Les meilleurs films de 2000 selon Alexandre G

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Fantastique film de sabre chinois, 'Tigre et dragon' est rapidement devenu un classique du genre : une distribution devenue iconique, une intrigue complexe, reprenant les éléments essentiels des récits chinois du XVIIIe siècle (la jeune promise qui rêve d'une vie d'action, le maître qui traque sa vieille némesis). Et bien sûr des scènes de combats plus épiques les unes que les autres, magnifiquement chorégraphiées et qui gagnent sincèrement avec les éléments techniques que permettait l'époque (bon, c'est toujours drôle au début de les voir s'envoler comme des Saiyan). Certes, il y a des longueurs, particulièrement dans l'histoire d'amour avec Lo, le chef ouïghour, sans qu'on sache vraiment à quoi mène cet arc narratif (hormis donner une caution amoureuse à un personnage féminin... pas merci Ang Lee). Mais dans l'ensemble le film se savoure comme une pièce maîtresse du cinéma chinois.

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Véritable prouesse d'écriture, 'Memento' renverse les codes du film d'enquête en inversant la chronologie : prétextant les pertes de mémoire du personnage principal, la victime, le film part de la découverte du meurtrier et remonte jusqu'au crime initial. Enfin, ceux qui ont vu le film ont déjà vu que ce résumé ne tient pas la route. Et c'est ce qui en fait la force : on ne sait ce qui est réel ou ce qui est inventé par l'esprit immédiat de Leonard pour se rassurer, on ne sait s'il est la victime ou le coupable, si ceux qui l'aident le font pour l'aider ou parce qu'il leur a demandé. En cela, Nolan nous fait perdre tous nos repères, et ce jusqu'à la toute fin du film.

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Première réalisation d'Agnès Jaoui et premier film que je visionne du duo Jaoui-Bacri, on ne peut qu'être déjà frappé par la qualité de l'écriture, que ce soit des dialogues, des personnages, de la trame narrative... Tout y est très juste, le propos est limpide et nuancé, montrant les rapports humains entre classes, genres, sexes, tout ce qui a priori sépare les gens, et que finalement la simple humanité les rapproche. Bacri campe un Castella patron d'usine paumé mais touchant, grognon et pourtant curieux, décidé à s'investir dans l'humain face à des intello qui croient qu'ils ont le monopole du sentiment... avant de s'apercevoir qu'ils préjugent comme tout le monde. LE film ne fait pas concession, accable les mêmes personnes qu'il cajole, c'est complexe et captivant.
Et bien sûr l'humour parfait des compères Lavin et Chabat fait mouche.

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Comédie de voyous, aux accents absolument BWETISH : l'intrigue est lentement démêlée alors que le spectateur tente d'apprivoiser chaque personnage. Et puis des scènes d'anthologie, un montage irrégulier savoureux et un jeu d'acteur à toute épreuve, qui nous ferait presque apprécier Jason Statham !

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Ce film a le mérite de proposer une réflexion intéressante sur le conflit entre les deux Corée : au milieu d'une guerre qui n'a rien d'absurde (la nature idéologique du conflit est constamment ressassée), les soldats d'un poste-frontière fraternisent. Et pour de bêtes raisons, la situation tourne mal, et les deux pays font grimper l'escalade de la violence... En somme, le film de Park Chan-wook ne jette la pierre à personne (enfin presque...) et tente de montrer la division entre les deux pays comme une situation infondée et dont il serait trop difficile d'en démêler les responsabilités : des coups de feu sont tirés, c'est ce qui compte. L'enquête le prouve : la vérité est destinée à rester dans l'ombre, seul le statu quo importe.

Néanmoins, la réalisation supporte de nombreuses maladresses : outre des scènes de ralenti ou des effets spéciaux mal placés, on se demandera l'intérêt de l'enquêtrice "suissesse" (incapable de prononcer un mot en français, mais s'exprimant dans un coréen limpide, faites un effort), qui découvre le pot-aux-roses et agit simplement comme concentré d'identification du spectateur, ou des coupes à la limite de l'amateurisme. De plus, le rythme n'a rien d'original, alternant entre le temps de l'enquête et le temps de l'intrigue.

Ce film se laisse donc voir pour la position qu'il prend sur la guerre de Corée. Mais hormis 'interprétation de Lee Byung-Hun, on peut tout à fait s'en passer...

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Une esthétique léchée et étouffante, mêlée à un superbe jeu d'acteur de Christian Bale. Au-delà de ça, la réflexion sur la perception de la réalité, les identités multiples ou encore la schizophrénie n'est pas dénuée d'intérêt. Mais le rythme est parfois irrégulier (peu d'intérêt dans la pseudo-traque de l'inspecteur Willem Defoe) et on s'ennuie une ou deux fois...

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Ce film accumule absolument tous les clichés narratifs, dramaturgiques et d'interprétation du cinéma hollywoodien. Mel Gibson court au milieu d'un champ de bataille avec la bannière étoilée, que dire de plus ? Hagiographie de la naissance de la Nation états-unienne, il s'agit surtout d'un film de commande qui aurait pu être intéressant pour ses reconstitutions de bataille. Manque de bol, elles servent souvent de prétexte aux intrigues narratives stéréotypées et n'apportent pas grand chose en termes d'art de la guerre (quand l'ennemi a le temps de recharger entièrement une arme, Heath Ledger a à peine le temps d'armer...)
Reste une ambiance fin XVIIIe siècle pas désagréable malgré le ton politiquement correct assez désuet (tous ces Noirs du Nord qui apprécient d'être esclaves...)