Première grosse sortie de la rentrée : Factory Floor : « 25 25 ».
Le duo est effectivement attendu au tournant tant le premier album, lancé sur le prestigieux label « DFA » (dirigé par James Murphy leader du groupe LCD Soundsystem) et produit par Stephen Morris (batteur de New Order) avait reçu un accueil très positif des critiques…
« 25 25 » ne surprend pas dans la mesure où Factory Floor se contente en quelques sorte de pousser encore un peu plus loin les bases, déjà sans concessions, jetées en 2013… mais cette fois-ci c’est est encore plus dépouillé… Tout ce qui a été jugé inutile a été enlevé… nous voilà donc en présence d’une musique à l’IMG (Indice de Masse Grasse) proche de 0% … chaque morceau nous propose pendant 5 à 8 minutes sur un rythme binaire, une « mélodie » réduite à sa plus simple expression accompagnée de textes ne dépassant jamais 3 mots… Pourtant derrière ce parti-pris de l’aridité, le groupe réussit l’exploit à susciter en nous plein de références musicales connues (pour peu que l’on s’intéresse un tant soit peu à la musique électronique)… Impossible de ne pas penser çà et là à Kraftwerk et New Order (pour les sonorités), à la techno de Detroit des années 90 et allemande des années 2000 (pour l’aspect minimaliste) ainsi qu’à l’ « Electronic Body Music » (pour l’ambiance « totalitaire » à la Nitzer Ebb ou Front 242 que les (courts) messages pourraient faire passer tels les slogans : « Work » ou « Ya »répétés en continu).
Dans le concept « jusqu’au boutiste », le pari de Factory Floor est réussi… Pour le reste… il faut reconnaître que les oreilles et le cerveau auront bien du mal à supporter l’écoute de cet album d’une traite (8 titres pour 60 min) et que ce type de musique a sans nul doute davantage sa place à 3H du matin dans une rave party enfumée qu’en ambiance de fond dans son salon… Peut-être peut-on quand même envisager de placer une chanson dans son lecteur mp3, en powersong pour placer une belle accélération dans une course pédestre… avec le risque alors de connaître la même expérience de Yohan Diniz au 50 km marche des J.O !