Si vous voulez le disque suprême à écouter à deux, ne cherchez pas plus loin. A deux ou tout seul, ça marche aussi, ça fait voyager. Rien que des ballades, de qualité supérieure, vocalement on a des interprètes hors pair, une section rythmique superbe et disciplinée, un son parfait, ne cherchez plus. Prenez ce disque. Si vous avez en tête une nana, et que vous avez du mal à conclure, elle prend du temps à se décider. Invitez là pour un dîner en tête à tête, et mettez ce disque. Effet garantie à presque 90 %, le reste dépendra de vous.
Et qu’on ne me parle pas de jazz. Ce n’est pas du jazz. Pas de tempo à 200 à l’heure, pas d’improvisation à tout va. À part l’excellence instrumentale, c’est beaucoup plus variété de luxe que jazz. Et dans ma bouche, variété n’est pas un gros mot. Beaucoup de standards de jazz, sont des morceaux issus de comédies musicales, réarrangés à la sauce jazz. C’est le genre d’album qui fera que votre voisin amateur exclusif de Death Metal Norvégien, (il n’écoute que ça à longueur de journée), et bien il viendra frapper discrètement à votre porte pour vous demander :
« Qu’est-ce que t’écoutes là, gars ? C’est super cool, ça! »
C’est Ella et Louis, tout simplement.
On pense les connaître, les avoir déjà écoutés mille fois, erreur. Ecoutez d’abord, après on pourra discuter. Et comme souvent quand je mets dix, j’ai du mal à sortir un titre. Avec un répertoire pareil, c’est normal, Moolight In Vermont, qui semble avoir été écrit pour la voix d’Ella; Cheek To Cheek, un de mes préférés, (choix tout à fait subjectif). Avec le piano discret, syncopé, percussif, c’est beau ! Tenderly, avec les deux voix qui font chacune une partie, puis se rejoignent, en duo, d’une simplicité biblique. Stop talking ! Ella et Louis, une certaine idée du bonheur. CD à écouter une ou deux fois par an seulement, pour ne pas gaspiller, c’est comme un grand crû.