Les meilleurs films de 2021 selon Felix Marret

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En adaptant Balzac, Gionnali accomplit un petit miracle de cinéma. On prend un plaisir fou à suivre ce jeune poète qui décide de quitter Angoulème pour monter à Paris. On entre ainsi dans les rouages du monde de la critique littéraire, corrompus jusqu'à la moelle.
La frénésie du film, rythmé par une voix off, nous emporte et ne nous lâche plus de tout le long. On pense évidemment à Scorsese, Casino ou Le loup de Wall street, pour son portrait sans concession d'un monde amorale mais fascinant.
Les acteurs sont employés pour jouer ce pour quoi on les connait mais tout en ayant tous un léger surjeu qui donne un ton surréaliste à l'ensemble, Depardieu est râleur, Lacoste est Nonchalant (mais parle en Balzacien...), Balibar est perchée... Tandis que Dolan est très surprenant...
A noter également, la reconstitution historique est assez exceptionnel. Ici point de fond vert, ni de plan très serrés sur les acteurs, les moyens sont mis pour proposer de somptueux décors remplis de figurants, à la Visconti, le tout superbement filmé.
Carrément jubilatoire!

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Un film d'une extrême délicatesse et d'une grande poésie...
On est sur une bromance (amitié entre deux hommes) prenant place au début du 19ème siècle aux Etats-Unis, dans des terres sauvages. Ils vont se rencontrer et décider d'utiliser les talents de cuisinier de l'un pour fabriquer des beignets et les vendre sur un marché de fortune. L'ingrédient secret sera le lait de vache, celui volé à même l'animal, la nuit...
C'est un film très sensoriel qui donne comme l'impression de pouvoir gouter les beignets, qui apparaissent dans le film comme une touche de féminité et d'enfance bienvenue dans un monde de brutes où les femmes sont absentes.
Chaque ambiance sonore, chaque cadrage est amené avec une élégance toute particulière qui confère au film une dimension intimiste, humaine... En terme d'atmosphère, on est à mi-chemin entre du Jarmusch, Sofia Coppola et Herzog, mais ne nous y trompons pas, le film est de Kelly Reichardt.

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En plus d'être un puissant film politique dénonçant l'emprise de la drogue sur le peuple Iranien (6,5 millions de consommateurs de crack tout de même), le film a également le mérite d'être une somptueuse œuvre cinématographique, avec des plans qui marquent la rétine et un rythme à couper le souffle, interpréter par des acteurs très impliqués! De plus, le film a le mérite de ne pas porter de jugements sur ses personnages, rien n'est manichéen, la situation est juste très compliquée. Un accomplissement total!

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Ce film est d'un charme fou! Le cinéaste conjugue Woody Allen, Eric Rohmer, Ingmar Bergman, Terry Gilliam (pour le psychédélique) avec beaucoup de talent. L'interprète principale donne vie à un personnage complètement attachant, parfois légèrement agaçant et qui en plus se métamorphose en permanence.

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En adaptant qu'une partie du premier livre, Villeneuve laisse un peu le spectateur sur sa faim, mais peu importe, la proposition de cinéma est unique et le film se suffit à lui-même en tant qu'expérience sensorielle. Laissez-vous hypnotiser par ce maelstrom d'images et de son d'une grande élégance.

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Il est rare de voir le bon vieux Ridley réussir un film à ce point, réjouissons-nous!
Le film se déroule au moyen-age mais fait écho à notre société en racontant l'histoire d'un viol selon différents point de vue (à la Rashomon). Dommage que les diffèrences ne soient pas plus marquées, notamment quand l'accusé raconte le viol, sinon c'est un sans-faute.
La reconstitution et la mise en scène sont brillantes (les scènes de combat sont d'une rare intensité), le propos intelligent et le suspens est constant.

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Spielberg revient en pleine forme avec un projet qui lui tenait à coeur de faire depuis les années 50, faire un film West side story. Effectivement entre temps l'adaptation de 1962 est sortie et est devenue un classique mais cette réadaptation reste pertinente par bien des aspects.
D'abord la réalisation impressionne par ces nombreux travellings et à la fois par cette intelligence de la mise en scène qui sait jouer avec les danseurs sans jamais leur voler la vedette, ce sont eux les stars.
Ensuite le film se veut plus appuyé dans son message politique: la communauté portoricaine est plus mis en avant, avec un élément de mise en scène qui change tout, ils ne sont pas sous-titrés quand ils parlent espagnol afin d'appuyer la perception que les américains peuvent avoir d'eux, ce sont des étrangers.
Et enfin les musiques du film sont tous autant de classiques intemporels (ici modernisées sans être dénaturées) qui vous emporteront dans ce tourbillon de virtuosité, pour peu que vous puissiez supporter les comédies musicales (pas donné à tout le monde).
Une très belle réussite!

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Partez en vacances avec nos jeunes héros dans ce merveilleux film solaire de Guillaume Brac, digne héritier d'Eric Rohmer mais surtout de Jacques Rozier, l'homme derrière Du coté d'Orouet, chef-d'oeuvre du film de vacances naturaliste dont Brac semble décliner les variations à l'infini.
Les personnages ne répondent à aucun cliché et leurs paroles ne s'accordent pas toujours avec leurs actes (comme dans la vraie vie), ce qui a pour effet de les rendre humains, authentiques et attachants!

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L'homme de théatre Florian Zeller s'essaie pour la première fois à la réalisation, et c'est réussi!
Embarquez-vous dans The father et expérimentez la démence sénile (l’Alzheimer des personnes âgées) en adoptant complètement le point de vue du héros!
C'est en effet le parti pris du film. Les personnages qui entourent le malade restent les mêmes mais les scènes s'enchainent sans logiques, sans liens, ce qui crée un lien émotionnel important avec le héros, car l'empathie est totale.

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L'image en noir et blanc, de toute beauté, enveloppe ce superbe huis-clos.
On est avec un couple qui s'engueule, tard dans la nuit, et dont les dialogues ressemble plus à un enchainement de monologues qu'à des échanges. On est donc sur une nuit conflictuelle et intense entre les deux, avec des révélations qui éclatent de part et d'autre.

C'est complètement un film d'écriture et d'acteurs, qu'on pourrait qualifier de "théâtral" (la beauté de l'image nous rappelle qu'on regarde un film ceci dit). Certains trouveront les dialogues pompeux, d'autres que les acteurs cabotinent, laissez-vous plutot emportez par l'intensité du film qui n'est pas sans rappeler La maman et la putain, ou encore Qui a peur de Virignia Woolf, l'influence principale du film.

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Autre film Netflix, Snyder nous propose un petit film d'auteur au modeste budget de 70 millions de dollars.
A mi-chemin entre le film de casse et le film de zombie, il est certes dommage que le film n'aille pas complètement au bout de ses idées (Las Vegas n'est pas assez exploité en tant que ville du jeux), ceci dit il ne faut pas bouder son plaisir. Les personnages sont réussis, les scènes d'actions et de suspens sont d'une grande clarté et d'une grande intensité, et l'image numérique de Snyder confère au film une dimension expérimentale bienvenue, qui donne un cachet étrange, décalé et hors de ce monde à l'ensemble du film. De plus, Snyder prouve encore une fois qu'il sait composer des plans et qu'il est un auteur à part entière.

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La mise en scène tout en sobriété de ce film typiquement Japonais nous présente des personnages qui pendant trois heures durant essaient de communiquer, de faire bonne figure, de rester dignes. Parfois les confessions éclatent, pour des moments d'humanité poignants. Le fantome d'Ozu n'est jamais très loin.
N'ayez pas peur de la durée du film, les articulations scénaristiques amènent à régulièrement changer de décors ou d'enjeux et donnent au film une dynamique presque feuilletonesque. Ainsi le film prend le temps de développer de nombreux thèmes comme l'adultère, le deuil, la communication ou la mise en scène au théatre, entres autres...

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Les Mitchell est une franche réussite! Même si le scénario ne présente rien d'originale et tombe dans plein de poncifs du film d'animation pixaresque, il s'en sort avec honneur!
Avec son humour décalé, ses prises de risques visuelles (de nombreux inserts en 2D, qui font écho au film Into the spiderverse de la même équipe) ainsi que par ses personnages attachants, il est difficile de ne pas prendre un franc plaisir devant ce film ambitieux!

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Alexandre Aja et Mélanie Laurent réussissent l'exploit de garder le spectateur accroché pendant les 1H40 du film, sans quitter la capsule dans laquelle l'héroïne est enfermée (même si on retrouve des petites digressions de type flashback). De plus, l'univers développée est cohérent et suffisamment crédible pour qu'on ne soit pas déçu!

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Un excellent film d'extrême-droite! Plus sérieusement, outre le fait que le film adopte le point de vue des flics sans défendre les habitants des cités, on se retrouve tout de même face à un film policier d'une intensité rare. Les scènes d'action sont filmées comme rarement ont a pu les voir dans le cinéma français. Un film musclé.

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Il est curieux que le film n'ait pas suscité plus de scandales que ça, le film conjugue le christianisme avec les thèmes favori du réalisateur, le sexe et la violence.
En faisant le portrait ultra sexualisé d'une nonne légèrement plus illuminée que la moyenne, on aurait pu penser que le film poserait plus de problèmes. Mais peu importe les ragots, c'est une véritable œuvre de Verhoeven, qui n'hésite pas à faire dans l'excès quitte à tomber dans le kitsch tout en ayant la politesse de ne pas donner réponses au spectateur pour rester dans une zone d’ambiguïté assez perturbante.

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Jacques Audiard troque ses personnages virilistes et névrosés contre de jeunes bobos parigots du 13ème arrondissement. En adaptant plusieurs courtes histoires du bédéaste Américain Tomime, le réalisateur, épaulé par Céline Sciamma à l'écriture, nous propose un film tout en douceur, avec des personnages qui tentent de s'aimer, loin de la violence à laquelle il nous avait habitué.
Ceci dit, on sent parfois une certaine lourdeur dans certains ressort scénaristiques employés afin de faire rentrer les différentes histoires dans le même film (le prof de français qui devient soudainement agent immobilier alors qu'il est en congé pour l'agreg, bof...).