Les meilleurs jeux vidéo de 2020 selon Death Watch

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2013 fut l’année d’une œuvre qui marqua durablement l’esprit des joueurs pour indéniablement et légitimement gagner sa place au panthéon du jeu vidéo. The Last of Us incarnait la preuve que le monde du jeu vidéo n’était pas encore perdu malgré l’abondance des productions clonées qui encore aujourd’hui prônent un certain académisme par facilité. Un chef-d’œuvre synonyme d’espoir, nimbé de sincérité et de justesse dans le but de proposer une expérience mémorable avec amour et respect des joueurs.

2020 est l’année de la suite du phénomène The Last of Us. Son histoire inédite décide de ne pas épargner le joueur en lui procurant un profond malaise lors de nombreuses scènes d’une violence rarement aussi immersive dans un jeu vidéo. C’est aussi le retour de ce sentiment presque joyeux d’évoluer dans un monde dévasté et de prendre du plaisir à explorer les vestiges de l’ancien monde. Quoi qu’il en soit, le titre a malheureusement la trop grande lacune de ne jamais réussir à atteindre la justesse émotionnelle et la maîtrise du récit du premier The Last of Us. Une œuvre mitigée donc, mais qui sort tout de même du lot dans le paysage vidéoludique de ces dernières années.

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Mortal Shell est une œuvre qui disposait de peu de ressources lors de sa création. Pourtant, l’amour des Soulsborne suinte du jeu tout entier et en fait donc un hommage très appréciable. Mais plus qu’un simple clone de ses nobles inspirations vidéoludiques, Mortal Shell demeure un excellent souls-like qui possède néanmoins sa propre identité.

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Difficile de ne pas prendre en compte la précocité de la sortie de Cyberpunk 2077. Pour nous, les joueurs, les conséquences des conditions de travail dantesques des développeurs se situent directement dans notre expérience de jeu. Il y a des problèmes pour afficher les textures, des sauvegardes corrompues, des erreurs de chargement, et des dialogues décalés.

Pourtant, même ces gros défauts ne réussissent pas à plomber le Cyberpunk de nos rêves : C’est une histoire de cyborgs, de complots, de faux-semblants, le tout sous l’égide de Night City et sa face cachée monstrueuse.

D’emblée, cette ville futuriste se révèle aussi sublime qu’inquiétante. Éloignée de tout au milieu d’un désert avec ses publicités holographiques qui montent jusqu’au ciel, la beauté de Night City est égale à celle du Los Angeles de Blade Runner. Belle par son caractère pluvieux, ses lumières apaisantes, et le charme étrange de sa pollution. Des centres-villes, aux quartiers malfamés, jusqu’aux usines qui noircissent le ciel, on est écrasé par le gigantisme de cette ville magnifique au point d’avoir le tournis si on lève la tête vers les plus hauts buildings.

Mais il y a aussi toute une imagerie sensuelle et fantasmatique d’une décadence héritée d’un érotisme sans concession (poitrines visibles, regards malicieux, intentions sexuelles explicites…) placée ici et là par la publicité envahissante des rues. On n’est jamais loin de la satire de notre époque qui fait aujourd’hui du corps une marchandise commercialisable dans un but cupide (Tiktok, Onlyfan, Tinder, …etc), au point que la nudité est devenu un élément marketing public assumé. Car le genre Cyberpunk, c’est surtout la meilleure matière possible pour pousser le plus loin possible toutes les formes de décadences contemporaines afin d’imaginer le paroxysme de leur bêtise.

Cyberpunk 2077 est un ascenseur émotionnel constant, une mise en scène impeccable, des réflexions stimulantes, un univers immersif, et une ville visuellement sublime. Seuls l’abondance des bugs égratigne notre expérience au point de faire baisser dangereusement le jeu dans notre estime. Mais tel une bouteille de vin, le jeu se bonifiera sans doute avec le temps.

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Si l’on met de côté la douteuse liaison entre le Brexit et l’ambiance quasiment post-apocalyptique de cette vision dystopique de Londres, la grande force de Watch Dogs Legion réside dans le traitement de ses thèmes : numérisation de la société, atteinte aux libertés, ultra-surveillance, propagation de la pensée unique, communication mainstream, le pouvoir grandissant des réseaux sociaux.

Tous ces éléments sont là pour dépeindre un avenir pessimiste du Royaume-Uni (et plus généralement du monde occidental) à travers des prémonitions loin d’être déconnantes tant elles prennent une légitimité sur la base d’une vérité d’aujourd’hui bien réelle.

Malheureusement, en tant que jeu vidéo Watch Dogs Legion ne témoigne pas d'une grande innovation. Nous sommes à l’aube de la next-gen, pourtant les studios comme Ubisoft proposent encore des mécaniques qui commencent sérieusement à dater. Représentation symbolique de l’académisme profond qui gangrène les œuvres vidéoludiques actuelles.