Les meilleurs films de 2023 selon Arkeniax

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Qui aurait cru que les japonais étaient encore les meilleurs pour filmer du Godzilla ?
Tout le monde ?
Godzilla Minus One est une passionnante relecture du mythe, qui en le replaçant dans son contexte d'origine, l'après-guerre, permet de raviver la symbolique de la bombe atomique ainsi que tous les traumatismes induits par la guerre : bombardement de Tokyo, crise économique, kamikazes,... Godzilla devient ainsi une allégorie de ce traumatisme à échelle nationale, que seul l'effort collectif du peuple, abandonné par le gouvernement et les Américains, saura dépasser.
Et bien entendu, les scènes avec Godzilla sont absolument incroyables ! Sa première apparition en pleine nuit, la scène où il attaque un cuirassé qui est à couper le souffle, l'attaque de Tokyo,... Tout est fait pour à la fois nous offrir des scènes de destruction massive jouissives et pour nous glacer le sang. A chaque fois que Godzilla tire son rayon laser, j'en avais le souffle coupé tellement c'était puissant !
Niveau spectacle, c'est top, niveau drame, c'est top. Un excellent film à voir et à revoir.

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Troisième revisite des grands mythes de la pop-culture japonaise pour Anno. Après la satire politique de Shin Godzilla, l'hommage enfantin doux-amer de Shin Ultraman, voilà Kamen Rider, Evangelion edition. Le nombre de parallèles qu'on peut faire entre ce film et l'animé culte de Anno est assez impressionnant, et là où ce dernier posait un regard désespéré sur l'humanité et l'incapacité des gens à se comprendre les uns les autres, Shin Kamen Rider propose un discours plus apaisé, tout aussi tortueux et complexe mais rempli d'espoir. Là où les méchants tentent de dominer le monde via une création artificielle et aliénante du bonheur, les gentils affrontent en face leurs peurs, leurs doutes, leurs traumatismes et en ressortent grandis. Que de chemin parcouru depuis Evangelion, qui me rend encore plus curieux de la tétralogie filmique !
Hommage géant à l'imaginaire tokusatsu et sentai, Shin Kamen Rider est rempli de scènes d'action hyper inventives, au découpage parfois chaotique mais flamboyant, électrisant. Le montage est un petit bijou de créativité furieuse, aucune scène d'action ne ressemble aux autres, on passe de l'hommage frontal à la série d'origine à la pure CGI et même à un combat au sabre ressemblant à de l'animation. C'est riche, c'est frais et ça explose les codes du cinéma de super-héros.
A n'en pas douter le meilleur film de super-héros de l'année !

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A côté de cette suite, Into the Spiderverse ressemble à un brouillon !
Quelle claque ! Les réalisateurs sont allés tellement plus loin que le premier film à tous les niveaux. Les scènes d'action sont bien plus inventives, la direction artistique est encore plus variée et encore plus folle, on a un méchant absolument incroyable, la Tache ! Et puis qu'est-ce que c'est bien écrit ! Ok, ils en font un peu des caisses avec la relation entre Miles et ses parents où tu ne comprends pas vraiment pourquoi il ne leur dévoile pas qu'il est Spider-Man (techniquement, ils ne courent aucun danger en l'apprenant), mais pour le reste, les enjeux prennent une proportion cosmique qui file le vertige. C'est un film qui pose des questions très graves et très adultes sur la destinée, notre place dans l'univers, nos actes et leurs conséquences, tout en sachant les conjuguer aux choses plus intimes : parentalité, quête d'identité, solitude,... La fin avec le twist du Rôdeur est un peu la synthèse de tout ça et est brillante.
Et la Tache, quoi ! C'est comme si Whitley dans Portal 2 devenait Skynet ET compétent ! C'est absolument génial !
Espérons que la suite arrive le plus TARD possible. J'en ai marre de lire partout que les techniciens VFX et animation bossent comme des esclaves pour des grands patrons mégalos...

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Par le demi-millier de cartons de production qui précédent le début, on devine que ce film a été un véritable parcours du combattant à mettre en œuvre mais ça a payé ! Un film de SF résolument moderne dans ses thématiques et dans leur traitement, qui produit un discours sur les robots en tant que race tout en restant un beau divertissement, à la fois drôle, tragique et haletant. Un film fait par des amoureux de la SF, qui tout en ayant une esthétique 80's cherche à aller plus loin que ses modèles (le climax switche complètement un cliché récurrent de ce type d’œuvres), et qui du même coup ringardise immédiatement Detroit Become Human et toutes ces fictions surannées au propos dépassé sur la robotique.
Un des meilleurs films de l'année, très certainement.

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Miyazaki, le monument indépassable. Il nous revient avec un récit de deuil d'une grande richesse, poétique comme seul lui sait les raconter, sur fond de guerre, d'univers fabuleux et de créatures burlesques et/ou effrayantes. On pourrait dire que c'est Le Voyage de Chihiro qui rencontre Le Vent se lève, mais qui y ajoute la question de l'héritage, de ce que nous laissent ceux qui sont partis. J'ignore si ce sera un futur classique de Miyazaki, mais en tout cas c'est un des meilleurs films de l'année.

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C'est assez facile de dire "Xavier Gens fait son The Raid". Mais c'est un peu vrai. Même violence, même milieu du crime organisé montré comme barbare et inhumain, même virtuosité de la caméra lors des superbes scènes de combat, même figure de protagoniste vertueux mais forcé de se salir les mains pour trouver la lumière dans ce monde d'horreurs. Le film met en place une dramaturgie très classique à base de famille assassinée et de vengeance, mais contrairement à 98,9% des films d'action américains de ces 30 dernières années reprenant ces codes, ici ça fonctionne car Gens et son interprète principal (Nassim Si Ahmed, énorme révélation du cinéma d'action) y croient et donnent corps à cette dramaturgie pour en faire un élément à part entière du récit. L'introduction pose magnifiquement bien les bases du récit et du héros en prenant la forme du cinéma social français, et crée une proximité immédiate avec Sam et avec son parcours, et de là, on sera à fond dans tout ce qu'il va lui arriver. Et autant dire que niveau baston, Gens a été à bonne école ! En reprenant la méthode caméra à l'épaule de Gareth Evans, il crée des séquences d'action d'une incroyable maitrise technique, haletantes et parfaitement gorasses comme on les aime, jusqu'à cette incroyable bataille dans l'ascenseur qui est brillantissime en terme de mise en scène et de tension.
Gens nous rappelle que faire du cinéma d'action, ça ne nécessite pas forcément d'avoir les meilleures idées de scénario ni les effets pyrotechniques les plus démesurés, ça demande surtout d'y croire, d'être à fond dans le projet et de transmettre cette passion au spectateur, et il y arrive fort bien dans ce qui est déjà l'un des meilleurs films d'action de l'année !

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La saga Evil Dead n'a fait aucun faux pas en 40 ans : Le virage comique du deux, le remake sérieux, la série télé déjantée mais introspective et maintenant le projet de spin-off. Evil Dead Rise est un film fait par un amoureux de la licence, ça se voit et ça fait plaisir. Il reprend ce procédé inhérent à tous les films d'étirer la tension au maximum avant l'éclatement, jouit du gore et de la cruauté qu'il fait subir à ses personnages. Certes, le film ne se pense pas autrement que comme un bon Evil Dead de plus et il n'apporte pas grand chose à la saga (à part la créature finale qui est une bonne idée), et son climax manque un petit peu de peps comparé à celui du remake qui était incroyable. J'apprécie que ce film se place vraiment dans la lignée du remake, avec peut-être un poil moins de sérieux. Les maquillages, les effets gores sont superbes, les Deadites sont très réussis, big up à Alyssa Sutherland qui se donne à fond dans la peau de l'antagoniste et c'est juste parfait.
Donc Evil Dead continue son sans-faute qualitatif après 5 films et 1 série télé. Chapeau les artistes !

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Effectivement, Oppenheimer est le film le plus ambitieux de Nolan et en même temps il sort le réalisateur de sa zone de confort. A l'image de son héros très cérébral et bien ancré dans le système dont il choisit sciemment de devenir un outil pour une cause qui le dépasse, l'intellectualisme habituel de Nolan laisse place à une sensibilité, à un montage agrippé aux élans émotionnels de son héros et à son parcours de destructeur des mondes. De la à dire que filmer, c'est comme lâcher une bombe atomique, il n'y a qu'un pas que je saute avec joie. On a jamais vu un Nolan aussi porté sur l'émotion, avec un portrait de personnage complexe et imbriqué dans une machinerie géopolitique démente qui va le broyer car il a vu trop loin trop vite.
Pari réussi pour Nolan, hâte de voir ce que donnera la suite.

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Précision importante, je n'ai jamais lu Slam Dunk mais je porte en haute estime Takehiko Inoue, l'un des meilleurs mangakas de sa génération. J'ai été très surpris d'apprendre qu'il avait réalisé une adaptation de son manga, mais comme de base les mangakas sont parmi les meilleurs cinéastes du monde, ça m'a donné confiance. Et effectivement le film est incroyable ! C'est un climax de 2h, littéralement un seul match entrecoupé de flashbacks sur les différents protagonistes. Et même en tant que profane on s'y retrouve et on est embarqué avec cette bande dès les premières minutes du métrage. Et comme dans un manga, les scènes de basket sont dynamiques et haletantes, elles sont toujours parfaitement lisibles et l'auteur ménage la tension jusque dans les toutes dernières secondes, où l'on quitte la dimension filmique pour entrer dans une œuvre de pur mouvement brut, parfait et jubilatoire. Une histoire qui combine la passion du sport, l'effort collectif, l'amitié, la famille, tout ça sans perdre notre investissement une seule seconde.
Une très belle réussite, un très bon et beau film d'animation.

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Fascinante relecture de Frankenstein sur l'homme qui utilise la science pour se prendre pour Dieu, et qui revient à la source-même du roman, à savoir le décès post-natal du première enfant de l'autrice. De ce traumatisme est né le fantasme d'un être artificiel créé à partir de bouts de cadavres pour remplacer le cher disparu. Ainsi, le regard sur le mythe est profondément féminin, ne parle que du rapport de la femme à son propre corps, à la grossesse, au corps de l'enfant, et le film s'avère jeter un regard déprimant sur la parentalité, sur le sacrifice de l'adulte pour l'enfant et sur l'acte même de donner naissance. Il faut saluer les performances des deux comédiennes principales, brillantes du début à la fin, devant explorer une grand palette d'émotions pour des rôles complexes, torturés entre la raison et le besoin de continuer cette expérience perverse quel qu'en soit le prix.
Un brillant premier film, c'est certain.

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Pourquoi ce film a du mordant ?
Ariane Labed. Je ne veux rien savoir.

J'avais entendu parler de cette petite production indépendante française et j'étais pas mal intrigué par le postulat de base ainsi que par l'esthétique de vieille pellicule. L'image est granuleuse à en mourir et donne une patine toute particulière à cette histoire mêlant famille et vampirisme. Deux thèmes qui étrangement s'harmonisent très bien, dans une œuvre sobre mais terriblement cruelle sur le deuil, le poids du passé qui vient dévorer les vivants, ça nous offre quelques scènes de frisson très efficaces, et qui marchent d'autant mieux que pour le fameux Vourdalak, ils ont fait un choix assez audacieux, à savoir d'en faire une marionnette. Pas un acteur maquillé, pas un animatronique : une marionnette, qui donne au monstre une gestuelle, un aspect désuet qui collent parfaitement au thème et à l'époque de cinéma que le film invoque, et qui le rendent encore plus dérangeant. Je ne sais pas qui est l'acteur qui s'est chargé de lui donner sa voix, mais elle est parfaite.
Une très très belle surprise.

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Une bonne raison de croire que le visionnage de ce film est réel ?
Gemma Chan. Je ne veux rien savoir.

Gareth Edwards nous revient avec un film de SF que d'aucuns qualifieraient d'académique, car un melting-pot de toute la SF ayant attrait aux robots et à l'IA. On y trouve du Blade Runner, du Ghost in the Shell, du Gunnm,... et aussi un bon gros morceau de Star Wars (Edwards a visiblement adoré l'expérience Disney, c'est assez rare pour être souligné). De cet assemblage hétéroclite nait malgré tout un récit complet qui je pense pourrait faire une bonne porte d'entrée pour un certain public à cet imaginaire SF. On ajoute à ça le travail du cadre et du gigantisme propre à Edwards qui nous offre des panoramas déments et des jeux d'échelle à tomber par terre. Ce film n'a coûté "que" 80 millions de dollars, mais je vous assure qu'on dirait qu'il a coûté le double tant le travail des effets spéciaux est dingue. En fait plus que ce conflit qui a des relents de Guerre du Vietnam, c'est avant tout l'humain qui intéresse Edwards, celui qui se débat contre l'immensité et les forces de destruction implacables qui l'entourent. A plus d'une reprise, la caméra du cinéaste s'attarde sur des personnages secondaires, sur leurs états d'âme au milieu des fusillades, pour faire ressortir l'humanité dans le chaos. Et sans même que je ne m'en rende compte j'ai été happé dans cette histoire, à tel point que j'ai versé ma petite larme à la fin.
The Creator est un blockbuster très classique mais qui réussit tout ce qu'il entreprend. Edwards ne déçoit jamais.

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Film de bêbêtes tueuses à la française, Vermines réussit son pari. Le réalisateur pose un contexte social très loin des clichés habituels sur la banlieue. Il n'est jamais question dans le film de drogues ou de criminalité, à part pour accabler de préjugés des jeunes pourtant au-dessus de ça. En quelques minutes, il nous pose un héros (Théo Christine, bluffant) hyper attachant et développe une galerie de protagonistes simples mais bien caractérisés (le seul élément un peu cliché étant l'inévitable mec qui vote pour Marine le Pen, mais que je n'ai même pas trouvé si cliché que ça en fait). Bien sûr on ajoute l'inévitable propos sur la police qui s’intègre bien au récit sans être particulièrement original.
Et pour la partie horreur, c'est encore une réussite. Les scènes avec les araignées sont très bien fichues (impossible de dire quand elles sont en CGI !), j'aime la façon dont le film fait monter la tension avec les araignées qui s'approprient de plus en plus cet immeuble pour en faire leur territoire, même si c'est dommage qu'avec quelques idées horrifiques sous-exploitées, le film manque de gore et aurait pu s'aventurer sur le terrain du body-horror.
En tout cas c'est un bon film d'horreur à la française, une série B qui s'assume comme telle et remplit sa mission avec entrain.

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Pourquoi ce film casse la baraque ?
Ester Esposito. Je ne veux rien savoir.

Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais ce thriller mexicain s'est avéré très prenant. Un film sur les classes sociales, sur l'hypocrisie de la bourgeoisie, sur l'impuissance masculine, et sur ce qui se cache dans la nuit, les secrets et les vérités derrière les mensonges du jour, et qui ne demandent qu'à sortir de leur cachette pour happer le monde entier. Le duo principal, Daniel Garcia (le sosie d'Iko Uwais, je me suis même demandé quand est-ce qu'il allait commencer à se battre) et Ester Esposito, est superbe. Une relation trouble, une rencontre entre deux mondes qui ne peut que mal se finir dans ce monde de faux-semblants où l'on souffre en silence ou bien on meurt en criant la vérité. Ils évoluent dans cette maison au design tellement étrange et improbable, filmée avec de beaux plans zénitaux qui à la fois nous montrent tout et nous cachent précisément ce qu'on a besoin de savoir.
Le film se perd malheureusement en longueurs et a tendance à balbutier dans sa dernière partie, mais il reste un super visionnage.

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Je ne fais pas partie des dingos de Fincher, mais il reste un très bon réalisateur. Pour ce deuxième projet Netflix, il nous revient avec une histoire plus simple que ce à quoi il nous a accoutumés, quasiment une série B. The Killer dresse le portrait d'un tueur à gage méthodique et professionnel jusqu'au bout des ongles, et nous montre son activité sous toutes les coutures, de la planification à l'exécution et jusqu'à la fuite. Tout est minutieux mais tout est toujours déréglé, soit par les petits hasards de la vie, soit par les erreurs de notre tueur dont l'armure inébranlable se fissure un petit peu pendant le film. Alors attention, c'est du Fincher donc ce n'est pas un film d'action. Il n'y a en fait qu'une seule scène d'action, très bien mise en scène et très brutale, mais le film ne se veut pas spectaculaire, au contraire, il va même à plusieurs reprises nous couper l'herbe sous le pied avec une joie mauvaise qui fait plaisir. Le film joue principalement sur le suspense, sur l'élaboration et en ce sens son rythme est très posé, à la hauteur d'un tueur à gages dont le quotidien n'est au final que 99% d'ennui et d'attente pour 1% d'action. La performance monolithique de Micheal Fassbender est d'ailleurs très impressionnante : Il n'est pas badass, il fait peur. On voit l'assassin froid qu'il est, et en même temps on a très envie de le suivre et de le voir avancer. Sans dire qu'il est attachant au sens conventionnel, le fait que Fincher nous détaille toute sa philosophie et sa méthodologie me l'a personnellement rendu plutôt sympathique, et ça c'est plutôt balaise.

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Lorsque j'ai entendu parler du projet, j'ai été méfiant : Une suite à ce super film d'animation était-elle nécessaire ? Pas forcément, mais Aardman s'en sort encore une fois avec les honneurs. D'un film d'évasion, on passe à un film de casse bien mené, très différent du premier dans sa structure narrative et son propos, toujours anti-industrialisation. Les personnages sont toujours aussi attachants, Madame Tweedy est de retour et c'est un plaisir de retrouver cette incarnation du mal psychopathe et épouse toxique cette fois-ci transformée en véritable méchant de James Bond mais toujours aussi diabolique et détestable sans aucune forme de nuance.
Comme toujours avec le studio, l'animation stop-motion est de très haut niveau, le rythme est parfaitement géré pour qu'on ne s'ennuie jamais. Il y a toujours un plan, une idée visuelle, un gag, toujours un truc qui capte notre intérêt.
Seul bémol, l'absence de Valérie Lemercier et Depardieu à la VF m'a vraiment manqué. Pour moi, ça n'est pas entièrement Chicken Run sans ces voix emblématiques.

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John Wick, ça fait toujours du bien par où ça passe, c'est à dire nos mirettes et le crane des méchants. La saga n'a jamais été qu'un éternel "Bigger, louder" : plus de lieux, plus de personnages, plus de mythologie, plus de scènes d'action, et sur ce dernier point le film marque presque un point de rupture : Toujours des gunfights, toujours des combats mano à mano dans des décors néons sur fond de techno, de jazz ou de rock, et toujours plus de plot armor au point que ça devienne vraiment abusé passé le 3ème film. Certes, c'est toujours impeccablement chorégraphié, la dévotion physique de Notre Père qui êtes aux Cieux Keanu Reeves reste indiscutable, et ce projet suinte la passion de la cascade et de l'action à 100%. Il va tellement loin que la dernière heure du film n'est pratiquement dédiée qu'au climax ! 1h de course-poursuite, de gunfights, de coups de poings, de prises de judo, on en redemande presque mais à côté de ça, on voit aussi les limites de la formule, limites d'ailleurs également atteintes par notre protagoniste : Même s'il est Baba Yaga, il ne peut pas, factuellement, détruire la Haute Table, il ne peut que s'aménager une porte de sortie. Je vois ça comme un message de la part de Stahelski et Reeves : Oui John Wick est badass, oui on adore faire ces films, mais on ne sait plus où aller après, dans quelle direction mener cet univers et ces personnages. Preuve en est qu'à plus d'une occasion, ils délaissent John Wick pour se concentrer sur de plus jeunes figures, de parfaits inconnus pour le public mais qui démontrent d'indéniables capacités martiales. Volonté d'univers étendu ? Clairement. On verra ce que Ballerina et Continental ont dans le ventre. Bien sûr on se doute qu'un jour où l'autre, John Wick reviendra. On l'attend, et on espère qu'il ira mieux. C'est clairement un des meilleurs films de l'année, mais c'est en dessous de toute la saga car ça va trop loin sans trouver de réelle innovation.

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On tire à balles réelles sur les multivers au cinéma dont personne ne sait quoi faire, on se fout de la gueule de l'inclusivité hypocrite de Disney et on se moque de l'incapacité des gens à régler leurs problèmes ménagers quotidiens sans professionnels. Contrairement à Streaming Wars, Panderverse est très bien rythmé. Son histoire avait besoin d'un format plus long et il est bien utilisé. Evidemment c'est South Park donc le discours n'est pas manichéen, à part pour ce qui est de dire du mal des multivers, là par contre ils ont touché juste.
En vrai ça serait rigolo que le multivers revienne dans South Park, il y a un vrai potentiel comique à la Rick & Morty !

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La première adaptation non-officielle de Wolfenstein nous vient de Finlande.
Pourquoi s'emmerder à nous faire des films de guerre sérieux qui tentent de dépasser le patriotisme bas du front pour nous proposer de vrais récits humains de gens qui s'entretuent dans des conflits qui les dépassent alors qu'on peut juste tuer du nazi ? Pas besoin de les caractériser, pas besoin de leur donner un arc de personnage : ce sont des nazis, il faut tous les buter !
Sisu n'est que ça : le Rambo finlandais, un vétéran ultra-badass de la mort, qui massacre des nazis parce qu'ils lui ont pris son or. Et c'est très bien fait. Les scènes d'action sont tops, le suspense est très bien géré du début à la fin, c'est gore, c'est sale, les combines de survie du héros sont très bien trouvées, son apparente invulnérabilité est très fun à observer, la photographie est magnifique.
Une très belle surprise, qui ne remportera pas la palme de la subtilité, mais qui est bête, méchante et très bien faite.

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Je ne suis pas le plus grand fan du monde de Scorsese, mais son talent reste indéniable et inchangé même après toutes ces années. Quel beau et terrible film sur la cupidité humaine, sur la fin des traditions et la naissance d'une nation, quel beau casting : Leonardo impressionnant en benêt déchiré entre sa cupidité et son amour sincère pour sa femme, De Niro impérial en patriarche cynique et manipulateur et surtout Lily Gladstone, le vrai cœur émotionnel du film, incarnation de tout un peuple meurtri et massacré en silence par quelques blancs avides. Comme toujours, la caméra de Scorsese se balade dans le temps, avec une fluidité et un rythme dont lui seul a le secret, au service d'une histoire sombre et retorse où chacun cache son vrai visage jusqu'au point de ne plus savoir vraiment qui il est et s'entretue pour un objectif financier de moins en moins sensé et nous permet de contempler une nouvelle fois le gouffre insondable du crime, d'où personne ne peut rien tirer de bon.
Bref, un nouveau chapitre de l'Amérique des connards par Martin Scorsese, en somme.

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Un très bon film de procès, qui a l'intelligence de ne jamais sortir de l'enceinte du tribunal (vite fait la cellule de Goldman et le cabinet des avocats en introduction), si l'on ne connait rien de l'histoire bien réelle on la découvre et on doute à notre tour, et le format d'image resserré nous enferme avec tout ce beau monde dans une véritable lutte qui dépasse le cadre d'un procès : Antisémitisme, extrême-gauche, complot policier, racisme,... Le Procès Goldman montre les failles et les zones d'ombre d'une époque française révolue mais pas trop. Quand l'accusation attaque Goldman et ses rares alliés, nous subissons leurs mots assassins, quand Goldman fait de grandes tirades anticonformistes, nous jubilons avec lui et quand la foule est en délire, nous avons envie de les suivre. Le huis-clos n'a jamais été aussi étouffant pour un film de procès, et il est magnifié par une mise en scène en mouvement, qui se refuse une rigidité qui ne collerait pas à l'accusé, homme plein de contradictions et de squelettes dans le placard, peut-être pas mauvais mais pas non plus blanc comme neige. En fait à la fin, on n'arrive pas vraiment à dire s'il est coupable ou non, l'ambiguïté demeure.

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Quand on voit le pitch, on s'attend à un énième concept facile à la BlumHouse, et si évidemment l'horreur du film en reprend certains codes, on est plus dans la fameuse elevated horror. Les réalisateurs sont moins intéressés par le fait de faire frissonner leur spectateur que de mettre en scène un parcours de personnage. Alors au début j'ai été très méfiant car voir pendant 45 minutes des adolescents faire n'importe quoi avec cette Main (ils voient clairement que c'est dangereux mais ils continuent ?!) m'a un peu saoulé, mais le film ne commence à briller qu'après sa grosse bascule de milieu, qui m'a rappelé celle d'Hérédité. A partir de là, c'est le parcours de l'héroïne, complètement cassée et à présent harcelée par des forces supérieures, qui devient le cœur émotionnel. Le film est moins flippant que dérangeant, notamment lorsqu'il nous donne un bref mais intense aperçu de l'Au-delà. Et ça fonctionne d'autant plus que les comédiens sont excellents, en particulier Sophie Wilde qui m'a scotché par son incroyable palette de jeu qui m'a ému à plus d'une occasion.
Entre le pur divertissement BlumHouse et le film "elevated" (n'importe quel film d'horreur peut l'être en vérité, car le propos social, politique, psychologique ou émotionnel n'est pas une innovation de ces dernières années), La Main réussit plutôt bien son coup mais manque encore d'un chouïa d'audace dans son aspect horrifique pour être parfaitement abouti.

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Ça faisait longtemps qu'on avait plus eu de polar de chasse au tueur en série (ici de masse). Celui-ci remplit bien ses objectifs. Il est anti-spectaculaire, haletant à suivre et en plus se permet un fond intelligent. Plus que la traque, ce sont sa récupération politique et la motivation du tueur qui intéressent le réalisateur. Motivations qui ne sont pas les plus originales du monde, mais qui sont le point d'orgue du portrait de la société américaine qui nous est peint, dans toute sa violence banale et décomplexée, toute son incapacité à comprendre ses propres maux et toute l'horreur quotidienne.
Alors oui, par moments le film tombe dans le piège de la dénonciation gratuite, mais on ne peut pas nier sa cohérence thématique et la maitrise technique de son cinéaste.
La fin est peut-être un poil faible par rapport au reste, surtout quand elle a été précédée par la rencontre avec le tueur qui pour le coup est bien fichue.

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Étonnante et déstabilisante découverte que ceci. The House est une oeuvre expérimentale dans le sens le plus pur. C'est une œuvre épurée, aux dialogues minimalistes et chuchotés, aux cadres étranges et sans vrai, une photo granuleuse comme pas permis, les personnages n'apparaissent jamais plein cadre, ils sont souvent masqués dans l'ombre et donc impossible de bien les voir. Ce film travaille une ambiance cauchemardesque incroyable. Tout est toujours trop statique, tout baigne l'obscurité et le moindre élément qui dépasse nous fait imaginer les plus horribles entités. Des visions surréalistes ponctuent cette œuvre qui glace par son absence totale de sens clair. On dirait parfois un cauchemar de David Lynch couché sur pellicule.
Quoi qu'il en soit, le réalisateur a parfaitement rempli sa mission : Il nous fait vivre l'expérience d'un cauchemar. Celui qu'on a peut-être déjà fait, celui qu'on pourrait faire une nuit, celui qui nous hante et qu'on n'est pas prêts d'oublier.

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Eh beh ! Entre ça et Junk Head, le Japon s'impose comme le nouveau fournisseur de stopmotion de grande envergure !
De magnifiques marionnettes de bois au service d'une scène d'action découpée avec maestria. C'est déjà un challenge particulier de mettre en scène un combat dynamique de grand ampleur en animation 2D, mais en stopmotion, je n'ose même pas imaginer le travail de storyboard et le temps nécessaire à ces chorégraphies !
Espérons que Hidari, comme Junkhead, aboutira, on aura droit à un sacré bon film d'animation !

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Je ne suis pas familier du cinéma de genre africain (ici, sénégalais), mais s'il produit des œuvres aussi intéressantes que Saloum, je suis preneur !
Le film a des maladresses. En voulant se placer à la frontière du western, du thriller et du fantastique, il prend trop de temps pour lancer la bascule surnaturelle, ce qui fait que la première moitié est plus faible que la seconde et que certains pans de l'intrigue semblent superflus. Par contre la dimension fantastique m'a bien plu. Le folklore africain est très peu représenté au cinéma mais il a clairement du potentiel, avec cette mystique très particulière et ce rapport aux esprits très différent de ce qu'on trouve dans d'autres cultures.
En plus le réalisateur se permet un filmage vraiment pas dégueu, une mise en scène qui, parce qu'elle épouse différents genres, se veut mutante et changeante tout au long du métrage, permettant quelques jolies trouvailles comme le plan de l'affiche qui est le leitmotiv du film et qui a une gueule d'enfer !
Vraiment, si M. Herbulot et le Sénégal veulent nous envoyer plus de films de genre, qu'ils ne se privent pas !

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Encore une fois, ce mix de mockumentaire et de found-footage pur et dur fait des merveilles. Le réalisateur a tout compris du potentiel horrifique de ces deux formats et les exploite convenablement, non pas dans le but de tout expliquer ni dans celui d'en faire des tonnes. Il livre une production dans la continuité du premier, qui élargit la mythologie sans du tout la démystifier. A la fin de ce film, on a autant de questions en tête qu'à la fin du premier, et je suis persuadé qu'à la fin du troisième opus qui nous est teasé, on en aura encore pas mal. Le réalisateur comprend que le found-footage est le genre de ce que l'on ne voit pas, de ces images cachées derrières les images et de ce qui se tapit dans le noir à nous guetter.
Horror in the High desert est peut-être actuellement l'un des meilleurs found-footages de ces dernières années.

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Zack Snyder était jusqu'à il y a peu de temps une valeur sûre : D'excellents films d'action servis par un filmage grandiose et épique, parfois excessif mais débordant de passion. Puis il y a eu le divorce avec Warner et le passage chez Netflix. Et Snyder n'a plus autant de moyens qu'avec la machinerie hollywoodienne. Castings plus modestes, CGI plus chancelante, beaucoup d'envie de bien faire mais personne pour canaliser l'inspiration et en tirer le meilleur comme autrefois. Rebel Moon souffre des tares inhérentes aux productions Netflix, et par bien des aspects on se demande même pourquoi cet univers très prometteur n'a pas été développé en série. C'aurait collé à l'aspect 7 Samouraï et voyage de planète en planète. Car si les différents décors traversés sont magnifiques et nous changent de la sempiternelle Tatooine de Star Wars, on y passe trop peu de temps. A part l'héroïne, les personnages sont à peine esquissés, pas inintéressants mais pas assez présents pour être vraiment vivants. Alors ok, le film a été découpé en deux et on sait que chaque partie aura sa version longue (on est chez Snyder, quand même), mais pour l'instant ce que je vois est un récit qui va trop vite pour son propre bien et qui a un petit peu de mal à m'embarquer dans son univers quand bien même je lui trouve beaucoup de qualités. Évidemment les scènes d'action sont super, on se moque des ralentis de Snyder mais il reste un maitre en la matière, la DA est splendide et n'est pas tant gênée par le manque de budget des CGI (après tout le réalisateur a l'habitude de travailler avec les effets spéciaux).
Rebel Moon partie 1 est un peu le Dune partie 1 de Snyder : Ça pose les bases, ça a plein de qualités esthétiques, ça lance des pistes sans trop les creuser et ça se plante sur certains points, mais ça me rend définitivement curieux de la suite !

Annotation :

Je ne suis pas autant emballé que beaucoup de gens, mais Dream Scenario est très sympathique. Mêlant drame social, comédie absurde et fantastique, ce film évoque tous les sujets possibles autour de la célébrité à l'heure des réseaux sociaux tout en créant une classique histoire de tribunal populaire qui a le bon goût d'éviter l'écueil du misérabilisme via Nicolas Cage qui est un Monsieur Tout-le-Monde dans toute sa triste banalité, un personnage autant sympathique que pathétique qui ne demande qu'à avoir son quart-d'heure de gloire après une vie triste à mourir mais s'y prendra de la pire des manières. C'est juste dommage que les scènes oniriques, pourtant centrales, soient si peu nombreuses. Le film aurait mérité une touche de folie supplémentaire pour pleinement me satisfaire.

Annotation :

Ça y est, Shyamalan sait à nouveau faire des films. En tout cas un bon. Knock at the Cabin est un home-invasion qui a pour originalité la thématique principale du cinéma de son auteur : la foi. Doit-on, peut-on croire à l'incroyable ? Doit-on avoir la preuve, ou juste accepter ce qui est inacceptable ? Le film travaille merveilleusement cette thématique, et s'il est ambigu pendant une bonne partie de sa durée, donne une réponse claire à la fin, non pas sur le pourquoi d'une telle apocalypse, mais au moins sur son existence. Les protagonistes, surtout Andrew, passent leur temps à remettre en question la foi de leurs assaillants, mais très rapidement Shyamalan nous fait comprendre qu'il est dans le tort. Dave Bautista (impressionnant de douceur et de fragilité) et sa bande sont juste des gens ordinaires, effrayés par ce qu'ils font, qui se retrouvent avec le poids du monde sur les épaules, tandis qu'Andrew est agressif et vocifère en permanence. On comprend pourquoi via les flash-backs, mais ça fait qu'on est rapidement plutôt du côté des assaillants. Shyamalan veut que, comme la petite famille, nous en arrivions à croire. Il se produit une vraie fusion entre nous et les protagonistes du film qui permet au réalisateur de retrouver ce qu'il avait perdu depuis un moment : le pouvoir de nous faire croire à son cinéma. Il n'y arrivait plus car il ne comprenait plus lui-même comment nous convaincre, mais à présent, j'ai presque envie de croire au renouveau du cinéma de Shyamalan.
Je passerai volontiers sur le fait que la petite fille est terriblement sous-exploitée dans le scénario, que de fait son rapport de personnage avec Bautista ne sert pratiquement à rien et qu'à certains moments, les personnages explicitent bien trop les ficelles narratives dans leurs dialogues, mais sinon c'est un bon film.