Les meilleurs films français de 2022 selon Frakkazak

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Hisparano

As Bestas ne laisse pas de doute quant à ce qui va se passer. La question, qui rend ce thriller haletant, c'est bien quand? Alors que les grains s'écoulent lentement dans ce fatal sablier, et que la tension s'étire, on est en proie à la paranoïa qui habite Dennis Ménochet. Son couple avec Marina Foïs est parfaitement incarné, tandis que la menace, simplette mais réelle, des locaux est assourdissante. Un thriller brillant, à l'image sublime. Génial.

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A l'instar d'un Memories of Murder, il ne faut pas s'attendre à avoir une résolution à l'enquête de La Nuit du 12 où on en sortira frustré. L'intérêt est bien sur le piétinement d'une enquête, où tout le monde est suspect, et où désespoir et incompréhension s'infusent dans la psyché des policiers sur l'affaire. Dominik Moll signe un polar poisseux, où chaque personne interrogé suscite questionnements et/ou dégoût, et où la trajectoire, établie dès le début du film, fait resurgir la noirceur d'un métier. Brillant.

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Forcément, en ayant déjà vu One Cut of the Dead, Coupez! ne pouvait pas me surprendre sur son concept. Mais la présence d'Hazanavicius derrière la caméra ne pouvait toutefois que piquer mon intérêt, et force est de constater qu'il s'approprie très bien le métrage, y instillant son savoir faire scénique, et remplaçant l'humour nippon par des références plus familières quand le besoin se faisait sentir. Un remake qui fonctionne très bien.

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Comme à son habitude, Dupieux part d'une idée vignette, un concept posé sur un mouchoir, et en tire un film absurde et drôle. On raconte des histoires, on parle de tout, surtout de rien, et on contemple la fin du monde parce que voilà. Mais en même temps on avoue son amour refoulé pour un rat baveux et on tire sa sagesse d'un poisson sur le grill.

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Louis Garrel mélange habilement les genres, passant aisément du film de braquage à la rom-com, en passant par la pure comédie ou le polar. On s'attache aux personnages, on rit bien, on est parfois en tension, et on ressort de la salle satisfait.

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Goliath est d'un classicisme évident, reprenant les grandes lignes de tous les films déjà fait sur le combat du tout venant contre les multinationales, mais n'en reste pas moins efficace. Efficace grâce à une écriture juste et une réalisation qui, si elle flirte parfois avec le too much, sait rester dans la bonne mesure dramatique. Grâce également à une distribution convaincante, Niney en tête dans son rôle de cynique absolu et glaçant. Tout comme le Dark Waters de Todd Haynes, on ressortira de la salle en se disant qu'il y a des lynchages publics qui se perdent.

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Les politicards, tous des encollés

Un Delépine et Kervern c'est toujours la promesse d'une comédie sociale satirique anar, et En même temps ne déroge pas à la règle, joignant par la raie les deux stars françaises comiques du moment. Le film tire sur tous les partis, réussissant à se caser juste avant le premier tour, et n'aura au final de tendresse que pour les deux causes qu'il défend, le féminisme et l'écologie. On retrouvera la panoplie habituelle de personnages barrés, croisés le temps d'un caméo (Yolande Moreau, François Damiens, Thomas VDB...), l'absurdement con de certaines situations qui fait mouche, et ce ton caustique qui fait toujours plaisir. Un bon cru du duo donc.

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Léger et gracieux, Klapisch livre avec En Corps un bon moment. Si c'est cousu de fil blanc en termes de narration, ça n'en reste pas moins agréable et drôle, avec des scènes de danse fort bien filmée. Mention spéciale à François Civil.

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Après Bac Nord qui avait pas mal remué le public français, Jimenez s'attaque à un autre sujet sulfureux et casse-gueule. Heureusement, il a eu l'intelligence de ne pas se prêter à une reconstitution des événements et à ne se concentrer que sur l'enquête. Novembre se suit donc comme un bon film d'enquête, où la recherche d'une aiguille dans une botte de foin semble tenir du miracle lorsqu'elle aboutit, et faisant douter de la solidité de notre système de protection antiterroriste. Écueils évités.

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Depuis toujours, Dupieux livre des films à concept simple, comme partant d'une blague écrite sur un coin de serviette, et développée sur 1h30. On trouve la blague plus (Rubber) ou moins (Mandibules) drôle et on passe à autre chose. Incroyable Mais Vrai ne déroge pas à la règle et on passe donc un bon moment en compagnie d'acteurs fendards, puis on sort de la salle et on passe à autre chose. On attend toujours quelque chose d'aussi poussé que Réalité.

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Plan (sans) con séquence

Gavras, qui avait jusqu'alors signé deux films vraiment fendards, part sur les sentiers du film de banlieue avec son pote Ladj Ly, et s'essaye par la même occasion à une réalisation plus musclée. Et clairement, ses plans séquence envoient. Mais ils envoient tellement que ça nous sort du film, qu'ils affichent un côté "dans ta face" trop prononcé et rendent l'exercice un peu vain. Tous comme les tergiversations des différents protagonistes, foncièrement plus cons les uns que les autres, et eux aussi, vains. Un film vain donc? Non, car c'est une expérimentation formelle inaboutie mais qui fait plaisir, et que si le pathos christique est asséné à la truelle, il y a tout de même une énergie sauvage qui se dégage. Raté, mais bien tenté.

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Comme sur le premier film du Palmashow, on alterne entre les bonnes tranches de rigolade, et les moments d'ennui tant l'humour du duo n'est pas toujours adapté au format long. C'est très con, mais c'est ce pour quoi on est là. Une comédie de cet acabit de temps en temps, ce n'est pas désagréable, et c'est toujours bien au-dessus de la grosse majorité des productions françaises en la matière.

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Cf Critique

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Le Seigneur et Annaud

Les scènes d'incendie sont plutôt réussies d'un point de vue reconstitution, mais sont ratées d'un point de vue repère spatiaux, vu qu'Annaud ne prend jamais le temps de nous présenter l'architecture de la cathédrale sinon par des plans extérieurs qui ne permettent pas de comprendre ce qui se passe sous la surface.
A côté de ça on a un film mauvais de bout en bout, avec des sous-intrigues complètement à la ramasse, une histoire de mamie avec son chat sur un toit sensé être drôle, des personnages mal joués, et un final où des milliers de chrétiens sont dans la rue en train de chanter leurs prières tout simplement vomitif.
Un raté sur presque tous les plans, et qui pose surtout la question quant à l'existence de ce film : pourquoi faire? Pas de recul chronologique par rapport à cet événement, usage prononcé d'images d'archives et de documents de la mairie de Paris, pas d'enjeux narratifs... Un documentaire aurait suffi plutôt que ce truc dégoulinant.