Loin des studios feutrés, des enregistrements légèrement remixés, des textes déclamés sur un ton presque trop lisse, Fauve, comme baroud d'honneur, nous livre dans 150.900 la majorité de leurs morceaux en version live. Et il faut avouer que l'énergie du public, l'adrénaline de la scène, la prise de risque face au public, ça leur réussit plutôt bien. Ils assument, avec force leurs morceaux ; on est loin de simples textes récités, on est dans une vraie messe joyeuse. C'est moins propre qu'en studio, la voix est parfois à la ramasse par rapport à la rythmique, mais c'est justement tout ce qui fait le sel de cet album. Alors oui, Il y a bien encore dans certaines phrases, dans certains des "interludes" parsemés çà et là dans l'album cet arrière-fond typé "jeunesse parisienne", cette urgence de vivre, normalement poétique et belle, qui est parfois exacerbée sans but, sans vision, jusqu'à en être presque ridicule. Mais malgré tout, on sent les chemises mouillées, la transpiration, la communion avec leur public, la joie d'être sur scène, la fierté de partager, la beauté de certains morceaux et surtout, l'énergie.
Finalement, peut-être qu'il n'aurait pas fallu d'album studio...