06 72 43 58 15 !
C'est l'heure du 5éme album pour Justin(e) qui en perd ses parenthèses ! Mais c'est bien là tout ce qu'il perd, comme on le constate au fil des 16 titres ! Enfin, 15 +1 pour être précis. En effet,...
le 26 oct. 2017
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Justin(e) nous claque son 5ème album dans une régularité insolente (1 tous les 3 ans à peu de choses près) et malgré une quasi-absence sur scène entre 2016 et 2017. La formation n'a pas bougé depuis Treillères Über Alles en 2011 (Fikce à la batterie, Fab à la basse, Alex au chant, Oliv à la gratte), mais a enfin composé l'ensemble des chansons tous ensemble en même temps, une première depuis Accident n°7, le second disque de l'orchestre en 2008. L'album nous est présenté ici et là comme "pas trop différent des autres", "plus simple", "plus facile" mais "plus cohérent", de l'aveu même des 4 éjignés.
Globalement, je les trouve assez modestes. En particulier quand il est question de se différencier des 4 autres sorties majeures du groupe : Justin(e) réussit bien à faire quelque chose de neuf ! On a des parties instrumentales jamais vraiment entendues jusqu'à présent : les couplets très cleans et limite zoukés de Brûle raison brûle, les choeurs omniprésents de Mère chose, ou encore l'atmosphère légère des couplets du Bazar. On trouve aussi des structures plus familières comme Élisez reclus ! (qui me rappelle Tosquelles dans les mélodies et les thématiques), 06 72 43 58 15 (dont le côté rapide et rigolo rappelle Treillères über alles) ou Aurélia (qui partage plusieurs points communs avec Affreux, sales et méchants).
A propos d'Aurélia et 06, on peut ajouter Marge et pousser le parallèle entre les triptyques de fin d'A7 et 06. Un titre court et puissant (Le dernier homme - 06), une ballade assez atypique dans l'album (Affreux, sales et méchants - Aurélia) et un final magistral (De l'indirect et des mots d'ordre - Marge 2 francs Juin 1974). Je pense pas que ce soit volontaire, mais ça m'a sauté aux oreilles.
Il est assez important de souligner qu'il s'agit là d'un 5ème album, ce qui est inédit (du moins, il me semble) pour un groupe de cette génération, et qu'on a franchi de la barre des 80 chansons composées. D'autres groupes pourtant facilement reconnus comme majeurs et autrement plus populaires que Justine n'ont pas eu une telle cohérence et une telle qualité au bout de 5 albums. Produire des titres aussi forts, capables de s'installer pépouze parmi les autres gros tubes du groupe, c'est une sacré performance. Je pense à 06 72 43 58 15, Marge - Juin 1974 - 2 francs, Micropolitique du fascisme, Le bazar, Paris se repeuple ou encore les trop peu citées jusqu'ici Dyonisiennes.
D'un côté ça relaie malheureusement D+/M- à une position d'album un peu moins marquant (plus que 2 titres joués en live, et difficile d'en extraire d'autres si on tenait à établir un top 20 de la disco de Justine), mais de l'autre côté ça propulse 06 72 43 58 15 à hauteur d'Accident n°7 et Treillères Über Alles en terme de qualité. Et pas besoin d'un "tube genre Vie de merde" pour dresser ce constat.
Le groupe a célébré la sortie de son dernier né sur scène avec une dizaine de dates aux côtés d'Heavy Heart, Guerilla Poubelle, Poésie Zéro, The Attendants ou encore Diego Pallavas, et a donc du composer avec leurs derniers titres. Ils s'attendaient à galérer pour les rendre correctement en live et... c'est effectivement le cas.
Je sais pas si c'était le fait de ne pas avoir beaucoup fait de scènes ces deux dernières années, ou simplement le fait d'être tous tombés malade dès les premières dates, mais des titres comme Mère chose étaient trèèès difficile à claquer.
Autre point dommageable, c'est que, quand on écrit autant de bonnes chansons, faut quand même faire des choix pour tout faire rentrer sur une setlist. Fini les Régulièrement pop-corn, les De l'indirect... ou les Hommes providentiels.
Tout ça n'est qu'affaire de choix, mais les titres phares de 06 vont certainement devenir Brûle raison brûle, Frantz Fanon ou encore Mère chose, qui sont les plus joués en live et les premiers sortis avant le reste de l'album, mais par pour autant les meilleurs selon moi. Il y a tout un gros potentiel dans la face B du disque avec des titres comme Marge (qui s'inscrit directement parmi les meilleurs compositions punk-rock que j'ai pu écouter - prends ça NOFX), Aurélia, Dyonisiennes, Micropolitique ou 06 et c'est à mon avis ces titres là qui font la qualité de l'opus. J'espère qu'on pourra les voir sur scène un jour.
Finalement, pour des gars qui voulaient y aller mollo, les (plus trop) Nantais se retrouvent à claquer la sortie de l'année, à apporter du sang neuf dans une discographie déjà assez riche et dense et remettre un gros coup de clim sur le punk-rock français. Bravo à vous.
Sources :
https://www.youtube.com/watch?v=jummepZVQ4w
http://www.metalorgie.com/interviews/1599_Justin-e_Par-Email
Live du 01/11/17 à Saint-Dié (88) avec Guerilla Poubelle et Diego Pallavas.
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Créée
le 22 nov. 2017
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