Les meilleurs films de 1981 selon Homdepaille

Annotation :

Adolescence déifiée et réifiée dans la société de consommation. Entre chef à honorer, fille à marier et gamine à maltraiter, violer.
Récit initiatique fait de barrières poreuses (flic ou voyou), de jeux de miroirs, de postures opposées et de séparations facilement franchissables à un âge incertain. La rencontre yakuzas-ado est plus que logique tant les premiers sont immatures et ne peuvent résoudre leurs conflits que dans la violence mais ils tentent de jouer aux adultes et se déguisent en businessmen.

Annotation :

Angel guts est le renouveau typique du Roman Porno Nikkatsu grâce au duo Ikeda et Ishii à l'œuvre dès le début de la série en scénaristes et assistant-réalisateur.

L'ambiance y est beaucoup plus mélancolique, avec ses personnages solitaires, un érotisme plus poussé et violent, une bande son jazz à l'opposé du rock insouciant habituel et une réalisation formelle avec suspens, lumière et mouvements de caméra très étudiés comparé à l'improvisation insouciante des années 70.
Prophétiquement, même lorsqu'ils sont à deux, les personnages préfèrent regarder le report vidéo de la caméra que de se regarder pendant l'amour.
Solitude partout même dans le partage intime. Le refuge se fait dans la chaleur du foyer rougeoyant par le chauffage individuel. Les scènes de masturbation, moites et solitaires, renforcent le désespoir de personnages injustement mis au ban de la société froide par contraste, à cause d'inaptitude sociale ou de trahisons de collègues égoïstes.
Le pied de table amène à un des pics de l'érotisme du Roman Porno !

2ème désaccord entre la Nikkatsu et Ikeda. Le réalisateur quitte le studio pour travailler à d'autres genres sans toutefois y abandonner la nudité.

Annotation :

Deux amis, l'un va trouver mariage et stabilité, l'autre vivre un amour rapidement consumé dans de grandes flammes. Y'a tout un jeu entre tradition et modernité mais pas l'idée banale de compromis, vraiment un jeu : il n'y a pas une personne traditionnelle et une moderne, ça s'alterne, change suivant des règles que je ne saisi pas trop. Une robe de mariage traditionnelle se change pour une robe occidentale en plein mariage pour l'exemple le plus frappant. Une cohabitation permanente, à l'image de ces champs et serres aux pieds des immeubles. Y'a un peu d'Imamura, sans le côté surplombant et distant, dans la sexualité insouciante du héros fermier menacée de l'ombre de la société (élections, police, hommes d'affaires).
Malgré la réalisation sereine tout s'enchaîne assez vite en courtes scènes ce qui n'empêche pas d'exister de beaux personnages touchants (Kaede une masochiste sortie d'un bon Roman Porno sentimental, un père faisant des aller retour entre son foyer et une vie de travesti avec une hôtesse de bar, les deux amis et leurs vies sentimentales si différentes...). Très belle scène de lucioles, en toute simplicité sans poésie forcée. On en voit souvent dans les dessins animés mais rarement dans les films (ou alors d'affreuses choses numériques mortes).

À revoir pour mieux comprendre, et faut que j'arrête de confondre Negishi avec un de ses camarades moins talentueux à Nikkatsu.
ost https://youtu.be/ObgN44r_XME

Annotation :

Sur la réputation de Mrinal Sen je m'attendais à quelque chose de plus sec. Finalement son discours est tenu avec intelligence et n'est pas que théorique mais bien relié à des enjeux narratifs l'amplifiant.
Une équipe de tournage filme une histoire de famine passée dans un village reculé. Les locaux ont du mal à faire la distinction rôle et réalité d'où des tensions avec les cultivés cinéastes. Pour du cinéma marxiste le mec ne fait de bons et méchants, ne décrit pas un peuple idéalisé vs les bourgeois méprisants et développe juste une incompréhension délicate sur ces différences de regard.
M'enfin pour être sûr que tout le monde comprenne, y'a tout de même une petite leçon de morale explicative à la fin.

Annotation :

En voilà une qui ne croit pas au #notallmen. Après une journée de merde, elle part dézinguer tout ce qui a des poils aux couilles sur son chemin. Violeurs, gros lourds et braves gars. Du rape and revenge réduit au plus élémentaire mais efficace, Ferrara cherche toujours des angles biscornus et a de bonnes idées comme les faux moments racoleur interrompus.
Le personnage de muette a un petit plus qui permet à l'actrice une interprétation étrange, aidée par son physique particulier sourcils touffus et une grande bouche aux lèvres épaisses qui semble créée pour jouer les cris aphones d'une muette. Ou glisser un mot d'étonnement quand sa collègue mieux intégrée la tue d'un long couteau (tenu dans une position qui ne laisse pas de doute sur le symbole). La sororité c'est du vent.

Annotation :

Ils m'ont fait rire ces héros intègres mais qui en bon flics sont quand même des brutes épaisses prêtes à démolir le quartier juste pour arrêter un voleur de pomme. Après j'ai trouvé le temps trop long, ça discute trop pots de vin pour moi, même si ponctuellement ça tranche sévère. Au moins c'est joli et bien filmé quoique le montage est un peu dégénéré mais je préfère ça à du combat classique sobrement mis en valeur.
Et l'attente est récompensée. Le héros bafoué enchaîne les combats contre les pourris : 1v1, 1v3, 1v30... La pluie tombe pour rendre cette ville encore plus boueuse. Quoi de plus beau que des gouttes s'éparpillant sur les sabres et du sang dilué sous des trombes d'eau ?

Annotation :

La composition du cadre, très étudiée et magnifique, insiste fortement sur sa filiation avec la peinture contemporaine. Le fameux massacre du titre est empêché à l'image (par la censure d'après une critique lue ici), dommage.

Annotation :

Qu'est-ce que c'est beau, pas que les filles, les décors, la lumière (surtout les lens-flare RVB) etc
Un peu longuet quand ça enchaîne juste les différents sortilèges. J'aime que le sorcier se tue à lancer ses dizaines de sorts sur un mec mais pour un autre il trafique juste les freins de voiture.

Annotation :

Joyeusement kitsch avec quelques belles fulgurances.
De grands guerriers sont ressuscités pour aller massacrer le shogun tyrannique. Malheureusement la superbe idées qu'ils acceptent de revenir en démons pour accomplir leurs derniers regrets n'est pas (bien) utilisée. Rien n'est vraiment construit autour et on s'ennuie un peu à juste les voir crier en boucle leur obsession.
Pareil les combats disposent de super lieux, surtout ceux récurrents en flammes, mais sont un peu mollasson.

Annotation :

Exploitation de vengeance jouissive comme j'en avais pas vu depuis quelques temps. Des nichons à la première scène, de vilains méchants, la musique à fond et des idées, beaucoup : torture au miel+fourmis, bordel dans des conteneurs avec trans-palette comme ascenseur, mutilations variées... Si les équipes de cascadeurs avaient été aussi développé que 5 ans plus tard ce serait un chef d'œuvre.

L'équipe profite d'un voyage à Tokyo pour filmer sur le vif une fête dans les rues et j'aime ça ces scènes au milieu d'une vraie foule. Comment la caméra se comporte, est-ce qu'elle se cache au maximum ou ignore la réaction des passants ? On a des plans, notamment de danses, qu'une reconstitution n'aurait pas atteint.

Annotation :

Frustrant, il manque pas grand chose pour faire de ce film une classique de l'épouvante. Le décor de fête foraine miteuse est dingue et Tobe Hooper a une maîtrise formelle incroyable (je vais revoir impérativement ses films). Seulement voilà pour un slasher y'a pas de meurtre pendant 1h. Alors la visite de la fête foraine glauque est bien mais forcément, pour un premier visionnage, c'est décevant. Puis les premiers meurtres n'ont rien d'aussi grandiloquents que les décors et auraient mérité un peu plus de folie.

Annotation :

Romance sans prétention. Le charme prend malgré (ou grâce j'ai du mal à me décider) le seul thème musical du film en boucle.