Les meilleurs films de 2019 selon JeVendsDuSavon

Annotation :

El Camino ? Oui, El Camino. Pourquoi El Camino ? Parce qu'à l'heure du néon dégoulinant et du montage sous cocaïne, Vince Gilligan fait le pari de l'ampleur et du glissant hitchcockien. De plus, El Camino a sa propre force et cohérence en tant que long métrage : vu le gigantesque boulot de condensation qu'il a fallu mener pour synthétiser mais aussi conclure Breaking Bad qui est un parangon quasi indépassable d'esthétique, pour son travail scrupuleux du moindre détail comme indice du temps qui passe au sein de 5 saisons et plus de 48 heures de fiction, El Camino s'en sort pire que bien. Il transcende l'univers visuel, s'affranchit du décor d'Albuquerque pour le filmer dans une urgence tout désintéressée du western poseur pour lorgner sur le thriller et ses extensions (tantôt cohen, tantôt néo noir redneck, tantôt hitchcockien donc), réduisant ainsi de manière cohérente le point de vue à la traque de Jesse Pinkman, brisé comme le cool habituel de la série qui se répand avec une mélancolie diffuse au moment de l'envoi de la dernière note de musique de la saga Breaking Bad lorsque commence le générique de fin. Pas de putasserie, beaucoup d'amour pour ses fans qui prendront tout le temps de décoder avec des revisionnages patients, et un travail acharné comme toujours : s'il n'est pas révolutionnaire dans la forme, El Camino, en empruntant au meilleur, trace ainsi sa propre voie et s'enfuit loin du monde des spin offs outranciers. A tout ceux qui ont boudé ce traité du respect du public, sachez que vous avez manquer le adieux à la première véritable grande comédie humaine que ce début de siècle nous a donné de voir.