Les meilleurs films de 2022 selon Mr. Mojo Risin

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• Prix du meilleur film

Critique en cours d'écriture

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• Prix du meilleur casting

Entre blockbusters numériques (RRR, Avatar 2, Trois mille ans à t'attendre) et cinéma d’auteur (Frammartino, Serra, Skolimowski), l’année aura surtout été marqué par de grands cinéastes américains évoquant leur enfance/adolescence (James Gray, Paul Thomas Anderson, Richard Linklater). Dans cette année morcelé, le dernier film de PTA est sans aucun doute celui devant lequel j’ai pris le plus de plaisir. De la justesse des acteurs « amateurs » (Cooper Hoffman, Alana Haim et sa famille) aux stars hollywoodiennes campant des personnages hauts en couleur (notamment Bradley Cooper et Sean Penn), PTA démontre une fois encore la direction d’acteurs exceptionnelle dont il est capable.

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• Prix de la mise en scène

RRR n’est pas sans défauts (c’est parfois creux, souvent kitch) mais les moments qui fonctionnent dans RRR sont merveilleux. Difficile de ne pas aimer un film où un troupeau de grands félins hargneux bondit de l'arrière d'un camion comme un seul homme (au ralenti) pour se jeter sur une foule d'impérialistes britanniques en tenue de soirée. Difficile de ne pas aimer un film où deux hommes (Ram Charan et N.T. Rama Rao Jr.), étrangers l'un à l'autre, collaborent à la volée pour sauver un enfant en péril, leur plan impliquant une moto, un cheval, une longue corde, un gigantesque drapeau et des plongeons simultanés du haut d'un pont en feu. RRR remet en question toutes les autres séquences d'action des blockbusters récents, des séquences qui peuvent avoir des moments palpitants et des cascades impressionnantes (Top Gun : Maverick, Avatar 2, The Batman, le reste est à jeter...) mais qui n'ont pas la bravoure éblouissante du spectacle présenté ici.

The Beauty Of ⇨ https://www.youtube.com/watch?v=03FyrQhFnp4

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• Prix d’interprétation masculine (Benoît Magimel)
• Prix de la meilleure photographie

Pacifiction est sans conteste le film le plus déroutant de l’année. On ne comprend pas trop ce que l’on voit, comme le Haut-commissaire De Roller, campé à la perfection par Benoît Magimel. Et cette originalité tient en grande partie à sa conception, notamment Magimel qui était en impro avec le réalisateur lieu distillant son texte dans ses oreillettes. Dans cette balade atmosphérique, Magimel erre de décor en décor – de la clarté des plages de sables fin aux sombres boîtes de nuit – sans vraiment comprendre ce qu’il se passe. Le lieu ensuite (Tahiti pendant le Covid 19) et la façon de filmer d’Albert Serra (à trois caméras). La photographie enfin, qui est juste sublime, apportant un côté onirique et mélancolique à ce thriller paranoïaque.

The Beauty Of ⇨ https://www.youtube.com/watch?v=orTnb519t9w

J’ai également beaucoup aimé la photographie d’Il Buco et de Nightmare Alley.

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• Prix de la meilleure scène

L’eau aura été le symbole de cette année : Avatar 2 évidement qui révolutionne le rendue de l’eau au cinéma, mais on peut également citer les draps dans Blonde qui se fondent en chutes du Niagara, la scène hallucinante du barrage dans EO filmant les tumultes du torrent ou encore la scène de la vague, sorte de plaisir coupable du réalisateur dans Pacifiction. Mais la plus belle scène de l’année se trouve sans doute dans le dernier film de Park Chan-wook.
https://www.youtube.com/watch?v=9Mz_cHble4c&list=LL&index=23
Cette scène sous la pluie représente l’acmé de cette histoire d’amour impossible (faisant écho au dicton de Confucius cité dans le film : « Les personnes sages aiment l'eau. Les personnes bienveillantes aiment les montagnes. »).

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• Prix spécial ex æquo

Je n’ai pas réussi à choisir quel film a manifesté le plus d’esprit de recherche ou d’originalité entre EO et Godland. D’autant plus, que les deux films présentent de nombreuses similitudes. Skolimowski et Pálmason ne s’intéressent que peu à leur sujet principal (l’errance d’un âne maltraité / un prêtre traversant l’Islande) mais plus à l’environnement qui les entourent (les paysages et les textures, les sons et les lumières), jusqu’à se fondre dans une forme d’abstraction graphique laissant place à l’imagination du spectateur.

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• Prix spécial ex æquo

Ce penchant pour l’expérimentation passe par un savant mélange des genres (EO passe par le road-movie, le postapocalyptique, l’horreur et la science-fiction, entres autres ; tandis que Godland tire son inspiration du côté d’Herzog, du film d’aventure, de survie voire du western). L’étrange plasticité des images vient également du format (un cadre 4/3, rappelant les daguerréotypes dans Godland) et de la mise en scène presque picturale (une caméra assez immobile, des plans très ordonnées) nous offrant de nombreux plans sublimes.

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• Prix des meilleurs effets visuels

Oui c’est une évidence tant le film de James Cameron tient en grande partie à ses effets visuels. Tout a été dit ; Cameron repousse les limites technologiques du cinéma, avec parfois des moments de pure grâce (l'entrée dans l'eau et la découverte du monde aquatique par les enfants ou encore la scène de naufrage à la fin du film).

Il faut également citer Trois mille ans à t'attendre de George Miller et The Green Knight de David Lowery qui ont fait preuve d’une recherche esthétique assez merveilleuse.

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• Grand prix

Zach Cregger réinvestit le cinéma d’horreur et Détroit, tout en rendant hommage aux années 70s. Jouant avec les codes des genres horrifiques (redneck movie, survival, ...) Barbare est en quelque sorte une réponse à l’« elevated horror » qui s’est développé ces dernières années (un peu en perte de vitesse, The Northman, Nope). 2022 aura été le théâtre d'un renouveau du cinéma de genre (dans la même veine on peut citer X le dernier film de Ti West).

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• Prix de la meilleure performance de second rôle (Vinette Robinson)

Ce film aurait pu obtenir le prix du meilleur casting ou encore le prix d’interprétation masculine pour Stephen Graham mais bon Paul Thomas Anderson et Benoît Magimel sont passés par là... Reste Vinette Robinson (et tous les autres acteurs du film) qui livre une prestation remarquable.

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• Prix du meilleur scenario

Sur fond de lutte des classes et d’écologie, As Bestas tisse une critique sans concession de l'industrialisme, du progrès économique et du chauvinisme, le tout enveloppé dans un thriller rural réellement oppressant. Mais c’est aussi paradoxalement ce qu’on pourrait reprocher à Rodrigo Sorogoyen ; un manque cruel de mise en scène au détriment du scénario. L’intérêt du film tient plutôt à son écriture (structure en diptyque, longue perspective de temps, point de vue des différents protagonistes, etc.), très réussie.

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• Mention honorable

Comme tout le monde j’aime Tom Cruise. Et comme tout le monde je remercie Tom Cruise (et Joseph Kosinski) d’avoir montré à Hollywood qu’on peut encore produire de singuliers blockbusters. On se dit quand même que le cinéma populaire américain est tombé bien bas pour qu'on en arrive à trouver inspiré et inspirant un film comme Top Gun...

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• Prix du meilleur film d'animation

J’ai beaucoup aimé cette plongée dans l’Amérique des Trente Glorieuses ; On y retrouve les thèmes chers à Linklater (le souvenir, la nostalgie, l’adolescence, ...) et l’utilisation de la rotoscopie (trop rare) marche à merveille.

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• Prix du meilleur documentaire

Rien de bien nouveau sous les tropiques mais très pédagogique.

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• Prix des meilleurs effets sonores

Le dernier opus horrifique de Jordan Peele conserve le commentaire social des œuvres précédentes, mais atténue l'horreur au profit d'une science-fiction inspirée de Spielberg. On pense évidemment à Rencontres du troisième type dont l’immersion sonore était révolutionnaire mais surtout aux Dents de la mer ; sauf qu’ici la créature est tapie derrière les nuages. En utilisant des sons naturels de manière inhabituelle (au début du film, le son de l'extraterrestre n'est représenté que par le hennissement des chevaux), Peele crée un sentiment de malaise croissant chez le spectateur qui rend l'extraterrestre terrifiant bien avant que nous ne puissions le voir de près. Tout au long du film, il utilise les éléments, en particulier le vent, pour envelopper le public dans un dôme sonore où autant de sons semblent venir d'en haut que des alentours.

J’ai également beaucoup aimé le travail sonore dans Il buco, EO, Godland et bien évidement Avatar 2 et Top Gun : Maverick.

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• Prix de la meilleure bande originale

Le cinéma de Robert Eggers est avant tout un cinéma de l’expérience, et The Northman ne déroge pas à la règle, c’est un film assez vide mais conscient de l’être. Le film ne se distingue pas par un scénario bien ficelé ou une intrigue captivante mais avant tout pour sa mise en scène, ses effets visuels, les magnifiques décors islandais et surtout son ambiance sonore (son et musique, enregistrés et composés simultanément ce qui donne une harmonie assez rare).

The Beauty Of ⇨ https://www.youtube.com/watch?v=jbUrsi_g98g

Le son et la musique (principalement des tambours, vielles à roue et violons Hardanger), en tandem parfait, soulignent ce décors (mers déchaînées, fjords enneigés et vent furieux) et façonnent le récit (de la mort du roi à la bataille finale). The Northman nous offre l’expérience d’un récit viking porté par son ambiance sonore. À quoi ressemble l'invasion d'un village de la Rus' de Kiev ? À quoi ressemble un trip aux champignons ? À quoi ressemble les rituels et le monde spirituel nordique ? Quel est le bruit battant de la vengeance ?

Il faut également citer la musique de The Batman qui apporte également beaucoup à l’ambiance du film.
The Beauty Of ⇨ https://www.youtube.com/watch?v=oVbftx2nBh4&t=22s

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• Prix d’interprétation féminine (Ana de Armas)

La performance d’Ana de Armas est tout simplement vertigineuse tant la palette d’émotions et la ressemblance avec Marilyn Monroe sont par moments bluffant. Elle constitue d'ailleurs le principal intérêt du film avec quelques recherches esthétiques de la part du réalisateur (changements de couleur, de format, ralentis, etc.).