Les meilleurs films de 2016 selon jack-

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Quelques mois plus tard, je n'arrive pas à oublier ces regards que se lancent sans cesse et en silence tout au long du film Ines et son père. Ils n'arrivent plus à communiquer. Le père le sent très vite alors il va ré-enchanter son quotidien avec le personnage de Toni Erdmann, sans qu'elle s'en aperçoive...

C'est comme si le film (par le biais de ce personnage inventé) disait NON aux dérives du monde moderne, à cette espèce d'aliénation dans lequel on tombe malgré nous, auquel le capitalisme nous fait inlassablement mettre la tête dedans... Un monde de robots déshumanisés où l'on peut virer sa fille de substitution (ou tout du moins faire une blague là dessus), où l'on est capable de simuler un appel sur son portable pour ne pas être confronter au regard d'un proche, où l'on prépare un meeting depuis des mois sensé présenté un plan de licenciement avec des bidonvilles en contrebas...

C'est complètement bouleversant de se rendre compte jusqu'où l'aliénation peut aller, la déshumanisation. Le film ne cherche pas toujours l'efficacité de la comédie, il cherche aussi parfois le malaise, l'émotion pure, le bouleversement. La scène de brunch est assez difficile à appréhender. Elle est à mettre je pense en perspective avec ce que j'écrivais précedemment ; l'absurdité parfois de certains comportements en société. Comme Ines ne sait plus comment s'amuser, passer simplement un moment agréable, elle emploie un remède extrême : "le naked brunch, c'est trendy !"

C'est surtout absurde et j'ai l'impression que c'est ce que montre Maren Ade avec le débarquement du père dans son costume de Kukeri. Il débarque comme un troll peut le faire sur Internet, il capture l'attention des convives, fait diversion... pour "réveiller" sa fille.

Dans le sommaire des cahiers de Décembrei (qu'on trouve sur le net), il parle de ce passage comme d'une réponse à Trump. Je trouve ça assez bien vu. De troll à Troll.

C'est un film de dingue en tout cas, d'une richesse inouïe. J'en attendais tellement que j'étais limite un peu déçu en sortant mais c'est surtout parce que l'attente était tellement forte. ça m'avait fait exactement la même chose avec La Vie d'Adèle il y a trois ans, autre film un peu hors norme. Et puis quand je l'ai revu il y a 6 mois, une grosse partie de mes réserves se sont estompés. Là ça s'est même envolé un peu plus vite au fil des mois.

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Fascinant. La photo, la lumière est magnifique. Certains témoignages sont vraiment très émouvants, d'autres drôles. Tout est fait avec la juste distance comme chez Depardon.

Le Bois est filmé comme un sanctuaire où Claire Simon filment des solitudes qui se rencontrent. Des évènements diraient Deleuze. C'est hyper introspectif. L'un des films qui m'a le plus travaillé cette année.

C''est un film particulier. Je ne le le conseillerai pas à tout le monde. Il faut bien saisir la démarche et bien entrer dedans ensuite et là ça devient l'un des plus beaux films de l'année, l'un des plus émouvants. Claire Simon sanctuarise le bois de Vincennes, on a l'impression parfois de toucher au sacré et pourtant ce n'est qu'un bois où déambulent chaque jour promeneurs, prostitués, joggers, employés municipaux, SDF, cyclistes...

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The Neon Demon parce que c'est un film absolument fascinant, un choc plastique comme il n'y en a pas eu depuis plusieurs années. Un pur film de vampire (sans vampires) avec une BO de malade que j'ai écouté en boucle pendant des semaines et des semaines : http://www.youtube.com/watch?v=OvUJsu5w8IU toute la playlist est magique, à écouter à fond

Le cinéma de NWR est à double tranchant, soit ça marche, soit pas du tout. A mon sens, presque tout fonctionne dans The Neon Demon là où tout foirait ou presque dans Only God forgives malgré de belles tentatives.

il y a vraiment un pacte avec le spectateur à conclure : "Are We Having a Party or Something? ?". Est ce que tu veux jouer avec moi ? Dès lors, il n'y a quasiment pas d'histoire à raconter. C'est comme un trip, une pure expérience esthétique et sonore qui parle vaguement de la beauté de son statut immuable, intrinsèque oui non... C'est comme un shoot, un trip. Mais on peut aussi le voir comme une re-visitation du mythe du vampire.

Il n'y a vraiment aucun film auquel le comparer sur les dernières années. Lynch faisait encore d'autre choses dans Twin Peaks ou Mulholland Drive auquel on peut penser : il y avait une part de romantisme dévastateur derrière ces deux films. Le romantisme, il s'en fout Refn, ce qu'il cherche c'est juste le shoot, le symbole... Il y a aussi beaucoup d'ironie là dedans, le générique déguelasse en coucher de soleil qui répond à l'ouverture stupéfiante sur un canapé ensanglanté : les deux extrêmes.

A la rigueur, le film le plus proche de lui c'est sans doute "Spring Breakers" mais limite je trouve "The Neon Demon" plus tranchant et plus abouti.

La maîtrise de narration n'intéresse pas Refn. Ce n'est pas Fincher ou Nolan. c'est un mec qui a un ego énorme et qui du coup tente plein de choses. Je ne pense pas que ça soit un génie mais là avec "the Neon Demon" il y a eu un espèce d'alignement des planètes assez géniale pour lui : thème parfait pour son oeuvre ; superbe actrice tout droit sorti du "Twixt" de Coppola ; super musique... C'est pour l'instant et de loin ce qu'il m'a le plus convaincu de sa part.

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Drôle, poétique et épique !

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Superbe ! Je ne m'attendais vraiment pas à aimer autant. J'ai vu Old Boy il y a 7/8 ans, j'avais beaucoup aimé mais le souvenir commençait à être diffus. Du coup, je ne me souvenais plus de la patte toute particulière des films de Park Chan-wook. Là c'est m'est revenu !

C'est un esthète assez incroyable doublé d'un diabolique manipulateur de la narration. Ce n'est pas tant le hors champ qui a une importance considérable ici mais la temporalité de chaque scène. A quel moment on débute une scène, à quelle moment on la termine.

La première partie du film est parfois un peu obscur (et ça n'aide pas quand on arrive avec 5 bonnes minutes de retard à la séance ). Qui est Hideko ? Quel rôle joue son oncle dans sa vie ? La construction en flash backs entremêlés qui révèle la machination qu'entreprend Sookee et le prétendu Comte pour mettre la main sur la fortune de Hideko n'aide pas forcément. Mais dès les premières minutes pourtant, on est déjà complètement fasciné par la beauté des décors, de la lumière, des costumes et des merveilleux visages de Hideko et Sooke.

J'ai eu un énorme coup de coeur pour Kim Tae-Ri (qui joue le rôle de Sooke, la servante). C'est non seulement une actrice sublime mais aussi d'une justesse assez incroyable : ces éclats de rire pour marquer sa gêne, sa façon dont elle a de courir sous la pluie, les inflexions de sa voix, la dextérité de son regard...

Les scènes de séduction entre Hideko et Sooke sont sans doute les plus belles du film : celle du bain, celle du réveil en pleine nuit et des premiers ébats... Ce qui est très beau, c'est que finalement ce qui s'y joue à l'intérieur : la découverte du désir puis d'un amour véritable va être ce qui va permettre de complètement retourner le récit dans les 2ème et 3ème partie.

La 2ème partie (le point de vue de Hideko) est beaucoup plus explicative que la première (le point de vue de Sooke). C'est presque dommage que tout soit si explicite, le film perd une part de son mystère. Si le début du film peut paraître un peu obscur, au bout d'une heure et demie, tout devient extrêmement limpide : - Spoiler : deux machinations sont imbriquées l'une dans l'autre, le maître du jeu semble être le Comte jusqu'au basculement de la 3ème partie et la fuite des deux amoureuses. - Il y a clairement un vrai plaisir ludique à être pris dans ces engrenages de jeux de dupes, de vengeance...

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Le casting est impeccable. Je me rend compte que je suis à chaque fois totalement sous le charme de Rachel McAdams. J'aime la rigueur du film, son côté à l'ancienne. C'est la première fois peut être que j'ai l'impression de voir un film d'époque sur le début des années 2000. Il y avait de ça aussi dans the Big Short (même si la période est plutôt 2006/2007).

Je ne suis pas un si gros fan que ça en plus d'habitude de films d'investigation comme "Les Hommes du Président" ; "Zodiac" ; "Révélations" ; "Goodnight, good luck"... ça a même plutôt tendance à me gaver au bout d'un moment. Mais là, je ne sais pas pourquoi j'ai marché à fond. Le scénario est ultra limpide faits de surplace puis d'accélérations. J'aime sa modestie et son classicisme.

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Room est quant à lui, un film beaucoup plus "directement" émouvant que ne l'est The Assassin. L'interprétation des deux principaux comédiens est assez monumentale. Et si j'avais peur avant la séance que le réal utilise à foison les gros sabots, je trouve au final qu'il s'en tire plutôt pas mal même si la 2ème partie est sans doute moins réussie que la première. La scène d'évasion par contre est immense : l'intelligence de la mise en scène, la décharge émotionnelle par palier, c'est du grand art. C'est vraiment ce qui me fait classer le film si haut. Parce que dans la 2ème partie, je trouve le film vraiment moins intéressant, trop didactique.

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Il y a plein de trucs qui m'écœurent un peu dans Tu ne tueras point tout le prosélytisme religieux de Gibson qui est archi prégnant, le postulat du film "Je ne toucherai jamais un fusil mais ferait diversion avec mon casque et autre pour que mes copains descendent du Jap..." . Mais à côté de ça pour ce qui est de l'action, de l'immersion force est de constater que c'est assez monumental ; que la romance fonctionne plutôt bien entre les deux acteurs avec pourtant seulement quelques scènes pour qu'elle puisse se développer. Bref du pur Gibson.

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La première partie est assez géniale, pratiquement du même niveau que les Enfants loups. Je suis moins fan de la fin à rallonge, à la Akira. Hosoda a vraiment une patte à part.

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ça n'a pas été la douche froide comme avec Django Unchained mais j'ai compris avec ce film que la période dorée de Tarantino était sans doute derrière lui. Je ne le crois plus capable de faire des très grands films comme c'était le cas de ses 6 premiers que j'aime tous passionnément (de Reservoir Dogs à Inglourious Basterd). Et le pire c’est que j’ai l’impression qui le pressent lui même avec cette obsession stupide de vouloir terminer sa filmo à 10 films tout rond.

Tarantino ne fait des films maintenant que sur des ordures. Il ne filme plus ses personnages avec la même tendresse qu’avant. Seule compte la jouissance désormais. L’ivresse suscitée par la violence est devenu le point central de son cinéma. Et malheureusement il ne reste plus grand chose autour si ce n’est quelques fulgurances sporadiques : l’ouverture des 8 salopards est formidable par exemple. Même son talent de dialoguiste semble s’étioler de film en film. Je ne perçois plus le génie, cette vague galvanisatrice qui m'emportait tant avant, qui me permettait de lui pardonner plein de choses.

Après tout n’est pas à jeter dans les 8 salopards. Le film a ses fulgurances visuelles, narratives. Plus qu’un nouveau western, Tarantino fait son premier véritable thriller, du coup c’est très ludique, très divertissant. La dernière partie n’est plus ni moins qu’un super Cluedo sanguinolent mené par un Samuel L. Jackson des grands jours (que j'ai largement préféré à son rôle dans Django que je trouvais complètement artificiel).

Mais on est tellement loin du lyrisme, de la sentimentalité de son cinéma des années 90 et 2000.

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Il y a quand même pas mal de contre-exemples ou de degré d'"ordures" divers dans sa filmo. Dans les 8 salopards, c'est assez univoque. Je ne vois pas un seul personnage davantage à "sauver" qu'un autre. C'est sans doute d'ailleurs son film le plus nihiliste.

Disons aussi que jusqu'à Inglourious Basterd, avant de voir des ordures, je voyais d'abord des personnages, avec leur failles, leurs forces... J'ai toujours eu cette impression d'être avec ses personnages, de participer activement à la scène, de rentrer dans un monde à part qui fonctionne avec ses propres règles, que ses mondes même cohabitent entre chacun de ses films. Lynch est très fort aussi pour ça.

Depuis deux films, je n'ai plus cette impression mais celle d'un marionnettiste qui agite des archétypes et plus des personnages.

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En le revoyant, un film comme The Assassin pourrait être beaucoup plus haut, peut être même dans le Top 10. C'est une claque esthétique monstrueuse, un travail sur les couleurs et le son totalement dingue. Tellement au dessus du reste de la production actuelle. Après au niveau de la narration, même si ce que ça soulève est très intéressant et parfois sublime - je comprends pourquoi Thaddeus a autant aimé, le film n'est ni plus, ni moins qu'un anti Kill Bill dans la quête de son héroïne, il faut avouer que sur le moment le déroulement de l'histoire est particulièrement obscur et difficile à comprendre. Difficile de cerner le rôle de chacun des personnages (pour ceux qui ne sont pas encore aller, un conseil : bien avoir en tête que Tian J'ian le gouverneur de la province a à la fois une épouse, une mère et une maîtresse et qu'il est parfois difficile de savoir à qui on a affaire dans certaines scènes .

Pour ce qui est de Shu Qui, l'assassin du titre, aucun problème. Qu'est quelle est belle ! Je me rends compte que même si j'ai vu le film il y a déjà 2/3 semaines, j'ai encore des tas de plan en tête. Je me souviens exactement sur quel plan il se termine, l'avant dernier plan, celui qui le précède... C'est loin d'être le cas pour tous les films de cette liste. Celui du Trésor et de Carol m'ont aussi énormément marqué mais beaucoup moins les autres. ça m'a donné en tout cas la curiosité de découvrir le cinéma de HHH.

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Sully est plutôt un bon Eastwood qui passe très vite. La force du classicisme. Depuis deux films, il semble interroger toujours un peu plus la figure du héros américain. Cette fois-ci, je trouve ça encore un peu plus convaincant que dans "American Sniper". Le montage alterné est particulièrement intéressant et nous permet de profiter à trois reprises de cet amerrissage sur l'Hudson et de cette forme de miracle. Je l'ai même légèrement préféré à Flight de Zemeckis sur un sujet très proche (peut être parce qu'il est plus resserré). Tom Hanks est impeccable comme il l'était l'année dernière dans "Le Pont des espions". Même s'il l'a toujours plus ou moins été un alter ego moderne de James Stewart (c'était déjà le cas à l'époque de Forrest Gump), en vieillissant il s'en rapproche peut être encore davantage.

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La dernière demi-heure de Rogue One le sauve. Il aurait pu être 20 places plus bas sinon.

On reconnaît bien tout cas bien la patte de Gareth Edwards : pas très doué pour ce qui est de la caractérisation des personnages mais diablement efficace pour ce qui est de l'action. Il a un sens du gigantisme, de la mise en perspective d'un point de vue humain assez sidérant (ce qui était déjà la grande force de Godzilla).