Les meilleurs films des années 1960 selon Marius Jouanny
16 films
créée il y a environ 10 ans · modifiée il y a 4 moisIl était une fois dans l'Ouest (1968)
C'era una volta il West
2 h 55 min. Sortie : 27 août 1969 (France). Western
Film de Sergio Leone
Marius Jouanny a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Harakiri (1962)
Seppuku
2 h 13 min. Sortie : 24 juillet 1963 (France). Drame
Film de Masaki Kobayashi
Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Par où commencer, si ce n’est par le constat indéniable d’avoir pris la plus grosse claque cinématographique depuis un sacré bout de temps ? Ce « Hara-Kiri » est tellement plus qu’un film de samouraïs… Il traite avant tout de la dignité humaine : celle qu’on a retiré à 10 000 samouraïs devenus sans emploi du jour au lendemain par décision impériale, et qu’ils tentent désespérément de retrouver, par tous les moyens, y compris bien évidemment la pratique qui donne son nom au film. La portée sociale du film est essentielle car elle confère toute la consistance au tragique qui s’insinue peu à peu, dans une logique progressive astucieusement amenée par les enchâssements de récits. Car c’est bien là que réside toute la liqueur du film de Kobayashi : il garde ses meilleures cartes, aussi bien en terme narratif que de mise en scène, pour la dernière partie dont l’explosion iconique et antisystème vaut bien celle d’un film de Leone.
Je vois en lui un Park-Chan-Wook, avec la même obsession du cadre symétrique parfait et du mouvement millimétré, mais dénué de tout maniérisme, de l’enrobage outrancier : le spectacle de « Hara-Kiri » est beau démesuré, il n’en reste pas moins la plupart du temps une très modeste et émouvante plongée historique et sociale. Le générique de début, parcourant les lieux déserts qui seront répandus de sangs et de corps en suspensions dans le combat final, annonce magnifiquement la couleur : avec une maîtrise absolue, Kobayashi compte bien mêler des intentions historiques côtoyant un certain réalisme à la virtuosité formelle époustouflante de son cadre. Dans cette optique, le combat au sommet de cette montagne, avec les herbes hautes courbées par le vent et la fumée comme attestant d’une tension en ébullition, est un paroxysme comme on en voit très peu au cinéma. Mine de rien, en 2H15, Kobayashi atteint et transcende même l’imaginaire du cinéma japonais par l’érosion du pouvoir impérial dans le sang et la fureur : on tient peut-être là le classique nippon ultime, aux côtés des « Sept Samouraïs ».
Le Bon, la Brute et le Truand (1966)
Il buono, il brutto, il cattivo
2 h 59 min. Sortie : 8 mars 1968 (France). Western, Aventure
Film de Sergio Leone
Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
La Poursuite impitoyable (1966)
The Chase
2 h 15 min. Sortie : 15 septembre 1966 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Arthur Penn
Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Cela fait presque deux ans que je n'avais pas été à ce point bouleversé par la découverte d'un film. En grand amateur d'Arthur Penn, je m'attendais à quelque chose, mais jamais à ce point-là... La seule chose que je pourrais dire du film dès maintenant (il va falloir laisser décanter) c'est qu'il incarne magnifiquement la transition entre le cinéma holywoodien classique et le Nouvel Hollywood, que son cinéaste amorcera complètement avec son film suivant "Bonnie and Clyde". Celui-ci, dans sa mise en scène, sa représentation de l'amour ses figures masculines fortes incarnés par des acteurs comme Marlon Brondo et (sublime du sublime !) Robert Redford, a encore un pied dans le classicisme. Et c'est ce qui fait une grande partie de son charme, tant il reprend le lyrisme propre à cette mise en scène en le décuplant avec virtuosité (je n'ai jamais autant pleuré devant un film, tout simplement).
Cependant, dans l'analyse très fine qu'il fait des rapports sociaux de la ville qu'il décrit, avec bon nombre de personnages secondaires qui ont chacun un rôle dans cette analyse, il a déjà un pied dans le Nouvel Hollywood. Il y a déjà toute la lucidité sur les rapports de domination et de pouvoir (en l'occurrence, entre un grand exploiteur de pétrole et un ancien fermier en reconversion forcé) que produira ce cinéma tout au long des années 70. Et derrière, il y a le portrait d'une société décadente : l'ensemble du corps social est en effet rendu responsable de la délinquance suicidaire d'un de ses membres. Ce dernier, incarné par Robert Redford, est peut-être d'ailleurs l'une des plus flamboyantes figures d'outsider de toute l'histoire d'Hollywood, bien au-dessus de James Dean et de bien d'autres.
Rosemary's Baby (1968)
2 h 16 min. Sortie : 17 octobre 1968 (France). Drame, Épouvante-Horreur
Film de Roman Polanski
Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Polanski signe avec "Rosemary's Baby" un métrage absolument terrifiant. Cette virtuosité du huis-clos, cette bande-son, ces scènes de cauchemars au hachoir... Il y a une progression dans l'horreur, subtile, pénétrante, comme j'en ai très rarement vu. De l'irritation à la douleur, la paranoïa... Moins marquant toutefois d'un point de vue horrifique qu'un "Exorciste", l'essentiel est ailleurs.
Polanski marque surtout au fer rouge par sa représentation de la grossesse, angoissante comme jamais. On souffre, trépigne, désespère avec Rosemary qui vois le monde autour d'elle s'effriter au fur et à mesure que la douleur lui pénètre les entrailles. Le point de rupture où cette douleur s'arrête brusquement est magistral : l'abomination de sa condition semble enfin la libérer... En apparence. Tout le jeu sur le dualisme spirituel est aussi très réussi : le reversement des codes (ici, les vieux sont anti-cléricaux, Rosemary est croyante) amène parfaitement une conclusion parfaite. La dernière partie du film est effectivement monumental, en dent de scie. Toute la névrose d'une condition sociale se découvre comme la foudre, dans une scène finale dont je ne me remettrais pas de sitôt. Le meilleur film de Polanski qu'il m'a été donné de voir, assurément. Il y synthétise tout son style claustrophobe et fascinant avec génie.
L'Homme qui tua Liberty Valance (1962)
The Man Who Shot Liberty Valance
2 h 03 min. Sortie : 3 octobre 1962 (France). Western
Film de John Ford
Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
La Garçonnière (1960)
The Apartment
2 h 05 min. Sortie : 16 septembre 1960 (France). Comédie, Drame, Romance
Film de Billy Wilder
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Le Trou (1960)
2 h 12 min. Sortie : 18 mars 1960. Policier, Drame, Thriller
Film de Jacques Becker
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Film d'évasion magistralement orchestré, "Le Trou" fascine par le mécanisme astucieux et parfaitement huilé que les cinq prisonniers conçoivent pour s'évader. Il y a quelque chose de complètement grisant à les voir s'affairer jour et nuit à l'application de leur échappatoire, avec une volonté inébranlable.
On est transporté par l'espoir distillé tout au long du film, les rebondissements, et bien sûr par des acteurs aux gueules marquantes, qui ajoutent un aspect très réaliste au film. Chaque détails amplifient d'ailleurs cette sensation de réalisme, tout comme la mise en scène qui se place souvent au plus près des personnages. Reste un plan, où deux des prisonniers, bougies en mains, s'enfoncent dans un tunnel. La caméra fixe, située derrière eux, filme leur lente avancée, plongeant peu à peu le cadre dans l'obscurité. L'effet est saisissant.
2001 : L'Odyssée de l'espace (1968)
2001: A Space Odyssey
2 h 40 min. Sortie : 27 septembre 1968 (France). Aventure, Science-fiction
Film de Stanley Kubrick
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
-1. Deuxième visionnage sur grand écran, cinq ans après le premier.
Force est de constater que je ne ressens pas les mêmes effets qu'au premier visionnage, principalement à cause de ses longueurs un peu trop appuyé dans les scènes spatiales. Il reste le meilleur film de Kubrick à mon sens, mais il va falloir que je l'enlève de mon top 10. La proposition est toujours ahurissante : confronter l'homme à sa propre évolution, jusqu'à l'invention d'une intelligence supérieure aliéné, jusqu'à la confrontation avec sa propre décrépitude... Et quelle forme ! 50 ans après, 2001 n'a pas pris une ride, comme si le cinéma de science-fiction après 30 ans de stagnation post-"Metropolis" était survenu de nouveau en visionnaire. Stratosphérique, mais encore une fois, la froideur de Kubrick est comme la limite indépassable de son cinéma, et entraîne une déréalisation dans les affects du spectateur qui, si elle est cette fois-ci intéressante dans la dernière partie du métrage, entraîne une distanciation indéniable.
Lawrence d'Arabie (1962)
Lawrence of Arabia
3 h 36 min. Sortie : 15 mars 1963 (France). Aventure, Biopic, Drame
Film de David Lean
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Le Grand Silence (1968)
Il grande silenzio
1 h 45 min. Sortie : 27 janvier 1969 (France). Western
Film de Sergio Corbucci
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
La Planète des singes (1968)
Planet of the Apes
1 h 52 min. Sortie : 25 avril 1968 (France). Aventure, Science-fiction
Film de Franklin J. Schaffner
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Les Innocents (1961)
The Innocents
1 h 40 min. Sortie : 18 mai 1962 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique, Drame
Film de Jack Clayton
Marius Jouanny a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Voir critique.
La Grande Évasion (1963)
The Great Escape
2 h 52 min. Sortie : 11 septembre 1963 (France). Aventure, Guerre
Film de John Sturges
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Bullitt (1968)
1 h 54 min. Sortie : 28 mars 1969 (France). Action, Policier, Thriller
Film de Peter Yates
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
...Et pour quelques dollars de plus (1965)
Per qualche dollaro in più
2 h 12 min. Sortie : 30 septembre 1966 (France). Western
Film de Sergio Leone
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.