Titre curieux. Morceau d’introduction Hip hop. 1,2, To The Bass, morceau qui figurerait sans peine sur le dernier album de A Tribe Called Quest. Le ton n’est pas donné. Cet album sera une compilation du savoir-faire du maître, qui n’a plus rien à prouver, et qui surfe sur la vague du remixage actuel. Jazz adoucit de soul, funk, musique ethnique ; Simply Said, instrumental de transition qui va plaire aux radios à thèmes. Where Is the Love, titre R&B de circonstance, avec deux belles voix, qui pleurent bien, et des violons. C’est tout ce qu’on attend de la R&B.
Passons sur l’excellence technique, cet album ressemble à une compil. Cela va un peu frustrer certains fans, de voir Stanley se cantonner à la rythmique sur certains morceaux, mais il prouve encore qu’il peut être un excellent accompagnateur, quand le besoin se fait sentir. Toutes les compos sont calibrées smooth jazz grand public. Los Caballos est une superbe échappée belle, en solo, à une ou deux basses, basse ténor. Il a ce son très particulier, et ce jeu en arpèges, un son très sec qui claque bien, reconnaissable, qu’on ne sait plus si c’est une basse, ou une guitare électrique, ou une basse ( ?) Just Cruzzin’ (avec encore les violons),très lounge, à écouter en fond sonore, lors d’un dîner avec des amis. On dirait du Earl klugh. Des rythmes milles fois entendus, il leur rentre dans le ventre et arrive à en sortir quelque chose d’autre que le pur groove. Il n’y a qu’à écouter le solo virtuoso de : Bout The Bass, pour comprendre qu’il n’y rien perdu de ses talents d’improvisateur. Sur un beat très dansant, et répétitif, il est affolant de dextérité dans ces circonvolutions mélodiques. Donc si on écoute avec attention, on ne trouvera pas que de la musique mainstream faîte par un jazzman. Il s’essaie à la R&B. pas terrible diront certains. Mais la musicalité qu’on trouve ici, on ne la trouve pas sur tous les albums du genre, c’est sûr, comme Hair :
Un slow funky, très pédale wah wah, très seventies, Sly Stone n’est pas loin. Touch. Pfff !!! Que dire ? Morceau de bravoure hispanisant, et beau à tomber par terre. Recorded live at Yoshi’s. Je disais compil au début pour plaisanter, mais compil de qualité sup. Basse acoustique, arpèges, contrechant, percussion. Il est capable de tout faire avec son instrument, et lui faire prendre corps. On dirait une danse, avec le public derrière qui ne cache pas sa joie.
Touch, baby.
Il peut passer de ça à un All The Children presque illustratif. Puis terminer avec le spoken word. Oprah Winfrey qui déclame Maya Angelou, poétesse engagée, pour texte poétique chargé de sens : I Shall Not Be Moved. Protest song inattendu sur un album pop contemporain, très lisse dans le propos. Là, on ne joue plus.
Et le salut final, encore plus doux, encore plus sage. Shanti-Peace-Paz…
Minimaliste. Un violon, une basse. Equilibre et beauté. Peu de notes. Moment d’émotion absolue.
Donc album assez hétérogène finalement, dans sa forme, mais cohérent dans sa globalité. Peace.