Les meilleurs films de James Gray selon Mayeul TheLink

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Un film bourré de défauts, qui se repose sans doute trop sur la suspension d'incrédulité de son spectateur, mais en se laissant emporter par le parcours de Roy, en sort une expérience tout de même touchante, dont l'ambition thématique n'atteint pas les ambitions esthétiques, et à ce titre en frustrera plus d'un, mais là se situe bien le film : "we're all we've got". Du James Gray pur jus, mais avec de l'espoir en prime.

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Toujours ce sens du dernier plan chez Gray, avec cette maniere de faire cohabiter les idees contradictoires qui font la nature de notre realite, autant metaphysique que emotionnelle ou sociale. Ici, s'echapper de ce qui ressemble a un centre de detention dore, mais sans grace ni euphorie, plutot une resignation de passage a l'age adulte, avec l'idee que ce ne sera que pour y retourner le lendemain. Une tentative d'ausculter la transmission du traumatisme dans la famille egalement tres touchante.

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Le film d'époque va particulièrement bien à Gray et son classicisme, ça amène le manque de fascination que je peux éprouver lors du visionnage de ses films contemporains. Et ici, la fascination est bien présente, plus assumée que dans The Immigrant (qui n'en manque pourtant pas, voir cette bande annonce qui fait ressortir du film toute sa sève onirique : https://www.youtube.com/watch?v=7MsJYEIiIfs). C'est même un sujet qui devient central, tandis que tout ce qui était présent dans les films précédents de Gray (ambition, déterminisme social, l'individu face au groupe) tourne désormais autour de cet appel vers la cité de Z. Trois voyages en Amazonie, de moins en moins cauchemardesque à mesure que le film avance, de plus en apaisant, jusqu'à cette fin d'une puissance exceptionnelle où Percy fait la paix avec son existence, avec comme conséquence d'inspirer sa femme à ne jamais oublier cette fascination qu'il a ressenti de manière si intense. Le film est un peu frustrant parfois, on aurait aimé quelque chose qui plonge plus loin dans la folie sur la forme, mais le résultat est là : The Lost City of Z est une grande oeuvre sur l'ambition, et tout ce que cela implique de contradictions.

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Entre Shakespeare et Coppola, James Gray, tout en retenue classique un peu trop sobre à mon goût mais tout de même prenante, malmène son personnage pour le précipiter dans son destin. Car dans son désir de liberté, l'amenant à vouloir s'émanciper de sa famille policière en tentant d'obtenir la nuit par le monde de la fête plutôt que par la devise de la police new yorkaise ("we own the night"), c'est la souffrance qui ramène le personnage de Phoenix à la réalité, et donc à sa famille. À partir de là, de petit gérant de boîte jusqu'à capitaine de police, son destin se fait assez linéaire. Mais le film offre de belles scènes de tension (le laboratoire, la poursuite en voiture, le champ de blé), les performances des quatre acteurs principaux sont superbes, et la réalisation ne permet aucun reproche.

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Y a rien à faire, les films qui m'expliquent que les appels vers l'absolu ne sont destinés qu'à rester ça, des appels et jamais des rencontres, ça me fout un cafard pas possible. D'autant plus quand le film pose un regard aussi désespéré sur le sujet. Parce qu'ok, le plan final est sensé incarner toute l'ambiguïté du sujet, avec cet enlacement qui fait figure aussi bien d'enfermement que de soutien, avec ces étoiles qui entrent dans le champ, étoiles d'une fadeur effrayante mais étoiles tout de même. Mais j'ai du mal à pleinement apprécier ce film qui semble refuser à son personnage toute possibilité de faire sien un destin désormais tout tracé. On était déjà là-dedans dans La Nuit Nous Appartient, où le personnage de Phoenix, en luttant contre son destin, s'y plongeait totalement. Mais c'était surtout sa soif de contrôle qui le poussait à prendre le chemin prévu pour lui. Ici, c'est la soif d'amour qui pousse vers ce même chemin, une vision bien plus sombre de l'existence, dans laquelle je me retrouve moins. Ou alors dans laquelle je n'ai pas envie de me retrouver, ce qui serait déjà bien plus significatif.

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Tragédie d'une rigueur narrative nécessaire et réussie, The Yards est un beau succès dans ce qu'il entreprend : nous montrer les malfrats non pas comme des objets de fascination mais comme des gamins n'ayant aucune idée de ce qu'ils font, tandis que le véritable banditisme se passe dans des bureaux en costume. En résulte une lutte des classes jamais au premier plan mais toujours présente, empêchant les individus de réellement s'extirper d'un système qui les corrompt.