Plus difficile qu'en 1976
En 1976, 2112 marque le début de l'apogée de Rush qui durera jusqu'en 1981 (ou 1982, selon l'appréciation de Signals de chacun). L'opus apparaît dans toutes les anthologies du type "Meilleurs albums de tout les temps" qui se respecte et la pièce titre est un obligatoire du rock des années 70s. Rien de tout ça n'est volé, 2112 est réellement un grand disque.
Cela dit, 2112 souffre de son format suranné. Alors qu'une pièce-fleuve de dizaines de minutes se justifiait parfaitement durant l'ère 33T - couvrant simplement une face entière du LP - ce type de chanson paraît aujourd'hui dépassé, d'autant plus lorsqu'il comporte plusieurs sections distinctes. Du haut de ses 20 minutes et de ses 7 parties distinctes, la pièce "2112" - attraction principale de son album homonyme - en est le parfait exemple. À une époque de singles, de mp3 et d’immédiateté, j'imagine mal quiconque se taper le morceau entier, d'autant plus si seules quelques sections l'intéresse. Bien entendu c'est possible d'avancer jusqu'à celles-ci mais tout l'intérêt se perd.
Autrement dit je vois mal qui ira écouter les 20 minutes de "2112" dans leur intégrale aujourd'hui mis à part les vrais fans de Rush et les aficionado de rock progressif 70's. Les fans un peu plus "occasionnels" du groupe trouveront davantage leur compte sur d'autres albums aux chansons plus standards mais non moins excellentes (Permanent Waves, Moving Pictures). Quant aux amateurs de musique qui veulent simplement essayer un album considéré "classique", ils aimeront sans doute leur expérience mais sans y revenir par la suite.
Oh, et pour ce qui est des autres morceaux du disque, on a droit à du très bon ("A Passage from Bangkok", "Something from Nothing") et du moins bon ("Tears"). Disons simplement qu'ils ne gâchent rien mais que ce n'est pas sur ceux-ci que la réputation de 2112 repose.