Eightiiiiiiizzzzzz…Tout explose dans le rock pas mal de grands musiciens des sixties végètent, sont morts ou oubliés mais ils ont laissé après Woodstock ou autres grands festivals des marques profondes. En France les supermarchés déboulent à donf dans les villes de province à l'image du Grand Bazar des Charlots. On y va le dimanche en famille manger une glace à la cafétéria. Il fait bon vivre pour la "middle class" et on ne connait pas encore les travers du consumérisme qui se développe tranquillement comme une pieuvre étend ses tentacules. Les ordinateurs balbutient et le téléphone portable appartient encore à la science fiction ! La consommation devenue si facile grâce au chariot du samedi matin englue et enferre les gens avec une facilité déconcertante. Tout se démocratise, la musique aussi, récupérée par des gamins qui savent à peine plaquer quatre accords et qui vont apprendre sur le tas à l'image du mouvement punk qui chamboule tout fin seventies.
Eightiiiiizzzzzz…Le Reggae débarque de Jamaïque et pérennise la Weed culture chère aux hippies disparus, le Ska déboule comme une vague dans les collèges, les lycées et fait danser tous les "Teen ager" de France, la New wave enterre les mods, le Hard Rock AOR bouscule le Hard Blues Psychédélique, le métal né des seventies de la patte du Blue Oyster Cult ou du Black Sabbath se popularise. Voici venu le temps de profiter du monde qui s'habille de couleurs fluos flashy...
Charnière : l’album du Floyd « The Wall » sort en 79 et le film hallucinant d’Alan Parker en 82 !
Franchement qui peut nier que tous les courants musicaux érigés sur le blues et le rOcK’n rOLL cher à Chuck Berry se sont diversifiés dans les Eightiiizzzzz. Oui les racines du rock sont noires comme l’origine de l’homme né en Afrique…encore des vérités, des évidences !
Dans les boîtes de nuit enfumées par la cigarette quand le DJ n'est pas trop naze on peut entendre B52's, Police, Clash, Supertramp, ACDC, Soft Cell, Dépèche Mode, Kate Bush, Stranglers, Earth Wind and Fire, Killing Joke, Taxi Girl, Téléphone, plus tous les tubes dansants à la mode de l'époque...et bien sur FOREIGNER !
A vous qui n'avez pas connu les slows !
Bien calé derrière ses platines et auréolé d'un nuage dense de clopes le DJ du Tyffany's attrapa son micro :
- Voici venu le moment de la série tendre et sentimentale mes petits poussins et on commence avec le slow qui tue "Waiting for a girl like you" !
Foreigner à la base est un groupe de Soft Rock limite « Easy Listening » progressif rock puis à l’image de cet album grand luxe il deviendra un fer de lance de l’AOR ou Arena Rock parfois encore qualifié de Hard FM. Foreigner pour ses quatre premiers albums (bonus en 91 avec le très bon « Unusual Heat ») n’aura de cesse de progresser pour donner des tubes et des musiques magnifiques toujours mélodieuses intégrant synthétiseurs de Ian Mac Donald (ex King Crimson) qui lâchera l’affaire avant l’apogée de ce « 4 » et Guitare/Synthés de Mick Jones (Pas celui des Clash celui Ex Johnny Halliday) soutenus par un duo Rythmique lourd (pointures là encore notamment le bassiste Rick Wills ex Peter Frampton, The Small Faces, David Gilmour, Roxy Music, Soft Machine) mais fin ! Foreigner c’est un peu tout ça mais avant tout une voix...la Voix ! Tremblez dans vos culottes et dans vos slips filles et garçons Lou Gramm le singer à la gueule classieuse, aux longs cheveux blonds permanentés et à la voix d’or attrape le micro !
Oui les Eightiiiizzzz en France c’était une pente ascendante vers le magnifique mirage consumériste que nous sommes maintenant en train de dévaler plein fers vers des lendemains qui semblent plus sombres pour toutes les jeunesses.