Les meilleurs films des années 2000 selon Venceslas F.

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Après cinq heures, quand arrive la fin du film, on ne peut être que bouleversé par ce voyage que fut As I Was Moving Ahead, Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty. Voyage au sein de fragments de vie, celle de Jonas Mekas, où le spectateur ne peut se résoudre qu'à cette seule conclusion devant l’enchaînement de tant de moments de pure beauté : la vie est magnifique. S'il y a bien un film qui rend heureux, c'est celui-ci. On s'imprègne de ces images, de ces fragments, provenant de la caméra de Jonas Mekas et prenons place, l'espace d'un instant, dans sa vie. De sa caméra se dégage une vision du monde émouvante et brute qui semble pousser la vie à dévoiler ses plus tendres secrets devant nos yeux ébahis. Si le cinéma est la capacité d'un réalisateur à livrer sa vision du monde et sa sensibilité de la manière la plus authentique possible, alors Jonas Mekas est le plus grand des cinéastes – quand bien même il dit ne pas en être un, probablement qu'il est en réalité bien plus. As I Was Moving Ahead, Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty, c'est l'extase du monde : quelque chose de tellement beau qu'on ne peut pas retenir au moins quelques larmes ; cinq heures qui ne paraissent durer finalement qu'un bref instant ; une œuvre absolument bouleversante, qui restera dorénavant toujours avec moi. À l'image de ce que dit Jonas Mekas au moment de la naissance de sa fille – un moment absolument magique, mon préféré du film sans aucun doute : « That moment was beyond any words. »

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Un jour tu seras dans la cour des grands, un jour...

Critique : https://www.senscritique.com/film/Synecdoche_New_York/critique/130217939

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Le meilleur film de Von Trier, le beau rôle jamais écrit au cinéma, la meilleure performance d'actrice, la meilleure Palme d'Or... Bref, ce film est génial.

Critique : https://www.senscritique.com/film/Dancer_in_the_Dark/critique/129091445

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On peut résumer le cinéma de Lars Von Trier comme l'art de la manipulation du spectateur par la déconstruction minutieuse des codes des différents genres cinématographiques. Dogville ne fait pas exception à cette règle. Reprenant des codes de la tragédie, Lars Von Trier les pousse à l'extrême, avec par exemple les décors minimalistes majoritairement propres au théâtre, pour que l'attention de son spectateur soit portée sur les personnages, leurs émotions et leur histoire. Idée qui prend tout son sens grâce aux acteurs brillants du film, avec bien sûr Nicole Kidman en tête.

Mais Von Trier montre en même temps avec Dogville toute l'artificialité du cinéma, que ce soit par les décors, l'utilisation d'une voix-off, les titres en début de chapitre ou la lumières et son utilisation factice. Certaines personnes colleront à Von Trier l'étiquette de réalisateur prétentieux, mais force est de constater qu'en détruisant à un tel point les codes, Von Trier arrive à exprimer des choses que seul le cinéma est capable d'exprimer, comme c'est le cas de Bergman avec Persona ou de Tarkovski avec Le Miroir.

Dogville c'est aussi une critique acerbe de l'Amérique, dont on pouvait déjà voir les prémices dans Dancer in the Dark. Von Trier dénonce, avec ce que certains nommeront de l'anti-américanisme primaire, cette société phagocytaire, tacitement xénophobe et sexiste et où la rétribution envers elle prend vite une forme d'esclavagisme. En somme, une réalisation extrême pour des propos extrêmes, une forme en adéquation avec son fond.

Avec son non-décors, Von Trier montre le voyeurisme qui peut survenir au sein d'un microcosme, une claustrophobie de la transparence, qui fait sinueusement passer de la sympathie au mépris pour arriver jusqu'à la haine. Une sorte de catharsis moderne dont on ne ressort pas tout à fait indemne tant la vision misanthropique du réalisateur est ici poussée à son extrême.

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Le meilleur Haneke.

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Magnifique claque que ce Code Inconnu. Dans un style et des thématiques qui lui sont propres – pouvant rappeler Caché ou le Septième Continent mais, surtout, 71 Fragments d'une chronologie du hasard –, Michael Haneke propose une réflexion, ou plutôt un questionnement, sur notre relation à l’autre. Est-il inéluctable que nous échouions à nous comprendre et à communiquer, de par notre subjectivité, notre sexe, nos origines, notre classe social, notre éducation, notre langue, en somme, tout ce qui fait de nous un individu ?

Malgré la présentation de ce questionnement, il ne faut pas croire qu’Haneke joue les moralistes. Certes, le réalisateur propose de nous remettre en question mais ce n’est en aucun cas manichéen – comme beaucoup trop le pense quand on parle du cinéma d’Haneke. Son puzzle est là pour nous montrer que nous sommes trop souvent limités par notre propre subjectivité, et que, par conséquent, ce que nous pensons être la vérité n’est qu’un fragment de la réalité.

Comme d’habitude, la forme est aussi austère que maîtrisée. On a le droit à une mise en scène grandiose de la part du réalisateur autrichien, qui satisfera tous les amateurs de plans-séquences. Juliette Binoche livre peut-être sa meilleure performance avec le réalisateur. Superbe de bout en bout, elle est particulièrement incroyable dans la scène du métro qui – avec la première "vraie" scène du film, le premier plan-séquence – est la meilleure séquence de Code Inconnu ; de par l’intensité émotionnelle, la richesse d’interprétation qu’elle ouvre et, tout simplement, parce que c’est le cœur du film qui se trouve dans cette scène.

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Une des plus grosses claques que le cinéma a pu amener.

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Les quelques défauts des deux premiers films sont encore subsistants mais très mineurs. Les scènes mémorables s’enchaînent à vive allure, sont à chaque fois splendidement exécutées et, malgré les quarte heures de la version longue, Le Retour du Roi passe à une vitesse folle. Jamais on aurait pu faire une meilleure conclusion que celle-ci.