Henri Verneuil aura offert de sacrés rôles à Gabin. "Un singe en hiver", "Le Président" et ces "Gens sans importance", trois exemples qui montrent à quel point cet immense acteur savait tout jouer. Et là c'est le rôle de l'amoureux prêt à tout, celui qu'il aura souvent endossé avec maestria, entre autres chez Duvivier, Decoin, Carné ou Grémillon, dans un film d'une audace folle pour l'époque. Adultère, avortement, des thèmes costauds dans un mélo qui se dévore.

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De manière assez injuste le nom de Georges Lacombe n'est pas resté dans les mémoires, il réalisa pourtant une vingtaine de films en deux décennies dont le très chouette "Monsieur La Souris" avec Raimu et surtout cet autre polar, mâtiné de mélo et de romance, un film surprenant, d'une grande noirceur, interprété magistralement par Gabin et la superbe Madeleine Robinson.

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Preuve s'il en fallait une que l'art a bien souvent été en avance sur la société, et qu'on peut être un "révolutionnaire idéologique" sans l'être formellement.

Jean-Paul Le Chanois est comme souvent sage dans la forme mais ici pas du tout dans le fond : en 1957 il évoque, décrit par le détail l'accouchement sans douleur, en mettant au cœur de son récit ultra-documenté les femmes. Avec un Gabin qui règne sur tout ça, avec bonhommie et tellement de talent.

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Je ne pensais jamais être impressionné par un film de José Giovanni tant sa façon de filmer est généralement impersonnelle, ni même découvrir qu'il avait visiblement un sujet de prédilection, l'amitié, mais franchement ce "Deux hommes dans la ville" est bluffant, dans sa narration foncièrement originale et entêtante, dans son rythme, mais encore plus dans son aspect politique extrêmement frontal : il parle de celui qui a payé sa dette à la société mais de l'impossibilité de celle-ci à réellement oublier, ou même pardonner, se mouvant au fil du récit en un plaidoyer anti-peine de mort assez vibrant.

Et le duo Gabin-Delon fonctionne merveilleusement.

Quand le cinéma populaire français racontait de vraies choses, avec de l'aplomb, un certain courage, et quand des acteurs majeurs se mettaient à son service...

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Ni le Carné ni le Gabin le plus connu et pourtant "L'Air de Paris" est un film qui mériterait de l'être car c'est un récit parfaitement tenu, riche et complexe, qui se permet de naviguer de genre en genre sans en trahir un seul : sport, romance, mélo, psychologique quand il s'agit de montrer ce qu'est vivre par procuration, politique avec une réflexion très fine sur les classes sociales. A voir, vraiment...

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A nouveau Decoin et adaptation de polar, cette fois signé Auguste Le Breton.

Le récit est profondément noir et pourtant réjouissant à suivre, les dialogues régalent les cages à miel, les personnages secondaires sont parfaitement travaillés, et il y a un autre monstre sacré, Gabin, qui pour notre plus grand plaisir fait du Gabin.

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Pas mon Marcel Carné préféré (Je trouve par exemple "Le jour se lève" auquel on pense souvent ici, et pas seulement en raison de la présence de Gabin et de Prévert au générique, plus sobre et plus puissant en terme de dramaturgie) mais comment ne pas admirer le charisme de Jean Gabin, la beauté insolente et les "beaux yeux" de Michèle Morgan, sans oublier la partition phénoménale de Michel Simon.

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Là on retrouve le Gabin plus léger, le bourru, le gouailleur charmeur et malin, tendance "Gentleman d'Epsom" ou "Le Tatoué".

Très classique, pour ne pas dire paresseux, dans sa réalisation, "Le Baron de l'écluse" vaut surtout pour cette histoire amusante et d'apparence futile, étonnamment adaptée de Simenon, et pour le couple Gabin - Micheline Presle qui fait des étincelles.

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Quand il y a Gabin quelque part je regarde, alors quand le Cinéma de minuit en propose un que je ne connais pas je fonce, même si je n'en espère pas forcément grand chose. D'où une excellente surprise car ce film est un drame psychologique extrêmement fin, une romance contrariée émouvante. Bref c'est du solide, et en plus de Gabin, parfait, il y a la formidable Francoise Christophe, dont le visage était plus connu que le nom mais qui était assurément une sacrée actrice.

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Relative déception en revoyant ce Duvivier, probablement parce que depuis la première rencontre avec cette "Bandera" je suis tombé fou amoureux de la filmographie du bonhomme, parce qu'il a fait tellement plus fort, moins facile et classique. Après attention un "petit" Duvivier méritera toujours d'être vu.

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Je poursuis ma plongée en DuvivierLand. Étonnant de constater à quel point "La Fin du jour", bien que sorti 17 ans plus tôt, était bien plus moderne.

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Comme souvent Denys de La Patellière fait correctement le métier et surtout offre un beau rôle à Gabin qu'on ne voyait pas si souvent en homme tout simplement bon. Il rayonne en patriarche, que ce soit à travers son personnage qu'en tant qu'acteur semblant regarder ces petits jeunes qui feront de sacrées carrières d'un œil malin et bienveillant.

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"La Marie du port" est certes un Marcel Carné mineur, la faute à un scénario trop étroit, mais il prouve à quel point fut une époque où le cinéma était un art subversif sous ses apparences de classicisme, qui abordait de front les tabous dont la société refusait même d'entrevoir l'existence. Et puis il y a Gabin, et rien pour ça...

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Georges Lacombe n'est pas un réalisateur resté dans les mémoires et pourtant il a fait quelques bons films, en particulier avec Gabin.

Ce "Martin Roumagnac" est probablement moins abouti que le très beau "Leur dernière nuit", cependant il est plus complexe qu'il n'y parait à l'image du personnage féminin campée par Marlene Dietrich. Quant à Gabin il est comme toujours impeccable en homme énamouré et aveuglé.

J'étais persuadé que le seul film qui avait réuni le couple à l'écran comme à la ville avait été un gros échec commercial mais vérification faite il avait attiré à l'époque 2.4 millions de spectateurs en salles, chiffre qui fait rêver aujourd'hui. Cependant il reste peu connu, d'où l'intérêt de sa ressortie en mai prochain dans une version admirablement restaurée.