Les meilleurs films d'Hayao Miyazaki selon toma Uberwenig

Annotation :

Il y a peu de films d'animation "pour adulte" qui viennent en tête lorsqu'on tente d'évoquer les chef d'oeuvres au sens large. On aura bien évidemment Akira de Katsuhiro Otomo immédiatement en tête, systématiquement, probablement Jin-Roh, voire la relecture tétralogique d'Evangelion. Mais immanquablement, quelques coudées derrière se trouve le sublime Mononoke-hime.
De l'animation au symbolisme profond de l'oeuvre, son refus du manichéisme, une oeuvre de maturité comme on n'en verra malheureusement plus dans la carrière de Miyazaki, un écho à Nausicaa qui résonnerait presque comme un chant de cygne...

Annotation :

Simplement indispensable, le conte par excellence qu'on a envie de partager avec les plus jeunes pour se donner un nouveau prétexte pour le regarder à nouveau.
Toucher aussi juste, aussi proche du coeur, manier l'animation et le charadesign à ce degré de perfection... Je n'en dis pas plus, regardez Totoro, quel que soit votre âge.

Annotation :

Premier long-métrage pour Ghibli (oui, je sais, y a des trucs avant produit par diverses boites et pas rien, entre Nausicaä (complètement massacré par une sortie VHS qui l'ampute de pas loin d'une demi-heure...) qui pose le propos que Miyazaki développera plus tard dans Mononoké, Lupin III et son humour ravageur, son perso féminin qui hantera toute la filmographie du maître, sans compter les travaux pour la TV...), tout était déjà là, on a tendance à l'oublier. Laputa est une synthèse a priori de tout ce qui fera l'essence de l'oeuvre de Miyazaki : personnage de jeune femme forte, humour potache toujours parfaitement dosé, opposition entre nature et culture consumériste, symbolisme fort, voyage épique, relation amoureuse pure, tout est là, pour qui sait regarder entre les lignes de fuite et se laisser emporter par le rêve.
Un TRES grand film sorti peut-être un poil trop tard en France pour que l'on comprenne sa réelle portée, son importance...

Annotation :

Un conte pour les plus grands, mystérieux, inquiétant, plein de magie, là encore habité par les obsessions animistes de Miyazaki, roman de formation dans toute sa splendeur, Chihiro réussit son pari, et mérite sa place dans le top 5.

Annotation :

L'archétype de Nausicaä hantera l'oeuvre de Miyazaki.
Oeuvre violente tirée d'un manga à la profondeur rarement égalée, à la fois sombre et optimiste, saturée de moment de pur génie visuel, de scènes d'action qui résonneront jusqu'à Mononoke-Hime, son premier film strictement personnel est un film adulte et mature.
La classe des personnages féminins est sans égal, contrebalancée par la fourberie goguenarde du prétendant de la reine guerrière, et la classe absolue de maître Yupa (trop peu présent dans le long métrage).
Difficile de ne pas être néanmoins frustré lorsqu'on a vécu l'intensité de l'histoire en manga, sa richesse. Mais une fois le deuil du manga consommé et accepté, impossible de ne pas tomber sous le charme si singulier de cette oeuvre de maître d'une audace confondante, de ne pas fondre devant la beauté paradoxale de la Mer de Décomposition, ses couleurs, son écosystème, sa force symbolique.

Annotation :

La réponse à la Petite Sirène, vu par le prisme de Totoro.
Là encore, Miyazaki réussit à invoquer une magie trop rare pour ne pas être chérie. et un sens des couleurs, de l'animation qui fait une fois de plus honneur aux méthodes traditionnelles et chronophages utilisées par le studio. Difficile par contre de le conseiller ailleurs qu'en salle ou en blu-ray, car c'est le seul moyen de rendre justice au travail de Titan abattu sur film, où la plupart des scènes sont peintes, à une époque où l'assistance informatique prend déjà trop de place chez ses contemporains.

Annotation :

Paradoxalement le premier Miyazaki à sortir massivement au cinéma par chez nous, là où ses grandes oeuvres étaient déjà nombreuses, ce "petit" Porco Rosso a su trouver son public et placer en France le nom de Miyazaki sur la carte des béotiens comme moi. Plus filmique que la plupart de ses autres oeuvres, mais pas moins habitée, c'était peut-être pas si mal que ça de commencer par l'un des "moins" séduisants a priori, pour ensuite pouvoir goûter à la magie de ses oeuvres majeures (même s'il est peu probable que Miyazaki fasse cette distinction, amoureux d'aviation, fasciné par la période concernée, clairement investi dans chacun des personnages, je parle d'oeuvre "mineure" dans le sens où je préfère son approche du fantastique et de la magie, présente mais secondaire dans cet anime) (et bon, on parle quand même, certes, dans un contexte de guerre, d'un aviateur transformé en cochon...)

Annotation :

Conte étrange, à certain endroits presque maladroit dans sa narration, là où Chihiro avait su imposer son rythme, le Château Ambulant n'en reste pas moins une gemme, et l'on sent que les thèmes trahissent les inquiétudes du maître.

Annotation :

Réussir à s'approprier Lupin III pour en faire un film de Miyazaki (EDIT : bon, comme pour Sherlock Holmes, il était à la réalisation de la série, mea maxima culpa), il fallait oser. Si l'on trouve les arcanes de la célèbre série (Edgar Détective Cambrioleur chez nous), on peut y trouver déjà en 1979 les obsessions et les gimmicks d'auteurs qui se développeront au gré des films. Un vrai Lupin III excellent, et un Miyazaki plus que décent.

Annotation :

Un peu comme pour Porco Rosso, j'étais parti dubitatif, et pourtant, là encore, je me suis laissé emporter. (EDIT : j'écris une critique de Porco Rosso, et je vais le re-re-re...etc-regarder de ce pas! On ne cause pas d'un Kiki sans en avoir fait le tour! ... euh... VOUS VOYEZ TRES BIEN CE QUE JE VEUX DIRE, ALORS ARRÊTEZ DE PINAILLER SINON JE VOUS RACONTE LA FIN, QUAND ELLE MEURT...oups!)

Annotation :

Oui, je me suis senti trahi par Miyazaki, car je voulais un film fantastique, pas une biographie. Mais visiblement, il a pris sa décision sans me consulter. J'espère juste qu'il aura la force et l'envie de repousser une énième fois sa retraite pour me faire rêver avant de tirer son ultime révérence....