30 un album plus intime aux influences nu soul/pop soul/Jazzy

C'est un évènement mondial le retour de Adele la chanteuse la plus populaire des dix dernières années. La recette d'Adèle c'était ce mélange de pop et soul avec une facilité déconcertante, un 21 devenu un classique de la musique populaire récente loin devant ses consoeurs (chaque chanson fait encore office de tour de force, un somptueux record mélancolique).
Difficile de faire mieux après ça avec les attentes du publics, la pression des maisons de disques.

25 en 2015 était très bon quoique un peu poussif, pas très bouleversant ou surprenant tout juste bon avec des très belles surprises.

En 2021, Adele livre (pour moi) son album le plus intime et profond. Elle explore davantage la soul voir la Nusoul, le jazz, elle évoque sa vie mais sombre moins dans la tourmente mélancolique.
Les références subtiles au genre soul, ça fait plaisir surtout dans sa génération, Adele ne sombre pas dans la musique facile.
L'album a un vrai fil conducteur de a à z.

Sur Strangers By Nature, la classe s'empare d'elle avec la montée des violons et cette voix tout en douceur. Un mix entre du bon disney rétro ou du sinatra, façon adele.
Easy on me était un bon choix de premier single, ça rassure, c'est la marque Adele, mélancolique ballade au piano à la turning tables de 21, adele connait ses classiques et maitrise à merveille son personnage authentique. Carton plein.

Avec My little love, on se croit dans un disque de alicia keys en 2003, interlude parlée à la you don't know my name, morceau nu soul planante au piano avec cette ambiance si particulière.

Comment ne pas penser à Erykah Badu sur la piste Cry Your Heart Out au niveau de l'ambiance, des choeurs, cette influence nu soul plus reggae. Tout va si bien avec la voix de Adele. C'est une chanson si triste mais pourtant elle est très dynamique.

Oh My God et Can I Get It forment le duo légendaire de up tempo qui sont là pour rafraichir le répertoire de Adele, et c'est une réussite, ça lui va bien, elle ne se perd pas et garde sa particularité. Oh my god a tout pour surprendre le grand public (refrain très produit et agréable).

I Drink Wine doit être absolument un tube pour montrer cette facette soul de l'album, d'une classe folle. Elle se rapproche cette fois çi de la grâce d'une Aretha, soul, gospel on a tout ça dans la voix d'Adele.

L'interlude est très sous estimée, ici adele ressuscite l'un des meilleurs pianistes de jazz des années 50 le talentueux Erroll Garner dans un morceau nu soul aux tendance jazzy avec cette voix douce et pleine de nuances.
Elle ouvre une certaine cohérence avec Woman Like Me, une de mes favorites avec ce texte tranchant sur son divorce et ce groove dans sa voix, un must have.

On termine l'album sur un tourbillon d'émotion sur le piano percutant de Hold On avec les chœurs gospels d'une beauté et ce final époustouflant.
On a déjà plus de souffle quand arrive To Be Loved, le titre le plus brut, très triste avec une voix écorchée, certainement sa plus grande performance vocale dans un album studio.
Enfin sur une note très james bond influence on termine cet album d'exception avec Love Is A Game.

Avec cet album Adele prouve une fois de plus qu'elle n'est pas qu'une simple chanteuse, elle a une culture musicale soulful, jazzy très riche et elle possède toujours ce talent pour transposer le tout dans une musique accessible avec des textes très intimes.
Peut être que le public va avoir du mal à rentrer dans cette nouvelle ère car Adele pense avant tout à faire sa musique plutôt qu'à plaire à la ménagère.
Si 21 est un classique de rupture, 30 est la BO intime de Adele.

BRAVO l'artiste.