Lâcheté et mensonges
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Sans être un fan absolu de "The Mats" (le surnom affectueux donné aux Replacements par leurs fidèles), j'attendais avec impatience le premier "vrai" effort solo de Paul Westerberg ("vrai" car "All Shook Down" n'était déjà plus un véritable album des Replacements…) : il faut dire qu'une sorte de consensus avait fini par se dessiner chez "ceux qui savent" pour qualifier Westerberg de meilleur songwriter de sa génération, une sorte de Dylan punk et en état fréquent d'ébriété. Malheureusement, "14 Songs" - soit beaucoup trop, "10 Songs" auraient mieux fait l'affaire… - commence par décevoir : trop de compositions banales, à la limite de l'insignifiant, trop de rock'n'roll fatigué, déjà entendu un peu partout ailleurs, ou même pas particulièrement inspiré, qui dissimulent souvent ces magnifiques moments d'émotion bancale qu'on adore chez Westerberg, comme s'il exposait son âme au détour d'une phrase un peu trop sincère. Et puis, peu à peu, ce disque pénètre chez vous, prend une place discrète mais chaleureuse dans votre vie, et confirme ce que l'on savait déjà : si Westerberg ne sera sans doute jamais reconnu comme un GRAND - car, finalement, "14 Songs" est une belle occasion franchement manquée de reconnaissance mainstream -, il restera longtemps comme le petit prince de notre jardin "secret" préféré. Et puis, écoutez quand même la dernière ligne droite de l'album, avant de le laisser prendre la poussière dans votre discothèque : Westerberg se réveille, retrouve ses réflexes punks, et nous livre une nouvelle version de lui-même en frère de combat de Joe Strummer. Et c'est beau. [Critique écrite en 1993, retouchée en 2015]
Créée
le 7 janv. 2016
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