Les meilleurs films de 1999 selon Marius Jouanny
20 films
créée il y a presque 10 ans · modifiée il y a 4 moisMatrix (1999)
The Matrix
2 h 16 min. Sortie : 23 juin 1999 (France). Action, Science-fiction, Arts martiaux
Film de Lilly Wachowski et Lana Wachowski
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Magnolia (1999)
3 h 04 min. Sortie : 1 mars 2000 (France). Drame
Film de Paul Thomas Anderson
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Peu de temps avant l'ascension d'une nouvelle narration issue des séries et notamment celles de la chaîne HBO dans les années 2000, Paul Thomas Anderson semble proposer avec "Magnolia" un avant-goût de cette narration qui a pris tant de place aujourd'hui dans l'industrie hollywoodienne. Film choral parfaitement maîtrisé qui balance des moments d'intensité tellement forts qu'on croirait véritablement regarder plusieurs films en un seul, il mêle avec génie le grotesque et le sublime, le dramatique et le comique le plus débridé, dans un spectacle d'une ambition rare. Chaque personnage est un monument d'écriture, aucun n'est délaissé au profit des autres, et le film se paye même le luxe de rester optimiste jusque dans sa plus grande noirceur. Il distille surtout quelques moments de folie pure, qui démontre le pouvoir évocateur du cinéma quand il se permet de refuser de choisir entre réalisme et onirisme.
Dans la peau de John Malkovich (1999)
Being John Malkovich
1 h 52 min. Sortie : 8 décembre 1999 (France). Comédie, Drame, Fantastique
Film de Spike Jonze
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Après avoir vu "Her", il est passionnant de voir qu'on retrouve les mêmes thèmes, les mêmes obsessions chez Spike Jonze dés son premier film. Il réalise ici comme avec "Her" une véritable réflexion sur le désir humain. Des acteurs brillants et parfois hilarants, un univers particulièrement touchant, la patte du réalisateur est posée dés les premières séquences. Le film est évidemment moins abouti que "Her", notamment dans l'écriture de ses personnages, mais les idées qu'il développe sont tout bonnement fascinantes, et il pousse le concept de son film jusqu'au bout, ce qui est pour le moins remarquable.
eXistenZ (1999)
1 h 37 min. Sortie : 14 avril 1999. Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller
Film de David Cronenberg
Marius Jouanny a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Virgin Suicides (1999)
The Virgin Suicides
1 h 37 min. Sortie : 27 septembre 2000 (France). Drame, Romance
Film de Sofia Coppola
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Sofia signe ici un premier film déjà d'une maîtrise remarquable : éblouissant dans ses jeux de lumières et son esthétique générale, astucieux et fascinant dans sa narration du point de vue de ce groupe d'adolescent voyeur. Ces alter-ego masculin aux cinq superbes créatures qui sont le centre du film ajoutent un regard tendre, nostalgique et sensuel à un drame touchant. Il y a du "Pique-nique à Hanging Rock" dans ce "Virgin Suicides" : sa manière presque fétichiste de rester dans la suggestion et le mystère qui entoure ces cinq sœurs laisse admiratif.
Ghost Dog - La Voie du samouraï (1999)
Ghost Dog: The Way of the Samurai
1 h 56 min. Sortie : 6 octobre 1999 (France). Drame, Thriller, Policier
Film de Jim Jarmusch
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Jim Jarmusch qui réalise un film de tueur à gages sur fond de philosophie samouraï et de code d’honneur mafieux, on croit rêver. C’est pourtant bien le contenu de ce « Ghost Dog » : décidément, je suis loin de connaître toutes les facettes du style de ce cinéaste que je découvre à peine. On retrouve ici tout de même une bonne partie de ses obsessions : son amour du verbe est décliné par la récitation de maximes du mode de pensée samouraï, une force tranquille qu’incarne à merveille Forest Whitaker. Les digressions humoristiques basées sur le comique de répétition sont aussi de la partie, par le jeu du langage entre Ghost Dog et son meilleur ami, un vendeur de glace français qui ne parle pas un mot d’anglais. Je vous laisse imaginer les dialogues de sourds. Il y a enfin ce soin porté à la bande-son, qui se veut aussi homogène et cohérente que le film lui-même : ici, le cinéaste propose un florilège de hip-hop, et je dois dire que même si ce genre musical ne m’a jamais transcendé (principalement par méconnaissance, je l’avoue, mais aussi parce que ça me gonfle) il trouve ici parfaitement sa place.
Il est aussi agréable et étonnant de constater que deux nouveaux éléments viennent s’introduire dans la démarche de Jarmusch. Déjà, il y a des scènes d’action, parfois surstylisées par des effets de mouvements un peu clinquant et moins sophistiqués que ceux de « Matrix » sorti la même année, mais qui rythment bien le métrage et brillent par une certaine intensité. Puis, le réalisateur impose un registre tragique qui fonctionne très bien en contrepoint à l’incongruité assumé de l’écriture et la narration, où Ghost Dog communique par pigeons voyageurs et élimine ses cibles par les tuyaux de plomberie d’une salle de bain (en hommage à la scène de la chaussure « Il était une fois dans l’Ouest » ?). Toujours est-il que la fin est très émouvante, et prouve que Jarmusch n’est pas qu’un cinéaste de la distanciation et du second degré, mais aussi un tragédien nippon dans l’âme, sans toutefois faire preuve de la fureur iconoclaste d’un Kobayashi avec « Hara-Kiri » ou bien même d’un Kurosawa avec « Rashomon », d’ailleurs cité dans le film.
Out of the Present (1995)
1 h 36 min. Sortie : 1995 (Allemagne). Historique
Documentaire de Andrei Ujica
Marius Jouanny a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Voir critique.
Eyes Wide Shut (1999)
2 h 39 min. Sortie : 15 septembre 1999 (France). Drame, Thriller
Film de Stanley Kubrick
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Pour son ultime film, Kubrick se focalise sur un thème qu'il a très peu abordé jusque-là : le couple. Loin de céder à un intimisme classique, il joue avec les faux-semblants et le désir sexuel de ses deux personnages pour créer une atmopshère charnelle et dévorante, comme hors du temps. Le film se concentre surtout sur Tom Cruise, dont les mésaventures gardent en haleine de bout en bout. Même après 12 ans sans réalisation, Kubrick ne bouleverse pas son style, toujours très symétrique et empreint de musique classique, mais en lui conférant une chair nouvelle, plus proche des individualités développées. Malgré quelques systématismes narratifs en dernière partie de métrage, le film est très maîtrisé, choque avec pertinence et sens de la dramaturgie, avec une touche de mystère très appréciable.
Révélations (1999)
The Insider
2 h 37 min. Sortie : 15 mars 2000 (France). Biopic, Drame, Thriller
Film de Michael Mann
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Micheal Mann braque sa caméra, souvent à l'épaule, sur l'affaire des lobby du tabac avec un regard piquant, teinté d'une froideur apparente qui cache une profonde admiration pour le duo de personnages qu'il développe, remarquablement interprétés par Russell Crowe et Al <3. Une fois de plus, la liberté du journalisme et surtout ses limites dans notre société capitaliste est pointée avec force de conviction : la démonstration souvent poignante. Il y a certes quelques longueurs dans ce film de 2h 15, et un lyrisme pas toujours au diapason. Qu'importe, Mann a des intentions de réalisations toutes à son honneur : l'image est léchée, la bande-son impose des silences étonnants donnant le ton avec panache, et la dernière partie du film amène un regain de rythme et de pertinence dramatique. Le tout est peut-être classique dans sa narration et n'a pas la fièvre de "Les hommes du président", mais on ne peut que se réjouir que Micheal Mann distille une pure réalisation d'auteur, sortant un tel biopic du lot.
Tout sur ma mère (1999)
Todo sobre mi madre
1 h 41 min. Sortie : 19 mai 1999 (France). Drame
Film de Pedro Almodóvar
Marius Jouanny a mis 8/10.
Toy Story 2 (1999)
1 h 32 min. Sortie : 2 février 2000 (France). Aventure, Comédie, Animation
Long-métrage d'animation de John Lasseter, Ash Brannon et Lee Unkrich
Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Le Géant de fer (1999)
The Iron Giant
1 h 26 min. Sortie : 8 décembre 1999 (France). Animation, Action, Aventure
Long-métrage d'animation de Brad Bird
Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Le cinéma de Brad Bird des « Indestructibles » jusqu’à « Tomorrowland » a toujours fait vibrer ma fibre idéaliste tout en berçant une partie de mon enfance. Seulement voilà, j’en suis d’autant plus frustré après visionnage, ce n’est que maintenant que je découvre son premier film « le Géant de Fer », pile le genre de cinéma d’animation qui m’aurait marqué pour toujours si je l’avais vu à 7 ou 8 ans.
Reste que je n’ai pas perdu de ma capacité d’émerveillement, et même si je regrette une écriture et un style de mise en scène moins personnels (il faut dire que les films suivant de Bird transpirent le millimétrage rythmique) la recette proposée ne manque pas de faire mouche : le cinéaste reprend la trame de ET pour faire de son « étranger » d’une autre planète découvert et aimé par un enfant un robot géant dont la programmation destructrice est mise en veille à cause d’un sale coup sur la tête.
Jouant pertinemment avec le contexte de Guerre Froide du film, Brad Bird démontre avec une simplicité désarmante que l’affect, lorsqu’il se dévoue sans concessions, peut stopper des bombes nucléaires. C’est certes un peu caricatural, mais indéniablement rafraîchissant et touchant. Puis, cette démarche d’aborder des thèmes comme la mort ou l’altérité à hauteur d’enfant trouve souvent un pertinence.
Une histoire vraie (1999)
The Straight Story
1 h 52 min. Sortie : 3 novembre 1999 (France). Drame, Road movie
Film de David Lynch
Marius Jouanny a mis 7/10.
La Ligne verte (1999)
The Green Mile
3 h 09 min. Sortie : 1 mars 2000 (France). Drame, Fantastique
Film de Frank Darabont
Marius Jouanny a mis 7/10.
South Park, le film (1999)
South Park: Bigger, Longer & Uncut
1 h 21 min. Sortie : 25 août 1999 (France). Animation, Comédie, Comédie musicale
Long-métrage d'animation de Trey Parker
Marius Jouanny a mis 7/10.
Star Wars - Épisode I : La Menace fantôme (1999)
Star Wars: Episode I - The Phantom Menace
2 h 16 min. Sortie : 13 octobre 1999 (France). Science-fiction, Action, Aventure
Film de George Lucas
Marius Jouanny a mis 6/10.
Annotation :
J'entame ma rétrospective Star Wars avec le sous-estimé "La Menace fantôme", qui entre deux blagues scato avec Jar-Jar nous propose tout de même quelques moments de bravoures : la course de pods, et un dernier acte parfaitement géré entre combats aériens, combats au sol et le duel Jinn/Kanobi/Maul. La réalisation est inspirée la plupart du temps, certains décors flattent la rétine même si certains personnages en image de synthèse ou la marionnette Yoda ont clairement mal vieillis.
C'est aussi pour son intrigue politique que cet épisode vaut aussi le coup : Lucas vaut montrer ici les limites de la démocratie, lente à réagir, gangrenée par la corruption et la bureaucratie. Se profile déjà le machiavélisme de Palpatine, parfait portrait du politicien qui joue sur tous les tableaux. Même si les événements de Naboo n'auront eut pour utilité que de rassembler les personnages pour plus d'enjeux dans les deux films suivants (enfin surtout le 3 cela dit), cela reste un "Star Wars" réjouissant, avec toujours ce désir de faire rêver tout en se raccrochant à notre société actuelle.
American Beauty (1999)
American Beauty
2 h 02 min. Sortie : 2 février 2000 (France). Drame
Film de Sam Mendes
Marius Jouanny a mis 6/10.
Annotation :
Annotation American Beauty
Qu'Alan Ball ai scénarisé ce film explique beaucoup de choses, tant « American Beauty » annonce la série « Six Feet Under » créée par le même cinéaste. Les deux productions ont en commun une certaine beauté tragique et une volonté de déconstruire le modèle familial américain pour mieux démontrer ses fêlures et ses contradictions. Mais à mon avis et malgré l'aura culte qui entoure, « American Beauty » n'est que l'embryon inachevé de ce programme narratif. Déjà, parce qu'il s'éparpille quelque peu entre tous ses personnages et ses situations, tant et si bien que le format de série télévisé lui aurait été certainement plus favorable (ce qui explique la migration d'Alan Ball vers HBO). Notamment avec l'ado voyeuriste filmant « la beauté du monde » à chaque instant, le film digresse à mon sens même si on peut y voir une opposition avec les désirs superficiels de Kevin Spacey.
Tout comme « Fight Club » sorti la même année, il échoue à donner une véritable consistance à sa critique du consumérisme américain car sa forme et ses registres eux-mêmes ne refusent pas toute superficialité, des scènes maculées de pétales de roses à celle du repas censée être le point culminant de la névrose familiale alors qu'elle reste très artificielle. Ainsi, le final tragique ne pouvait qu'être désamorcé, et ce même s'il était pertinemment amené par la voix-off de la scène d'ouverture, qui reprend le procédé irréel du « Boulevard du crépuscule » où personnage principal annonce ironiquement sa propre mort. Le final donc, en plus de proposer un suspens là encore très artificiel, ne synthétise pas les intentions générale du film mais montre simplement la déchéance d'un homme qui voulait se révolutionner lui-même, avec beaucoup d'illusions. On est très loin de l'aura indicible et fascinante de « Virgin Suicides », lui aussi sortis la même année et qui passe autrement mieux au vitriol la cellule familiale américaine. Reste qu' « American Beauty » a pour mérite de révéler les talents déjà remarquables du réalisateur Sam Mendes et du scénariste Alan Ball, et de proposer des touches d'humour bien placées qui consacre bien la distance ironique que prend la narration.
Fight Club (1999)
2 h 19 min. Sortie : 10 novembre 1999 (France). Drame
Film de David Fincher
Marius Jouanny a mis 6/10.
Annotation :
Cela faisait bien longtemps que je le guettait, ce David Fincher. Film absolument culte puisqu'il trône en première position du top 100 des top 10 de SensCritique, il ne m'a pas mis sur le cul comme ont pu le faire "The Social Network", "Seven" ou "The Game". Une bonne partie du film pour commencer est un peu bridé par la voix-off qui empêche de rentrer complètement dans le film... Je redoutais que la violence soit gratuite, exagérée et omniprésente, elle ne l'est pas. En fait, au vu de la véritable portée du film, le Fight Club n'a finalement que peu d'importance dans son déroulement. Il brouille les pistes assez subtilement avec quelques passages d'humour bien placé, avant un twist final plutôt inattendu, sans être renversant... et un dernier plan en apothéose avec une musique frissonnante qui est sûrement le plus réussit du film.
Sixième Sens (1999)
The Sixth Sense
1 h 47 min. Sortie : 5 janvier 2000 (France). Drame, Thriller, Fantastique
Film de M. Night Shyamalan
Marius Jouanny a mis 6/10.
Annotation :
On ne peut pas dire que j'ai vu le film dans les meilleures conditions : on m'avait spoilé la fin il y a bien longtemps, et je l'ai vu sur un écran d'ordinateur. Cela ne m'a tout de même pas empêché de profiter de la très bonne interprétation de Bruce Willis et des quelques bonnes idées de mise en scène qui développent une trame narrative traînant quelque peu en longueur. On sent qu'en voulant ménager la surprise finale, Shyamalan tourne la sauce un peu trop longtemps.
Le Projet Blair Witch (1999)
The Blair Witch Project
1 h 27 min. Sortie : 28 juillet 1999 (France). Épouvante-Horreur
Film de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez
Marius Jouanny a mis 6/10.
Annotation :
Peut-être un des films en found-footage les plus réussis. Plutôt bien rythmé (il ne dure qu'1h 17 aussi). C'est toujours aussi mal filmé (du found-footage quoi) mais il arrive à faire pas mal peur dans quelques rares et courtes séquences. Un réalisme qui tourne certainement en rond, mais se laisse bien mieux regarder qu'un "Paranormal Activity".