Les meilleurs films français de 2023 selon takeshi29

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Je n'ai pas le temps de développer, et vu le nombre de critiques tout a dû être dit à propos des innombrables qualités de ce GRAND film, mais Justine Triet, que j'aimais déjà beaucoup, a atteint ici - avec Arthur Harari qu'il faut absolument citer - un niveau de maitrise plus que rare dans le cinéma français. Et forcément un mot concernant le casting : Swann Arlaud est incroyable, et que dire de Sandra Hüller qui tutoie les étoiles.

(Chose que je ne pensais jamais dire : le jury cannois ne s'est pas trompé.)

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L'horrible confirmation Jessica Hausner, l'enterrement cinématographique de Woody Allen, un film français mignon mais que j'aurai oublié dans deux semaines, mon mercredi de sorties aurait pu être funeste s'il n'y avait eu ce tour de force signé Cédric Kahn. Ce "Procès Goldman" est passionnant à chaque minute, il renseigne certes un évènement, et un homme, précis mais il raconte surtout parfaitement la société française de l'époque, déjà bien fracturée.

Et c'est aussi un objet de cinéma fascinant, enfermé d'apparence mais d'une ingéniosité folle, avec des acteurs qui semblent prendre un plaisir absolu à dire les mots des autres, ou plutôt ce qu'on imagine qu'ils auraient pu dire.

Arthur Harari ou l'homme qui vit désormais dans une salle d'audience. Pour le plus grand bonheur du spectateur...

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Je n'espérais plus dire ça mais oui Quentin Dupieux m'a surpris et même un peu séché. Il signe probablement là, en quittant pour un temps l'absurde, son film le plus complexe, le plus riche, le plus politique. On rit alors que très vite on comprend qu'on ne devrait pas, que le comique n'est là que pour recouvrir pudiquement ce qui est dit sur la lutte des classes, sur les passerelles culturelles qui n'existent pas, sur la lâcheté, sur la condescendance du soi-disant instruit, sur le manque de communication.

Et sur le manque... d'AMOUR.

(Ça fait beaucoup de bien de sentir une salle bien remplie vibrer à l'unisson, sentir qu'en 67 minutes des spectateurs rient, découvrent pour beaucoup le génie de Raphaël Quenard, réfléchissent, et finissent avec les larmes aux yeux. Avec pour la plupart une seule envie, dire : « Nous on T'AIME Yannick »)

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Cette (lointaine) adaptation de Henry James est très certainement le film le plus envoûtant et le plus clivant de la semaine. Et je dois dire que j'ai eu peur durant les premières minutes, ne voyant que le jeu théâtral, le côté poseur, puis très progressivement je me suis retrouvé en état de fascination, presque d'hypnose face à cet objet, absorbé par la musique et la danse-transe.

Patric Chiha utilise quelque part les mêmes moyens que dans son incroyable doc "Si c’était de L’Amour", il mélange ça à une atmosphère qui se rapproche de celle des "Rencontres d'après-minuit" de Yann Gonzalez.

En ressort un cinéma qui en excluant la narration crée la sensation...

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Qu'on aime ou non Catherine Breillat il est rassurant de constater que son cinéma reste toujours aussi clivant, qu'il fait encore passer dans les salles quelques murmures de réprobation. Même si elle n'est plus aussi frontale - L'époque ne le permettrait plus - qu'à ce que je considère comme sa grande période, celle de "À ma sœur !" ou "Parfait amour !", elle continue à questionner la morale, à filmer le désir, la jouissance.

Et ici elle le fait en se reposant sur une actrice extraordinaire, Léa Drucker, qui semble s'être totalement abandonnée à son rôle, en jouant du contraste entre le glauque d'une situation et le solaire, en captant, et c'est sa grande force, les regards, les moments où tout se joue par le corps autant que par les mots.

Je ne l'attendais plus aussi en forme, je ne la savais plus capable de me mettre le frisson uniquement par la force de sa mise en scène, par une voiture roulant au son des Sonic Youth, de me serrer le cœur en faisant résonner Léo Ferré.

NB : Olivier Rabourdin est fantastique.

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"Vincent doit mourir" est le genre de film qui laisse espérer des lendemains qui chantent pour un cinéma français qui a encore globalement tendance à se regarder le nombril. On est dans du cinéma de genre, ou plutôt du cinéma de tous les genres, car si les nostalgiques de Mad Movies vont prendre leur pied, l'humour et la réflexion politique ne sont pas oubliés. Ou encore l'amour car il pourrait bien être la seule chose qui nous reste dans ce monde qui se désagrège.

On pense bien entendu beaucoup à Romero qui questionnait lui aussi la société avec ses zombies, et Stéphan Castang s'empare du sujet de la violence, de notre rapport à celle-ci avec une grande acuité, truffant son scénario de détails parlant, qu'on captera ou non, comme par exemple la voix d'une certaine Elisabeth Levy sortant d'un auto-radio.

Et grand respect à Karim Leklou, encore une fois monstrueux, qui doit avoir l'embarras du choix et qui continue à s'investir dans de tels projets, à donner sa chance à de tels premiers films. Et Vimala Pons est la preuve de l'existence de Dieu.

NB : Si j'en crois les réactions à la sortie de la projection le film atteint son but, une partie du public a eu du mal à supporter la violence sans fard, même si parfois laissée hors champ, à l'écran. Sans compter ceux qui sont sortis en cours de route.

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Heureusement il n'y a pas que des propositions faussement décalées actuellement dans les salles, il y en a aussi des vraies, des pures, qui ne plairont certes pas à tout le monde mais qui ne répondent à aucune mode, à aucune époque, à aucun cahier des charges.

Ce nouveau film de l'agriculteur-cinéaste Pierre Creton, digne cousin artistique d'un Alain Guiraudie, est libre, filme la sexualité sans effet, des corps considérés comme imparfaits sur le même plan que la beauté de la nature. "Un prince" raconte entre autres les apprentissages, à tous les niveaux, le désir, le souvenir, au son de voix off magnifiquement littéraires et incarnées (par Grégory Gadebois et Mathieu Amalric).

Je suis sorti de là chamboulé, ému, poursuivi de longues heures par la musique de Jozef van Wissem.

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Léonor Serraille orchestre une fresque symphonique familiale en mode mineur mais en émotion majeure, avec en creux un très beau portrait de mère mais surtout de femme courageuse et fière. Et puis il y a le ton choisi pour raconter les choses, les raconter oui le faire de manière sentencieuse, les asséner non. Car cette étonnante réalisatrice, capable de passer de "Jeune femme" à ça, niche son message farouchement politique dans l'élan romanesque introduit notamment par l'écoulement des années, par l'ellipse, sans avoir besoin de créer des ogres pour qu’on croit au conte. Et Annabelle Lengronne est prodigieuse.

Ce "Un petit frère" est reparti bredouille de Cannes, sa moyenne n'est pas folle ici, à croire que ne pas faire caca sur les spectateurs rend désormais transparent...

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Voici un film qui mérite amplement d'être vu sur grand écran, car malgré son apparente modestie avec son format carré et son histoire d'une extrême simplicité, il y a un point de vue de cinéaste à chaque seconde : gros plans omniprésents pour capter l'émotion dans les yeux et les visages, caméra qui épouse les peaux, les mains pour mieux souligner cet amour fusionnel, animation qui rythme et complète le récit.

Et puis il y a le fond, la manière d'être politique sans rien expliquer ni souligner, pour mieux laisser toute la place à Cléo et Gloria. A leurs rires, à leurs pleurs, à leurs liens que ni le temps ni la distance ne pourront briser.

Marie Amachoukeli filme l'enfance de manière aussi profonde que Jacques Doillon dans "Ponette". Et la vérité qui en ressort m'a rappelé celle d'un Pialat.

(Ou quand tu te retrouves comme un c.. à chialer en entendant du Nilda Fernández ...)

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Il y a donc deux occasions de crier « Viva Cinéma » cette semaine puisqu'en plus de l'OFNI "De humani corporis fabrica" on trouve parmi les sorties de ce mercredi un autre film qui tente des choses en permanence, s'aventure en dehors des chemins balisés au risque de cliver. Et c'est clairement le cas de cet "Envol" si j'en crois sa moyenne, un film qui sous ses apparats de film en pantoufle propose du septième art à chaque plan, jouant avec les formats, travaillant un grain sublime, mêlant de la chanson quasiment de variété au classicisme de la partition écrite par Gabriel Yared.

Bref après la merveille "Martin Eden" Pietro Marcello prouve une nouvelle fois qu'une romance, un film d'époque, qu'importe le genre, peut être transcendé par un geste de pur cinéaste.

Je m'en voudrais de ne pas glisser un mot à propos du casting : Raphaël Thiéry est colossal à tous les sens du terme et la nouvelle venue Juliette Jouan pourrait bien faire parler d'elle dans le futur.

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Kaouther Ben Hania va au bout de sa démarche entamée avec "Le Challat de Tunis" tout en poursuivant ses récits puissamment féminins. Cette fois elle rend son dispositif transparent, l'agençant devant nos yeux, montrant ouvertement comment durant un peu moins de deux heures la fiction va s'imbriquer dans le documentaire et inversement, comment une actrice va devenir Olfa ou Olfa une actrice, comment le romanesque permettra de raconter l'irracontable.

Scènes jouées, témoignages face caméra, répétitions, discussions de fausse/vraie famille fictionnées ou prises sur le vif, images d'archives, tout se succède, se mêle donc, et c'est par cette entremise que surgiront les vérités les plus douloureuses, mais aussi des moments de joie ou l'expression de ce que veut dire sororité.

"Les Filles d'Olfa" raconte des tas de choses, y compris que le niqab peut être "fashion", fait passer par des tas de sentiments, jusqu'à ce que notre sang se glace quand on comprend qui est le loup qui a mangé les absentes...

(Une fois de plus le jury cannois est passé à côté d'un pur objet de cinéma qui va jusqu'à déconstruire celui-ci pour mieux en démontrer la portée.)

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A 92 ans Alain Cavalier accompagne encore ses films dans les salles, parce qu'il est curieux, passionné, parce que tant qu'il en a les capacités il filmera sans arrêt, parce qu'il sait que le fait que ses "OFNI" franchissent encore les portes de certains cinémas tient du miracle. Alors il vient remercier les exploitants, les spectateurs avides d'un art différent, et il est alerte, passionnant et beau comme jamais. Je vois beaucoup de réalisateurs passer et je peux vous assurer que je n'avais pas connu depuis bien longtemps d'audience aussi enthousiasmée, non seulement par cette discussion stimulante, amusante, généreuse, mais aussi par ce film. Car pas mal de gens n'avaient pas vu un seul Cavalier depuis sa "bascule" et les remarques que j'ai entendues m'ont fait un bien fou, m'ont redonné foi en la capacité du spectateur à s'ouvrir à autre chose que du prémâché.

"L'Amitié", c'est : trois rencontres, trois amitiés, trois bonheurs. Et ça sort mercredi prochain...

(Si vous voulez rencontrer ce grand monsieur ne remettez pas ça à plus tard, il va continuer à faire des films mais ce sont ses toutes dernières rencontres avec le public.)

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Ce programme d'animation jeunesse (Deux courts et un moyen métrage) est une des plus belles choses que j'ai vues dans le genre depuis bien longtemps. De la poésie, de la réflexion, de l'émotion, et pour ne rien gâcher c'est un pur régal de douceur pour les yeux.

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Je suis assez surpris par l'accueil tiède qu'a reçu ce film, que ce soit par la presse ou ici, car j'ai trouvé cette fresque historique traitée sous l'angle intime à la fois sensible et digne, n'esquivant pas la douleur mais la montrant avec pudeur. De formidables actrices, en particulier la toujours parfaite Sarah Adler, une musique signée Avishai Cohen, autant de raisons supplémentaires pour s'intéresser à ce "Tel Aviv - Beyrouth".

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Après deux derniers docs très construits, orientés diront les détracteurs dont je ne fais pas partie, Sébastien Lifshitz a eu l'intelligence de comprendre qu'ici suffirait la parole des témoins d'une aventure incroyable. C'est à la fois didactique et déchirant, et je n'ai qu'un regret : que ce film doive se contenter du petit écran alors que tant d'autres, pourtant dépourvus de la moindre ambition artistique, squattent les salles.

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Elle est décidément très forte cette Jeanne Herry car après le très prometteur "Elle l'adore" et le bouleversant "Pupille" elle vient de me remettre une belle claque avec ce film qui provoque une émotion intense tout en travaillant de manière précise un sujet éminemment politique et important. Le scénario semble documenté au plus haut point, les situations sont si crédibles qu'on est immédiatement avec les protagonistes, la tension constamment maintenue, les flash-back n'étant représentés que par des images furtives afin de montrer l'importance de l'expérience vécue, du processus en marche. Et puis il y a sa façon de diriger les comédiens qui chez elles sont toujours remarquables et parfois se transcendent, à l'image d'un Fred Testot très surprenant.

Voici le prototype du film qui réunit cinéma populaire et cinéma d'auteur, et rien que ça quel plaisir !

(C'est touchant de voir une réalisatrice donner à sa mère son plus grand et beau rôle depuis bien longtemps)

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Clément Cogitore est un artiste pluriel, touche-à-tout, et ce qui frappe avant tout dans ce "Goutte d'Or" est sa faculté à nous immerger dans une atmosphère par le travail plastique, la photographie liée à une mise en scène qui ne choisit jamais la facilité. Son récit est riche et complexe, de son aspect quasi documentaire sur un microcosme très peu observé au cinéma à celui plus métaphysique qui renforce l'étrangeté de l'ensemble.

Cogitore filme la ville, surtout la nuit, à la manière d'un architecte, comme peut le faire Aurélien Bellanger en littérature, mais s'il la réfléchit pour la mettre en forme il ne l'intellectualise pas à outrance. De même le propos politique est présent, il ne s'en exclue pas, mais il n'angélise rien, montrant la violence de ce qui ressemble à une jungle.

Et il y a Karim Leklou, sa dégaine, son regard, une manière unique de se déplacer...

J'ai hésité entre un 7 et un 8, en tout cas ce film qui sortira le 1er mars m'a fortement impressionné, et bien que plus classique et abordable qu'un "Braguino" par exemple il ne laisse pas indemne.

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Nouveau documentaire de Claire Simon, et comme d'habitude c'est l'humanité, avec tout ce qui en résulte, qu'elle vient chercher, et trouver au carré, dans cet hôpital. Et avec quelle réussite car en se laissant le temps, pas loin de trois heures de film, elle nous offre toutes les émotions, des images et des paroles rares qui rappellent à quel point l'humain est fragile, mais aussi parfois beau.

Et comme toute grande femme de cinéma qui se respecte, celle qui aime passer du doc à la fiction, rencontre le "coup de théâtre" qu'aucun scénariste n'aurait osé écrire...

« Mes cheveux commencent à repousser »...

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Réussite ("Vincent doit mourir") ou non ("Acide") il est pour le moins excitant de voir de nombreux réalisateurs français se frotter au genre et à la "fin d'une ère" avec tant de gourmandise. Et Thomas Cailley semble avoir les moyens de ses ambitions quand il s'agit de tenir le public en haleine, de le chahuter autant que le bouleverser. Ses créatures sont tout simplement incroyables tant on sent chez elles la mutation en marche, la souffrance à quitter l'état d'humanité pour rejoindre l'animalité.

Dommage que le producteur n'ait pas fait son travail en réclamant de ramasser le scénario mais je ne vais pas bouder mon plaisir face à un film réellement novateur et puissant. Après ses formidables "Combattants" Cailley confirme qu'il a tout d'un grand.

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Film de l'ACID qui a électrisé Cannes et remporté le Cristal à Annecy "Linda veut du poulet !" est le genre de bonbon qui réconcilie avec l'animation jeunesse dont je déplore ces derniers mois la médiocrité et la niaiserie. L'animation est magnifique, les dialogues pétillent, l'humour est omniprésent alors que le fond est tragique. Les enfants se régaleront, les parents aussi tant ce film est ancré dans son époque, avec ses mots, ses personnages follement modernes qui nous embarquent dans une aventure débridée et ancrée dans l'époque.

Même les chansons sont des petits bonheurs, interprétés entre autres par Clotilde Hesme et Laetitia Dosch qui doublent formidablement des femmes d'aujourd'hui. Plus un petit cadeau offert par Juliette Armanet.

Espérons que des milliers et des milliers de familles en profiteront à partir du 18 octobre.

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Pour un premier long (Je conseille de voir "Le Vol des cigognes" qui travaillait en moins de trente minutes pas mal de sujets communs avec ce "Ravissement) c'est impressionnant de puissance et de maîtrise. Mais aussi de point de vue cinématographique car Iris Kaltenback joue avec les genres sans y aller vraiment, propose une photographie singulière, une manière de filmer la ville qui participent beaucoup à la réussite de son film. On ne peut être qu'ému, bouscoulé, et pourtant la jeune réalisatrice n'arrache rien au forceps, son seul artifice est le pur cinéma. Ah si il y en fait un petit artifice, la voix-off, souvent inutile mais qui permet ici d'éviter de créer de la tension sans rentrer dans l'explicatif, le démonstratif.

Et puis il y a ce casting parfait, Alexis Manenti, Nina Meurisse, et surtout Hafsia Herzi qui fait tout passer alors qu'elle parait en permanence en sous-jeu, qui nous oblige à traverser son regard de Droopy pour comprendre ce qui se joue en Lydia.

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Je viens de m'abonner à "Passion GoPro"... (cf critique)

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J'attendais Erwan Le Duc au tournant, afin de vérifier s'il serait capable de transformer le formidable essai "Perdrix". Et c'est oui, mille fois oui, car s'il quitte (Quoique) le pays absurdie il conserve sa délicieuse poésie perchée, son humour jamais facile, son envie de faire du cinéma à chaque plan.

On sourit donc, beaucoup, on a le cœur serré, souvent, et quand cette fille et son père formidablement attachants sont incarnés par Nahuel Pérez Biscayart et Céleste Brunnquell, comment ne pas craquer ?

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"Sept hivers à Téhéran" est une enquête qui vous remue, un témoignage qui ne laisse pas indemne. La notion de "Pardon" en Iran avait été traitée dans le remarquable film de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha en 2021, la voici avec des personnages qui auraient certainement préféré être de fiction...

Reyhaneh Jabbari (06.11.1987 - 25.10.2014)

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Premier long présenté à la dernière Quinzaine des réalisateurs ce "Barrage" soudanais va forcément cliver, avec son aspect contemplatif, et le fantastique qui risque d'en désarçonner plus d'un. Perso j'ai trouvé ça hypnotique, d'une beauté fascinante, mais comment pourrait-il en être autrement venant d'un disciple d'Apichatpong Weerasethakul ? En lisant ça certains savent déjà qu'ils resteront chez eux le 1er mars, d'autres auront j'espère noter la date de sortie de cet OFNI.

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Le passionnant "Toute la beauté et le sang versé" couronné à Venise, ce "Sur l'Adamant" à Berlin, il se passe visiblement quelque chose du côté des documentaires qui sont enfin regardés par les festivals internationaux comme des films de cinéma et de création à part entière.

Et ce film est en effet important, aussi politique qu'en leur temps les remarquables "Être et avoir" et "Le Pays des sourds" du même Nicolas Philibert. Celui-ci écoute, recueille les paroles à la manière d'un Depardon. Pas un hasard donc si on pense ici beaucoup au bouleversant "12 jours".

NB : Si vous voulez savoir où Michel Houellebecq se cache rendez-vous le 19 avril dans les salles.

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Voici un premier film qui m'a totalement enthousiasmé, séduit, stimulé : les dialogues de cette bromance (ou non) sont souvent amusants mais surtout justes et d'une grande finesse, les situations que le cinéma nous donne habituellement à voir en banlieue sont ici transposées dans un cadre trop peu montré, celui d'un village reculé, ce qui donne un sentiment rare pour qui a vu 2-3 films : celui de "jamais vu".

Et puis il y a le casting tout bonnement parfait, à tel point qu'on ne peut imaginer ce qu'aurait été ce "Chien de la casse" sans ces actrices et acteurs. Galatea Bellugi confirme qu'elle est là pour un moment, Anthony Bajon est parfait comme d'habitude, et puis il y a LE phénomène Raphaël Quenard, habitué aux seconds rôles et qui cette fois prend toute la place, à l'image de son personnage.

Ce film n'est pas là pour révolutionner le cinéma français, mais quel vent de fraîcheur !

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Les échos cannois donnaient l'eau à la bouche et je n'ai pas été déçu par ce thriller franco-tunisien qui sortira le 25 janvier.

Je précise qu'à l'issue de la projection à laquelle j'ai assistée, certains ont reproché à cet "Ashkal" de ne pas donner de réponse réelle à l'intrigue policière. Et c'est justement ce qui m'a plu, que la touche de fantastique qui berce le récit finisse par l'emporter, qu'on puisse interpréter à notre façon ce qui nous a été donné à voir. Youssef Chebbi use de la métaphores pour raconter beaucoup de choses sur l'état politique de son pays, mais avant tout on sent un grand plaisir, communicatif, à filmer ces lieux, ce feu, tant de choses tellement cinégéniques.

Il suffirait d'une étincelle...

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Ça respire la liberté, dans le fond et dans la forme, Fanny Molins filmant cet "Atlantic Bar" comme si elle mélangeait "Barfly" et "Strip-tease", le petit côté moqueur en moins. Car elle les aime ces énergumènes, aussi amusants que touchants, ces êtres esquintés par la vie, qui refont le monde ou se mettent à danser sur "La Tendresse" de Bourvil dans une scène d'une beauté plastique renversante, à tel point qu'on la croirait sortie du "Pacifiction" d'Albert Serra.

Un premier doc que je ne peux que vous encourager à aller voir le 22 mars 2023.

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Sofia Alaoui passe par le genre pour poser de vraies questions politiques et existentielles, avec une forme de mysticisme qu'on trouvait chez Malick avant que celui-ci ne fonde un plomb. Le tout dans des décors et paysages qu'elle exploite à merveille pour créer de l'étrange. Avec, et c'est peut-être le plus passionnant, un vrai point de vue de créatrice sur la représentation du paranormal à l'écran, ou comment quand on ne montre pas on crée de la fascination.