A force d'aimer autant Kasabian, et de les suivre fidèlement à chaque étape de leur irrésistible ascension vers des sommets de plus en plus mégalos, il y avait un risque d'épuisement de notre part, et de redite de la leur. Souvenons-nous comment Oasis a rapidement tourné en "eau de boudin" après la merveille que fut "Morning Glory"... eh bien, les lads de Kasabian sont sans doute (beaucoup) plus malins que les frères sourcilleux, parce que ce "48:13" ne sera pas encore - pour moi, au moins - l'album du décrochage. La recette ici, au delà de l'idée amusante de la pochette et des titres ? Beaucoup, mais alors beaucoup plus d'électro, ce qui nous sauve de la répétition adlib des plans psychédéliques piqués aux Beatles - même si la belle conclusion de "S.P.S." prouve que la formule marche toujours -, tout en distingant nettement Kasabian de la concurrence. Et cette électro souvent furieuse, si elle nous prive quelque peu des habituelles subtilités mélodiques de Pizzorno, a le mérite de positionner le groupe comme 100% fun, 100% dance, comme en dehors de la course incessante des groupes Rock anglais vers la consécration suprême. Bref, si "48:13" déborde de passages épiques, portés par des beats imparables et par les exhortations incessantes de Tom Meighan, et offre en outre de passionnants moments plus expérimentaux, il est aussi l'album où Kasabian semble le moins se mettre la pression : ici, la musique est avant tout affaire de plaisir, le nôtre comme celui de Kasabian. On les aime encore plus pour ça ! [Critique écrite en 2014]