Les meilleurs films avec Olivier Gourmet selon takeshi29

Annotation :

"J'accuse" est un document historique précieux, un thriller asphyxiant de la première à la dernière minute, une reconstitution esthétiquement bluffante, le tout porté par une distribution de folie (et en état de grâce, à part Emmanuelle Seigner qui ne semble pas jouer dans le même film). Une œuvre brillante, et finalement tout aussi effrayante que "Rosemary’s Baby".

Annotation :

Rebecca Zlotowski signe là un film qui sent la sueur et la mort, le désir aussi, en situant son récit dans un environnement peu montré au cinéma, dont elle parvient à rendre à chaque instant l'aspect morbide et inquiétant. Tahar Rahim et Léa Seydoux n'ont probablement jamais été aussi convaincants, car dans une économie de jeu épatante, depuis.

Annotation :

Le film est d’une maîtrise et d'une maturité impressionnantes, surtout lorsque l'on sait que c'est le premier d'un jeune suisse d'une trentaine d'années.

Ça évite tous les écueils des dernières œuvres ayant traité du monde du travail, une sorte d'anti-"Corporate" (Antoine Russbach m'a avoué lui-même, sous la torture, s'en être servi de contre-boussole, et entre nous il n'est pas tendre non plus avec les derniers Stéphane Brizé), c’est sec, rien ne dépasse, rien n’est binaire ni maladroitement spectaculaire (Aucune musique par exemple, donc pas de surlignage de propos). Et cette scène finale, quelle preuve d'intelligence et quelle claque !

Olivier Gourmet, présent dans 99% des plans, retrouve un rôle à la hauteur de celui qu'il endossait magistralement dans "L’Exercice de l’État".

Notez bien la date du 25 septembre dans votre agenda.

NB : Pour ceux qui auraient eu la chance de voir le remarquable "Violence des échanges en milieu tempéré", sachez que "Ceux qui travaillent" est de la même veine, avec quelques éléments de désespoir en plus, l'état de notre société s'étant encore aggravé lors de ces 15 dernières années.

Annotation :

"Une intime conviction" est à la fois un thriller vibrant, un film politique qui porte un regard passionnant sur la machine judiciaire française, mais aussi un quasi-documentaire sur le prétoire comme ring de boxe et scène de théâtre, où le colosse Gourmet-Dupond-Moretti jouerait sa partition en tentant de sauver la vie d'un homme, ou ce qu'il en reste.

Sans oublier la description vertigineuse et finalement bouleversante de l’obsession...

Annotation :

En parlant de Bertrand Tavernier, voici typiquement le film qui serait d'une fadeur totale avec un réalisateur sur pilotage automatique.

J'avais toujours remis le visionnage de ce "Laissez-passer" tant je craignais le truc bien franchouillard, ça peut être redoutable l'ampoulé quand ça dure 2h44.

Mais là ce n'est que du plaisir, chaque personnage existe, la mise en scène est vive, le récit à la fois didactique et romanesque, la distribution aux petits oignons, Jacques Gamblin et Denis Podalydès en tête.

En résumé c'est du cinéma populaire, mais celui qui ne prend pas le peuple pour des abrutis.

Annotation :

Pierre Schoeller maitrise à merveille "L'Exercice de l'État" et il le prouve à nouveau avec ces "Anonymes", à la fois document historique passionnant (L'utilisation des archives est saisissante) et polar d'une efficacité redoutable. Le genre de téléfilm qui aurait eu toute sa place sur grand écran.

Annotation :

Très intéressant de découvrir "L'Établi" à peine quelques jours après "El estudiante ou Récit d'une jeunesse révoltée" car comme lui il illustre avec beaucoup d'acuité le sens des mots lutte, militantisme, engagement.

Mais lui le fait en observant, et c'est probablement ce que j'ai préféré, le travail (Thème déjà traité par Mathias Gokalp dans "Rien de personnel"), le geste, l'éreintement engendré. La réflexion de Robert Linhart est fidèlement respectée, celle à propos de la légitimité de celui qui parle, d'où il parle, est remarquablement abordée.

Et puis il y a Swann Arlaud qui n'en fait jamais trop mais le fait si bien...

Annotation :

Le moins qu'on puisse dire est que j'y suis allé en trainant des pieds. Marc Dugain, qui ne me passionne guère en tant que réalisateur, adaptant Balzac ça sentait la naphtaline à plein nez.

D'où une surprise plutôt bonne, l'adaptation se permettant de trahir l’œuvre d'origine, luis donnant ainsi une résonance sociale qui ne plaira certainement pas à tout le monde. Et puis il y a la photographie splendide de Gilles Porte ainsi qu'une distribution épatante à défaut d'être étonnante.

Annotation :

Selon moi la méthode Dardenne était déjà bien rincée à l'époque, la recette sentait le réchauffé, même si on n'était pas encore dans le parfum un brin dégueulasse de "Tori et Lokita".

L'enfance, le social "Loachien" mais sans le renouvellement dont a toujours su faire preuve le désormais vétéran britannique, une forme de naturalisme (pourtant brisé par une musique bien mélo), la caméra à l'épaule et les nuques des personnages pour qu'on comprenne bien qu'on est AVEC eux. Et ce qui m'a marqué, et choqué cette fois, des moment qui sonnent terriblement faux alors qu'on est a priori dans du cinéma-vérité.

Attention hein, il y a quelques instants de grâce, un gamin comme toujours chez les frangins impressionnant, mais pas sûr que ce cinéma mérite toutes les louanges qu'il a reçues, et continue à recevoir.