Les meilleurs films de 2017 selon Toshiro
71 films
créée il y a presque 8 ans · modifiée il y a 6 moisLogan (2017)
2 h 15 min. Sortie : 1 mars 2017. Action, Science-fiction, Aventure
Film de James Mangold
Toshiro a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Au revoir, grand saignant. Snif.
Version noir & blanc : 9
The Lost City of Z (2017)
2 h 21 min. Sortie : 15 mars 2017. Aventure, Biopic, Drame
Film de James Gray
Toshiro a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Every movie a quest for an ideal of cinema
Bon, par où commencer ? Restons classique, on est chez James Gray, après tout. The Lost City of Z, c'est donc avant tout un récit parfaitement maîtrisé, de A à, euh... et ben Z, justement. On dira ce qu'on voudra, mais la meilleure ironie post-moderne ne vaut pas une croyance de fer en l'histoire contée et un sens du storytelling tel que celui qu'à toujours su déployer James Gray.
Une différence notable toutefois vis-à-vis de ses précédents métrages : la dramaturgie, parce que s'appuyant sur des faits réels, se fait moins shakespearienne. Ou disons plutôt que le mélo se trouve ici tempéré par une espèce de sérénité que le cinéaste atteindrait en parallèle de son personnage principal. Celui qui, après s'être brûler les yeux à trop désirer son absolu, aura fini par l'atteindre par un autre chemin. Ou comment un homme aura dû aller au bout de sa fièvre occidentale (désir de conquête d'un ailleurs, d'un fantasme d'origine) pour se rendre compte que l'objet de sa quête était en fait, depuis le début, sous son nez.
Et question mise en scène, alors ? Et ben c'est pareil : "La" maîtrise, quoi. Rien d'inutile. On parle ici d'un parfait usage des acquis du classicisme et de la modernité en terme de filmage allié à un travail de montage par moment assez audacieux et faisant toujours extrêmement sens. Je pense notamment aux images mentales, et particulièrement les dernières du héros façon 2001 mais investies d'un sens propre au cinéma de James Gray.
Le reste, c'est une photo, produit de l'association de 2 fétichistes de la péloche - pour le meilleur ici - envisageant chaque plan comme un tableau. Du cinéma picturaliste très haut de gamme, en somme. Autant dire que lorsque Percy Fawcett s'attache à développer une certaine éthique de l'explorateur envers et contre tout un tas d'emmerdeurs, c'est un peu (voire beaucoup) Gray qui nous parle de sa propre conception d'un cinéma particulièrement authentique, dans ses intentions comme dans ses procédés.
Mais au-delà, et pour finir, The Lost City of Z, dans la lignée de Silence, nous livre une belle leçon de relativisme quand à la notion de civilisation, nous montrant qu'en définitive, la société edwardienne, à l'instar de la notre bien actuelle, était en un sens toute aussi tribale dans ses modes de fonctionnement que n'importe quel peuple de "sauvage". Des "sauvages" que l'on ne comprendra de toute façon jamais, semble rajouter le cinéaste, lucide.
Et puis ce dernier plan...
Silence (2016)
2 h 41 min. Sortie : 8 février 2017 (France). Drame, Aventure, Historique
Film de Martin Scorsese
Toshiro a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Martin Scorsese fait son ascèse. Pas du goût de tout le monde, forcément, mais le grand amateur du ciné japonais classique en moi crie merci !
Blade Runner 2049 (2017)
2 h 44 min. Sortie : 4 octobre 2017 (France). Science-fiction, Drame, Policier
Film de Denis Villeneuve
Toshiro a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
La La Land (2016)
2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance
Film de Damien Chazelle
Toshiro a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Detroit (2017)
2 h 23 min. Sortie : 11 octobre 2017 (France). Policier, Drame, Historique
Film de Kathryn Bigelow
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Kathryn Bigelow reforme ici sa dream team avec Mark Boal et Barry Ackroyd. Résultat : le meilleur de chacun des trois collaborateurs au service d'un métrage qui a pour lui, malgrès quelque maladresses par-ci par-là, la force de l'évidence et de la limpidité. Soit l'exemple type d'un cinéma qui n'aurait pas besoin de nous faire la leçon pour en être une.
Split (2016)
1 h 57 min. Sortie : 22 février 2017 (France). Thriller, Épouvante-Horreur
Film de M. Night Shyamalan
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Ne pas lire si pas vu le film (ce serait criminel).
Putain, il l'a fait ! Shya est presque revenu à son niveau du début des années 2000. Lorsqu'il nous parlait de ces êtres fragiles, à part, différents du troupeau, avec tant de douceur. Non pas que la mise en scène soit ici revenu au top niveau - la photo n'est pas la même, je l'aime moins -, du moins pas encore (même s'il y a plein de superbes idées). Et il me manque aussi James Newton Howard à la partition. Mais le film est bon, merde, dans l'écriture comme dans la mise en scène ! Laquelle fait fonctionne en elle même comme dans les liens qu'elle tisse avec Incassable.
Des liens qui, loin d'êtres gratuits, font sens, esthétiquement - voyer les scènes jumelles, les plans jumeaux, ou même les affiches jumelles - comme thématiquement - ce sont toutes deux des histoires de gens qui, commençant à croire en eux, deviennent véritablement des êtres exceptionnels, se révèle à eux même, réalisant leur plein potentiel, pour le meilleur dans Incassable et le pire ici. On notera aussi plus globalement que l'auteur du Village revient à ses centres d'intérêt, ses thèmes de prédilection : la brisure de l'enfance, la société apeurée en quête du sauveur/messie, le drame comme révélateur/catalyseur de la vérité profonde de l'individu, etc.
Et puis le film est aussi une formidable relecture du mythe de Jekyll et Hyde. Hyde étant ici relu comme le protecteur né d'un trauma initial, appelé par un enfant sans défense, tandis que Jekyll serait extériorisé (le personnage de la psy) et un peu trop compréhensif voire complice par rapport à Hyde et ambigü dans sa volonté de l'aider.
Quant à ce cliffhanger de dingue, c'est pas demain la veille que j'en verrai un de cette trempe chez Marvel. Ouch ! Quelques fameuses notes de piano - tiens, mais je connais ça... -, le doute qui s'insinue - ...non, Shya n'oserait pas recycler cette BO... -, puis une scène de miroir où le panoramique dit la coexistence des personnalités - ...non mais attend voir, il ne serait pas en train de... , et enfin une rumeur qui se propage dans un dinner - ... putain si, il est en train de faire ce que je crois qu'il est en train de faire, l'enfoiré ! - et mon cerveau qui fait un triple salto vrillé sous mon crâne à la vue d'un Monsieur incassable parlant d'un bonhomme qui casse.
Rhôlala, j'ai beau fouiller dans mes souvenirs, je crois ne pas avoir ressenti ça depuis la première fois que j'ai vu L'Empire contre-attaque, carrément. To be contuned, vite !!!
La Planète des singes - Suprématie (2017)
War for the Planet of the Apes
2 h 20 min. Sortie : 2 août 2017 (France). Action, Aventure, Drame
Film de Matt Reeves
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Du ciné épique comme en n'en voit malheureusement presque plus.
Un jour dans la vie de Billy Lynn (2016)
Billy Lynn's Long Halftime Walk
1 h 50 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Drame, Guerre
Film de Ang Lee
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Je commence à croire que le principal talent d'Ang Lee, parmis tous les autres, ce serait sa capacité à dénicher des histoires en or. Ce qui rangerait le a priori insaisissable cinéaste taïwanais dans la catégorie des grands storytellers.
Et comme comme tout bon cinéaste storyteller, Ang Lee oeuvre dans un cinéma éminemment technique et technologique. Mais une technique et une technologie dont la maîtrise - avec l'aide du grand John Toll - constitue autant de moyens à toujours ré-inventer pour toujours rendre plus sensible et communicatif son histoire.
Soit le 120 images/seconde 4K 3D : trois amplificateurs dont je n'ai pas bénéficié, comme beaucoup. M'enfin, il y a quelques restes, notamment dans la clarté de l'image, et la précision de tout ce qui s'y passe. Parce qu'Ang Lee, comme autrefois D.W. Griffith, s'intéresse ici surtout aux visages, et à tout ce qui s'y passe, beaucoup de choses à peines jouées tant la technique employée n'a pas besoin qu'on lui surligne les choses.
On pourrait ne pas en dire autant des dialogues, très fournis. Mais ils vont de paire avec les visages, en plus d'être très éloquents quand ce n'est pas juste hilarant (cf. la répartie du personnage de Garett Hedlung). Et puis c'est un film sur la communication : la "vraie", celle qui fait la camaraderie et l'amour sincère que se portent les soldats, Billy, sa sœur ; et la "fausse", celle qui a une arrière pensée, et qui agresse dans sa façon de faire, sans parler de ce en quoi elle transforme l'être humain (rouage, ligne comptable, cynique, connard...).
Enfin, le storytelling au cinéma, c'est aussi un art du récit et du point de vue, l'un tirant son pouvoir de l'autre. Parce que le point de vue, c'est ce qui fait le lien entre le film et son audience. Or Ang Lee est un des cinéastes les plus foncièrement bienveillants et en empathie avec ses personnages. Ce qui ne veut pas dire que Billy Lynn épargne qui que ce soit. Au contraire même, c'est un des films les plus juste - dans le sens de justesse mais aussi de justice - que je connaisse sur les guerres modernes et l'Amérique.
Mais il y a ici une façon de faire corps avec l'expérience de cette journée particulière de la vie de Billy Lynn qui est clairement a mettre au crédit du réalisateur. Lequel est aussi un auteur, comme le prouve cette nouvelle histoire d'un jeune homme apprenant dans l'adversité à se découvrir lui-même. Le montage est aussi top, faisant in fine de Billy Lynn un film flux de conscience.
J'adore.
Baby Driver (2017)
1 h 53 min. Sortie : 19 juillet 2017 (France). Action, Thriller, Comédie
Film de Edgar Wright
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Rythm & Speed
Hmm, difficile de mettre des mots sur un film qui vise à ce point les tripes.
Première remarque : c'est une vrai proposition de cinéma ! Et chose encore plus rare, une proposition d'expérience de cinéma, c'est-à-dire un film dont tout le projet de mise en scène est dirigé vers le spectateur et son ressenti. Un cinéma relevant donc de la théorie des attractions d'Eisenstein. Ce qui nécessite de ne pas être le dernier des manches en terme de montage, lequel doit sans arrêt ou presque stimuler voir "agresser" l'audience, à un niveau presque physique.
Or, s'il y a bien un domaine ou le réalisateur britannique s'y entend, c'est bien dans la rythmique de son montage : de l'horlogerie suisse, hypermaitrisée, à un niveau presque maladif même. Il faut voir comment mise en scène et musiques y sont synchros, et interagissent l'une avec l'autre. L'un des risques était pourtant de se retrouver avec une esthétique clipesque, mais non, rien ici de putassier ou de décoratif. Une fois embarqué dans le trip et accepté les invraisemblances qu'il nécessite, on en sort pas. Tout raconte quelque chose où y contribue.
Et si on en sort pas, c'est parce que, non content de tutoyer Spielberg et Miller dans sa mise en scène de l'action pure (cf. les courses poursuites, en voiture et à pattes, juste ahurissantes dans leur tempo, dans la clarté du découpage ou encore dans la fluidité des mouvements de caméra), Baby Driver est un film d'une très grande densité. Par là, je veux dire que le truc est plein comme un œuf, que les idées y fusent de partout sans aucun temps mort. Et ce sans que jamais qu'il en résulte une impression de chaos, l'écriture d'Edgar Wright étant aussi pensée et son scénario structuré que sa mise en scène.
Éventuelle point faible au début, la naïve romance finit par emporter le morceau elle-aussi. Pourquoi ? Parce qu'elle transcende le cliché par une sincérité à tout épreuve (et sa mise en scène collé-serrée et chorégraphiée). Capacité que je ne reconnaissait jusqu'alors qu'aux Spiderman de Sam Raimi, auquel Baby Driver me fait beaucoup pensé. Que ce soit dans son ton, son rapport aux personnages ou bien-sûr de par la virtuosité - j'y reviens - de son filmage. Et pour cause, le chef op de ce film, Bill Pope, a officié sur la fameuse trilogie, ainsi qu'une autre (Matrix).
Le reste est une histoire de parfait mixage des codes de 3 genres distincts (+ quelques éléments de série B dans le final) et d'un très bel usage de l'imaginaire américain.
Good Time (2017)
1 h 42 min. Sortie : 13 septembre 2017 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Benny Safdie et Josh Safdie
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
A ma connaissance, le meilleur film indé ricain depuis Take Shelter.
We Blew It (2017)
2 h 17 min. Sortie : 8 novembre 2017.
Documentaire de Jean-Baptiste Thoret
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
American Honey (2016)
2 h 43 min. Sortie : 8 février 2017 (France). Drame
Film de Andrea Arnold
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Dunkerque (2017)
Dunkirk
1 h 46 min. Sortie : 19 juillet 2017. Action, Drame, Guerre
Film de Christopher Nolan
Toshiro a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
A chaque nouveau film, Christopher Nolan apprend un peu plus son métier. La leçon, cette fois-ci ? Comme laisser béton les dialogues pour raconter par les images, l'action et la musique !
Mother! (2017)
2 h 01 min. Sortie : 13 septembre 2017 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Darren Aronofsky
Toshiro a mis 8/10.
Annotation :
Laughing in Fright, ou comment j'ai appris à aimer l'Homme et ne plus m'en faire pour notre Mère.
L'humanité, grosso merdo, c'est deux Histoires : celle, objective, qui l'a vue évoluer depuis les premiers embryons de sociétés jusqu'au virus planétaire que nous constituons aujourd'hui ; et celle que nous nous racontons à travers les mythes et toutes les autres formes d'expression, de création.
Or, ces dernières, d'une certaine façon, ne font que raconter à leur façon la première. Ou du moins peut-on parfois retrouver celle-ci en analysant et interprétant celle-là. Par exemple, étudier un certain nombre de traces archéos et autres récits de créations, c'est se rendre compte que, sans doute, dans beaucoup de sociétés anciennes, le matriarcat a été la norme bien avant que le patriarcat ne le remplace. Une histoire que nous re-raconte un peu à sa façon Mother !, je trouve. Mais pas que...
Outre la lecture de l'artiste & co., j'y voit surtout une relecture express de l'Histoire mythologique (tendance judéo-chrétienne pour l'essentiel) de l'humanité (d'Adam et Eve au rachat par JC). Et comme si ce n'était pas encore assez cullotté, il aura en plus falu qu'Aronofsky fasse cela sur un ton des plus grinçants, genre polankien rigolard croisé avec Wake in Fright et n'ayant jamais peur du grotesque, jusqu'à même totalement l'embrasser pour ajouter une dimension extrêmement virulente à son portrait de l'Homme et de son Créateur. Lequel doit ici presque plus au Démiurge de la Gnose qu'au Dieu de la Bible. La suite logique de Noé, en somme.
Après, question écriture, direction des acteurs et mise en scène : rebelote ! Du sound design à la direction scénique en passant par le jeux de regards, les gros plans quasi constants, la caméra très mobile, les focales courtes, la péloche bien granuleuse ou encore la colorimétrie : tout est fait pour, au mieux, susciter l'inconfort, au pire, agresser le spectateur qui a alors tout intérêt à choper la dimension farcesque du truc le plus tôt possible. Sans quoi il passera un sale moment.
Bref, Mother! m'a fait l'effet d'une petite bombe. Parce qu'il est très rare aujourd'hui de voir un film aussi jusqu’au-boutiste et impoli avec les adeptes de la "subtilité". En outre, c'est aussi une vrai expérience de ciné, qui a les défauts de ses qualités, certes, mais tape aussi assez bien dans le zeitgeist multi-catastrophiste de notre époque.
La question qui me reste : est-ce que ça survivra à plusieurs visionnages ?...
Quelques minutes après minuit (2016)
A Monster Calls
1 h 48 min. Sortie : 4 janvier 2017 (France). Drame, Fantastique
Film de J. A. Bayona
Toshiro a mis 8/10.
Annotation :
Le déni, la colère et enfin l'acceptation : soit les trois étapes du deuil par lequel passe le jeune héros tragique de Quelques minutes après minuits. Ne pas se tromper cependant : l'objet de Juan Antonio Bayona n'a rien d'une démonstration, d'une étude de psychologie ou encore d'une leçon de morale du genre "faut-il ou non punir les enfants pour leurs polissonneries lorsqu'ils traversent pareil épreuve qu'ici ?"
Non. Le cinéaste est autrement plus fin que ça et le prisme par lequel il aborde son récit filmique est le seul regard du jeune Conor. Lequel est ici confronté à une difficulté bien tangible : la découverte de la triste cruauté de la vie. À partir de là, tout l'enjeu du récit est d'accompagner le personnage, avec empathie mais sans jamais se voiler la face quant à la noirceur que peut parfois revêtir l’enfance, dans sa douloureuse prise de conscience.
Pour ce faire, Bayona et Patrick Ness recourent d'une façon particulièrement belle à la figure du monstre. Un monstre qui n'est pas ici le cauchemar du petit garçon mais une figure transitionnelle issue de sa fantaisie. Celle qui l'aidera à comprendre le sens profond de son seul véritable cauchemar, à savoir son besoin vital d'accepter la perte de l'être cher.
Le long de ce chemin de renoncement, trois histoires seront alors contées, et chacune remise en perceptive par un monstre relevant en fait moins du doudou protecteur que d'une manière de principe de réalité incarné. Ainsi le film, royalement servie par la finesse de caractérisation de ses personnages et une mise en scène particulièrement soignée et efficace (sans compter les formidables séquences animées), inverse-t-il le rapport traditionnelle entre fantasmagorie et réalité.
Est ainsi développé l'idée suivante : la fantaisie, par sa capacité à reformuler la réalité en des termes métaphoriques, narratifs et imagés nous aide à mieux faire face aux événements de la vie en nous y préparant par le fantasme. Quitte à passer par une naturelle phase destructrice.
Mais encore une fois, tout ceci n'est pas balancé de la sorte - ce qui serait horriblement chiant - mais au contraire amené le plus naturellement possible par le biais des émotions. Ici, chaque personnage humain et le résultat d'une petite histoire expliquant sans jamais rien souligner son comportement. Pas de méchants ni de gentils, seulement les hauts et bas de la vie.
Bref, un film très juste dans son propos, sincère dans son approche et, surtout, un vrai morceau de cinéma !
Song to Song (2017)
2 h 09 min. Sortie : 12 juillet 2017 (France). Drame, Comédie musicale, Romance
Film de Terrence Malick
Toshiro a mis 8/10.
Annotation :
The pure and the damned
Pas grand chose à dire à propos de ce Malick. J'avais peur qu'il se répète mais, même s'il reste un peu obsessionnel, le Texan signe là un film qui, à mon sens, parvient vraiment à se démarquer de Knight of Cups. Formellement parlant, Malick assume de plus en plus une certaine "impureté", une esthéthique façon gloubiboulga de différents types d'images, certaines belles, travaillées, composées sur le temps long à l'heure magique, d'autres au super grand angle, déformant tout, avec un montage trés cut et cette façon de faire du faux raccord la règle, bref, des "images traces" comme disent certain. Résultat : le bordel de la vie capturée, dans tous ses différents rythmes.
Question bande-son, ça fait aussi plaisir de voir d'autres formes de musiques que le classique faire leur entrée dans le cinéma du Monsieur. Le danger avec Knight of Cups, c'était de poursuivre cette voie autistes que beaucoup associent à un certain élitisme. Ici, Malick revient un peu sur Terre, tend d'avantage la main au spectateur.
Sur le fond aussi, on a donc un truc plus accessible. L'écriture est plus classique, s'appuie moins sur le mystère de voix off peu évidentes dans leur signification et portraiture des personnages plus proches de nous. Plus trop ici d'ambition de peindre le vide d'une certaine partie du monde contemporain. L'Amérique dépeinte ici est plus terrienne, plus enracinée, plus quotidienne et populaire même si évoluant dans des sphères artistiques et volant en jet privé pour certains d'entre eux
Bref, j'aime. Vivement Radegung !
Star Wars - Les Derniers Jedi (2017)
Star Wars: The Last Jedi
2 h 32 min. Sortie : 13 décembre 2017. Action, Aventure, Science-fiction
Film de Rian Johnson
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
On pète tout et on recommence ?
Bon, j'exagère, Johnson ne casse pas tout. Mais difficile de m'enlever de la tête cette idée qu'il a pris la copie d'Abrams pour la raturer de partout (cf. les traitements de Maz, Snoke et partiellement Kylo Ren) avant de la lui rendre (pour le IX) avec dessus marqué en gros : "peut mieux faire. essaye encore".
Donc, on pirate la très gonflante solennité instaurée par le fan boy et on la remplace par une irrévérence un rien adolescente mais des plus appréciables et nécessaire à mes yeux. Bien sûr, le résultat est encore trop englué dans le fétichisme des anciens films, que ce soit pour la structure en bonne partie reprise de l'Episode 5 ou au niveau du production design.
Mais après un Episode VII catastrophique d'ennui, ça fait plaisir de voir autant d'énergie, d'humour, de savoir faire et de mise en scène pas timide pour un sou mis au service d'un spectacle généreux. Et surtout, Rian Johnson, même s'il n'y parvient pas autant qu'on pourrait l'espérer, fait montre d'une belle envie de faire bouger le cocotier.
Des surprises donc, et des gags façon cartoons (que j'adore), mais pas au détriment de la rigueur d'écriture. Parce que si l'on peut qualifier certains arcs narratifs de superficiels et peu passionnants (Finn et Rose sauvés par un BB-8 et Benicio Del Toro, les péripéties au sein de la Résistance), ils sont tous écrits et montés-croisés de façon cohérente si bien que l'ensemble apparaît bien construit, sans trop de rustines.
Et surtout, une écriture qui, intégrée à la scénographie des lieux de façon expressionniste, fait enfin un peu évolué le rapport des personnages à la Force. Non content d'être utilisée de façons nouvelles, celle-ci est ainsi enfin modernisée d'une façon la rapprochant du Yin et du Yang (soit son aboutissement logique), à l'image de l'île de Luke avec son sommet et sa profondeur complémentaires, du couple Rey/Kylo Ren - belle idée de montage que leur connexion en passant -, sorte de syzygie mythologique, ou encore l'horizon finale de Luke avec ses deux soleils, l'un couchant, l'autre levant.
Bref, le puritannisme jedi cède la pas à quelque chose de plus mature. Parce qu'ici, les gags répondent moins à un soucis de cache-misère infantil qu'à une volonté de ne pas trop prendre au sérieux ce qui est pourtant sérieusement fait, mais moins pour les critiques que pour l'enfant en chacun. D'où aussi ma sympathie pour cette idée finale de leur "redonner" la Force, à eux et à tous les déshérités.
Jackie (2016)
1 h 40 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Biopic, Drame, Historique
Film de Pablo Larraín
Toshiro a mis 8/10.
John Wick 2 (2017)
John Wick: Chapter 2
2 h 02 min. Sortie : 22 février 2017 (France). Action, Thriller, Policier
Film de Chad Stahelski
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Bullet Ballet
Une nuit urbaine, le vrombissement de deux moteurs, la projection sur la surface d'un immeuble de Sherlock Junior, un accident prémédité, une démarche reconnaissable entre toutes, le récit d'un surhomme tout droit sorti du cinéma des 80's, un sens de l'iconisation léonien dans un univers qui ne tardera pas à faire du pied à Argento et un body count à faire rougir John Woo.
La note d'intention est limpide. Il s'agit pour Chad Stahelski de reprendre une certaine ligne. Celle dont le père est Buster Keaton. Celle qui aura fait les plus beaux jours de l'actioner, le faisant entrer dans le domaine de l'art chorégraphique au moment où certains cinéastes européens, japonais, de Hong Kong et américains lui donnaient ses plus beaux bébés.
Ajoutez à cela une reprise sur un mode ludique d'un certain cinéma de complot paranoïaque des 70's et l'on obtient un film qui délivre à son spectateur le même genre de plaisir q'un jeu vidéo en open world. Le monde, notre monde, celui du darwinisme social, de l'arrogance des grands pontes de la finance, des multi-niveaux de réalités, tous plus opaques les uns que les autres derrières de purs surfaces de fausse transparence, ce monde là, donc, se voit ici transformé en vaste terrain de jeux spatial, sans discours, juste pour le plaisir.
Et Chad Stahelski de presque changer de catégorie, de la série B bourrine et sympatoche à la série B toujours aussi bourrine mais de grand standing (voyez les lumières à la Skyfall). Le résultat est un constant plaisir. Celui de voir une continuelle chaîne de violence au découpage impeccable, à l'impact jamais tempéré, à la mise en scène précise, transformée en un musical par balle. Chaque duel devenant une danse à la scénographie très pensée et la chorégraphie joueuse, quelque part entre le jeu video en Third Person View et le cinéma hollywoodien le plus opératique.
Les moyens sont donc là, le savoir-faire, véritable artisanat d'art, plus encore. Quant à l'écriture, c'est une simple structure, mais limpide, solide et, étonnement, tombant assez rarement dans le ridicule : une réplique par là, un flash back ici, et c'est tout.
Bref, c'est l'art des mouvements coordonnés dans l'espace. C'est de l'entertainment comme Hollywood ne sait plus en faire. C'est un personnage de type rônin qui met la main dans l’engrenage d'un cycle de vendetta qui n'en finira pas. Et bordel, qu'est-ce que ça fait du bien de voir ça en 2017 au cinéma !
Au revoir là-haut (2017)
1 h 57 min. Sortie : 25 octobre 2017. Comédie dramatique, Guerre
Film de Albert Dupontel
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Pas de doute, ça fait plaisir. Plaisir de voir un film français fait du cinéma, c'est-à-dire qui cherche à raconter visuellement et plus si affinités. Parce que Dupontel est, à ce qu'il me semble, un fan de Speilberg et Zemeckis, il ne lésine pas sur les moyens et semble s'être entouré d'opérateurs/cadreurs techniquement compétents. Le reste, c'est des trucs à la Fincher de Panic Room : la caméra vole, passe à travers les miroirs (dette à Zemeckis) et autres espaces réduits (dette à Fincher). C'est fluide, les plans séquences sont légions et les effets de reflets (dette à Spielberg) aussi, mais ce n'est pas que de la gueule : les idées visuelles qui font sens et commentent les scènes sont là aussi.
La direction artistique fait aussi plaisir à voir. La bichromie bleu/marron de la scène de bataille en ouverture, ce même bleu associé à l'uniforme et le souvenir de la guerre qui revient tout au long du film associé à des objets ou vêtements, ces mêmes objets, accessoires, vêtements, les décors et plus généralement les reconstitutions, notamment d'un Paris rarement vu comme ça (les quartiers pavés des pauvres), etc. : tout ça a de la gueule, n'est pas dénué de poésie et révèle souvent sa dette à la BD.
Après, la matière littéraire dont Dupontel s'empare semble être très riche. voire foisonnante. Le film en bénéficie fortement. Et le côté parabole sur le monde actuel à la loi du profit qui régit tout est bien venu et bien amené par la farce. Mais rendre un récit aussi plein de fils narratifs lisible et clair, ce n'est pas donné à tous le monde. Le travail adaptation ne doit pas être mal, j'imagine. L'histoire et belle, se fait assez régulièrement un peu mal polie avec la France (embrouilles administrative, corruption ordinaire, conflits d'intérêts entre institutions publiques et grosses bôïtes privées...) et les personnages sont très attachants, que ce soit à travers leur côté laissé pour compte, losers de la France ou leur gestuelle inspiré de l'époque du muet. Et pis Laurent Lafitte en salaud intégral au sourir de connard, ça fonctionne du tonnerre.
Pour résumer : un film qui tend la main au spectateur. Du cinéma français populaire et en même témoignant d'une vrai travail et d'une bonne dose de savoir-faire technique/artistique comme j'aimerais en voir plus souvent.
L'utopie des images de la révolution russe (2017)
53 min. Sortie : 4 septembre 2017 (France).
Documentaire TV de Emmanuel Hamon
Toshiro a mis 8/10.
Lou et l'Île aux sirènes (2017)
Yoake Tsugeru Lu no Uta
1 h 52 min. Sortie : 30 août 2017 (France). Drame, Fantastique, Animation
Long-métrage d'animation de Masaaki Yuasa
Toshiro a mis 7/10.
Tout l'argent du monde (2017)
All the Money in the World
2 h 12 min. Sortie : 27 décembre 2017 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Ridley Scott
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Spielberg (2017)
2 h 27 min. Sortie : 1 février 2019 (France). Portrait, Cinéma
Documentaire de Susan Lacy
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Loving (2016)
2 h 03 min. Sortie : 15 février 2017 (France). Biopic, Drame
Film de Jeff Nichols
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Des gens simples
Question : c'est quoi le cinéma de Jeff Nichols ?
C'est d'abord un certain rapport à la terre, au sens de terroir, un rapport d'ancrage. Coupez le lien avec celle-ci, et c'est un véritable déracinement. En outre, la plupart des personnages de Nichols sont des manuels. Travailler de leur mains, ils savent faire. Ce ne sont pas des intellectuels, encore moins des citadins. Ce sont des gens du peuple. Prendre la pose du cowboy fordien sur le perron de leur maison, ils savent faire aussi. Et ce rapport au territoire de s'exprimer aussi par les cadres.
Ensuite, c'est un très sûr sens de l'économie. Le cinéaste est un des rares aujourd'hui à fonctionner par soustraction. D'où les ellipses et le laconisme des personnages. Ici, jamais un mot ou un récit secondaire de trop. Les gens qu’affectionnent Nichols sont des taiseux, ses récits cherchent la directnesss, le montage est sec. Des visages, des regards : voilà tout ce qu'il nous faut pour comprendre les tempêtes qui s'agitent sous les crânes des personnages. Et eux aussi communiquent ainsi.
Parce que le cinéma de Jeff Nichols est une forme de cinéma souterrain. A l'image des compositions du fidèle David Wingo, discrètes et recourant beaucoup aux basses, ce qui affleure à la surface est là pour laisser entrevoir plutôt que déballer tout le matos. Chaque réplique, chaque geste et nombres de plans sont ainsi comme les faces émergées de quelques icebergs que nous lance le cinéaste.
Ce qui fait de Jeff Nichols - et je me demande pourquoi je n'y est pas pensé plus tôt tellement ce cousinage me paraît aujourd'hui évident - le Ozu du ciné ricain. Oui, parfaitement ! C'est ce qui m'a sauté au yeux devant ce Loving. Car, en effet, combien de cinéastes peuvent ce targuer d'avoir un tel sens de la pudeur, de travailler avec autant de dextérité et d'évidence les émotions les plus intériorisées de leur personnages ? Ozu, Naruse, Ray, Nichols, Shya, et Gray. Des réalisateurs ont aussi en commun ce goût pour les gens les plus simples - il faut voir avec quelle humilité les Loving traversent leur histoire -, ainsi que ce talent pour diriger les acteurs en leur faisant tout dire sans prononcer un seul mot.
Ajoutez à cela une cuillerée de John Ford (l'art de placer la ligne d'horizon dans son cadre) et une pincée de Spielberg (voyez les deux avocats comme ils sont spielbergiens) et voilà, en quelques lignes, ma recette du cinéma de Jeff Nichols.
Et mince alors, qu'est-ce que je peux l'aimer ce cinéma là !
I Am Not Your Negro (2016)
1 h 33 min. Sortie : 10 mai 2017 (France). Historique, Société
Documentaire de Raoul Peck
Toshiro a mis 8/10.
Annotation :
Pas grand chose à en dire, si ce n'est que les paroles de Baldwin interpellent avec force, encore aujourd'hui. Et c'est bien là tout l'intérêt de ce film : dans les réflexions toujours d'actualité que cet homme aura porté sur la maladie des USA.
A lire, cette excellente critique : http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/i-am-not-your-negro/
Coco (2017)
1 h 45 min. Sortie : 29 novembre 2017 (France). Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Lee Unkrich et Adrian Molina
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
Pixar, j'ai un peu lâché l'affaire récemment. Mis à part celle de Toy Story - franchise chouchou -, l'idée de voir des suites de leur pépites ne m'intéresse guère sauf si c'est du Brad Bird.
Retour donc à un projet original ici. Et si la bande annonce laissait craindre un film plus Disney que Pixar, le film remet vite les choses au clair. Le "message" sur la famille et la façon dont il est surligner fait un peu Disney, c'est vrai. Mais le reste, c'est bien du Pixar. A commencer par une écriture remarquable qui, si elle est classique dans sa structure campbellienne, est de fait aussi extrêmement rigoureuse, intelligente, psychologiquement très fine et inventive dans son rapport métaphorique à certains phénomènes de société. Tout sert ainsi l'histoire, rien est a jeté, et ça fourmille d'idées.
Question mise en scène, c'est pareil : pas de cabrioles mais une caméra qui nous accompagne dans l'univers des morts et nous fait partager tout ce que vit le petit Miguel. C'est généreux et vissé aux émotions des personnages en plus d'être ludique dans les revirements de son histoire ou la façon dont toute une culture folkorique, historique, musicale et cinématographique (film noir et musical notamment) est digérée et utilisée. Les niveaux de lectures sont aussi multiples et toujours intéressants tandis que l'univers mythologique investi respire la documentation et le respect émerveillé.
Comme d'habitude, le sentimentalisme est certes un peu excessif à mon goût. Mais on sent tout l'investissement des créateurs, lesquels semblent croire à fond à ce qu'ils racontent. Ce qui donne toute leur force aux scènes émotionnelles, ici particulièrement nombreuses et, je trouve, très justes.
Pour les reste, c'est aussi du Pixar tout craché dans cette façon de faire du rapport au passé, au deuil d'une certaine innocence de l'enfance et de la charge mélancolique qui va avec l'objet d'un film ultra-moderne dans ses techniques de production. Le personnage principal a beau être pour une fois un vrai enfant humain, ce sont bien les morts et leur souvenir en péril dans la mémoire d'une vieille mamie qui forment le cœur de Coco. Sujet a priori difficile à traité pour un film sensé remplir les salles de gosses.
Bref, autant dire qu'entre ça, la structure campbelienne, la puissance de l'imaginaire déployé et l'idée de deux mondes en communication, Vice Versa n'est vraiment pas loin. J'aurai même presque tendance a y voir un diptyque...
Que Dios nos perdone (2016)
2 h 07 min. Sortie : 9 août 2017 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Rodrigo Sorogoyen
Toshiro a mis 7/10.
Moonlight (2016)
1 h 50 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Drame
Film de Barry Jenkins
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
Un très beau film, tout simplement, parce que porté par un regard à la fois pudique et "sensuel", malickien dans le maniement du steadycam et peut-être un peu trop stylisé ici et là, mais dans l'ensemble très "juste" et bénéficiant grandement de la superbe lumière de Miami ; parce qu'incarné à l'écran pas de très bon acteurs dans la peau de personnages évitant la plupart du temps de très vilains clichés, quitte a parfois joué un peu trop grossièrement la carte du "contre le cliché", mais jamais pour rien, toujours pour servir le processus de construction/déconstruction du personnage principal ; parce qu'aussi porté par un sens de la dramaturgie des plus sérieuses sans être lénifiante et une belle croyance dans les pouvoir du cinéma le moins froid ; et parce qu'enfin, ce Moonlight est l'occasion d'une immersion esthétique dans un milieu rarement représenté avec justesse au cinéma - ou comment marier aspects documentaire et mélodramatique au service d'une proposition de cinéma qui n'a pas peur de l'esthétisme tant que celui-ci accompagne le lien noué entre son audience et ses personnages.