Oh, mais que ce drama m’a donc agacée, horripilée.

L’histoire en gros : trois amies, dont deux passent leur temps à se moquer de la troisième, la plus intéressante, d’ailleurs, partagent des moments, beaucoup de moments, depuis l’adolescence.

Enfin, partagent, c’est vite dit parce que Cha Mi-jo et Jeon Chan -yeong ( respectivement Seon Ye-jin et Jeon Mi-do, la première lamentable héroïne de "Crash Landing on you", la seconde, archi-pénible dans " Hospital Playlist ") passent leur temps à se chuchoter des tas de trucs :

« On le dira pas à cette tourte de Jang Ju-hi hein ! C’est entre nous.» et à la chambrer, voire à se moquer d’elle avec une suave cruauté. D’abord, elle est pauvre, elle est, à leurs dires, moche et ringarde, ensuite, elle a un boulot merdique et elle n’a jamais eu d’amoureux, la loose sur tous les plans.

Les deux pécores, Cha, dermatologue en activité dans sa propre clinique, et Jeon, metteur en scène hautement renommée, sont si bonnes de tolérer une vendeuse, qu’elles peuvent bien la molester et la tenir à l’écart des choses importantes.

De toute façon, ses capacités intellectuelles ne lui permettraient pas de saisir leur profondeur.

Bouleversante illustration de l’amitié indéfectible du trio.

Et puis, voilà qu’un jour, Chan-yeong tombe malade. Mince, c’est un cancer, et en phase terminale, en plus.

Le destin, quand même, c’est moyen sympa.

Jeon est altruiste, elle décide de garder secrète sa mort proche. Sublime, forcément sublime, elle observe un silence pudique mais éloquent, assaisonné d’yeux humides et de rictus fugitifs de douleur aussitôt jugulée et sourit à voir Mi-jo et Ju-hi qui ne savent rien encore du drame.

L’homme qui aime la greluche est invité à l’honorer une dernière fois, puis à partir.

Celui qui est allié à Mi-jo, (mais comment peut-il être tombé en amour pour cette pimbêche au vinaigre ?), est écarté à son tour.

Ces types-là ne jouent apparemment que le rôle de sextoy à pattes : quand on n’en a plus besoin, on les rince et on les range.

Lorsqu’enfin, tout le monde est informé de la terrible nouvelle, une ultime fête est organisée et elle dit merci à tout le monde. C’est beau comme un roman de gare qui serait tombé dans de la confiture de shamallows.

On renifle ou pas. Moi, je n’avais pas de mouchoirs.

Et puis :

«On l'a mené à l'hôpital.

Pour le soigner où il avait mal,

Il s'était fait mal dans la rue,

Mais on l'a soigné autre part.

Et il est mort ! " ( Boby Lapointe.)

Donc, elle meurt, même que c’est triste, d’ailleurs, il y a du monde.

Peut-être la vie va-t-elle reprendre un cours un peu moins étouffant ?

Eh bien non, ce fléau continue à empoisonner son monde .« C’est bien, hein, mais qu’est-ce que ça aurait pu être mieux, si Chan-yeong était encore là…»

« On peut vraiment faire ça, qu’est-ce que Chan-yeong en aurait dit ?»

« Quoi, tu as le cœur de vivre, alors que Chan-yeon est morte, quelle égoïste tu fais !»

Depuis, j’ai vu Seon Je-Jin dans de très beaux films, comme "April Snow”, ” Ivre de Femmes et de Peinture”, et si je ne lui pardonne ni “ Crash Landing” ni ” 39” je reconnais que c’ est une excellente artiste et qu’ elle est touchante et délicate dans le très bon “ Something in the Rain”.

Et si certaines personnes ont pu être blessées par mes propos sur le cancer, je m’en excuse car là n’était absolument pas mon intention, le cancer, je connais.

Activité sur Thirty-Nine