Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de The Cure, composée de 13 albums studio.
En 2008 paraît 4:13 Dream, dernier disque toujours en date. Après une sortie de l'album éponyme quelques années auparavant, ce treizième disque aurait dû être suivi très rapidement d'un quatorzième. En effet, si 4:13 Dream devait initialement être un double album, il a été conclu, pour raisons contractuelles, qu'il sorte en simple, suivi rapidement par sa suite, vendue comme plus sombre. Il n'en sera finalement rien et pendant seize ans, cet album aura le dernier du groupe anglais à se mettre sous la dent. Au grand dam de beaucoup.
Au grand dam, car au-delà de ne pas voir l'œuvre globale de The Cure s'étoffer davantage, avec toute l'excitation que cela peut amener, ce disque lui-même fait parti d'un petit tout, à savoir la dernière partie de la discographie du groupe, qui ne fait pas consensus. Euphémisme. Pour beaucoup, 4:13 Dream fait donc parti des moins bons, ou des pires, c'est selon, albums du groupe britannique.
Je pense qu'il serait intéressant de préciser, avant de parler de l'album en lui-même, que ma vraie rencontre musicale avec The Cure reste récente, datant de plus de deux années. Je n'ai donc pas créer pour ces derniers albums, donc je connaissais la réputation, une attente particulière avant de les découvrir. C'est donc avec l'impulsion de se dire "il y aura peut-être des choses sympas à trouver" que je les ai lancé, ayant donc fini mon odyssée Curienne par ce disque-ci.
Et ça commence plutôt bien, voire même vraiment bien, avec un premier morceau, "Underneath The Stars", qui ouvre comme il fallait cet album. Je trouve vraiment ce groupe a un don pour commencer un disque avec le titre qu'il faut. C'est toujours une réussite. Bien que celle-ci ne soit pas la plus marquante ou brillante, elle permet de poser une ambiance, un rythme et une couleur directement, avec sa longue intro et les minutes qui se coulent en se permettant les respirations musicales qu'il faut. C'est vraiment appréciable et permet déjà d'imaginer des bases solides pour faire un bon album.
Malheureusement, les bases deviennent plus tremblotantes dès le second morceau. Je ne saurais dire de "The Only One" qu'il est un mauvais titre. Déjà car je ne le pense pas. Mais pour moi il devient redondant dès la première écoute, presque. Ça s'écoute mais quel sentiment de réchauffé il me donne. Depuis Wish, j'ai l'impression que The Cure en ont fait beaucoup des morceaux comme celui-ci, et ce dernier ne semble vraiment rien proposer de plus. Il peut vraiment être interchangeable avec un autre. D'ailleurs, je pense pouvoir dire la même chose de ce qui suit, avec "The Reasons Why", bien que l'écoute me soit un poil plus agréable, j'y ressens une petite accroche un peu plus palpable. Après je connais pas du tout la réception des morceaux de ces albums, et peut-être que certains sont très aimés et que je fais partie d'une minorité à les voir ainsi, mais c'est mon ressenti en tout cas.
"Freakshow" impulse un petit tempo bien sympathique qui le rend catchy et fait parti des petits hauts de l'album. Petits car en comparaison à d'autres hauts de la plupart des albums de The Cure, on est quand même loin pour moi en terme d'affect d'être sur le niveau standard. Disons qu'après deux morceaux mi-figue mi-raisin, il fait plaisir. D'autant plus que les deux qui suivent ("Sirensong", "The Real Snow White"), bien que distincts, me ramènent à des sonorités très (trop?) entendues dans cette fin de discographie, mais ça s'écoute une fois de plus.
Et on serait vraiment rentré dans un sacré ventre mou, sans "The Hungry Ghost", qui n'est pas révolutionnaire mais dont le refrain m'emporte totalement. Arrivent "Switch" et "The Perfect Boy" qui sont pas loins d'être pour moi, surtout le second cité, les morceaux les moins intéressants du disque. Ça rentre par une oreille, ça ressort par l'autre. Et on avance.
Et c'est là où le plaisir commence vraiment! "This. Here And Now. With You" n'est pas parmi ces titres dans lesquels le groupe tente quelque chose de nouveau. Il se fond même dans la couleur musical de l'album. Pourtant, et ce n'est que mon avis une fois de plus, mais je le sens plus incarné que la plupart, et en est donc plus efficace, avec un refrain qui reste en tête. Bien sympa.
Mais mon vrai temps fort de ce projet est l'enchaînement des deux morceaux suivants : "Sleep When I'm Dead" et "The Scream". Pour le premier, au-delà d'être bien entraînant, il une dimension que tout ce qui lui a prêté dans ce disque manquait selon moi (hors l'introduction). Il me renvoie un peu aux années 80 du groupe, de la trilo à des morceaux tels que If Only Tonight We Could Sleep. Tout proportion gardée évidemment mais disons que l'imaginaire renvoyé m'est voisin. Quant au deuxième titre cité sur ce paragraphe, l'avant-dernier morceau de l'album, j'avoue bien y succomber. J'aime la compo, sa progression tambours battant et l'incarnation rageuse de Robert Smith, qui semble d'un coup bien en éveil. Peut-être que la mollesse artistique de l'album rends ces deux morceaux plus beaux à mes yeux, mais ils fonctionnent en tout cas très bien chez moi. Quant à la clôture, l'impression d'avoir déjà entendu ça plusieurs fois sur Kiss Me Kiss Me Kiss Me, et en bien mieux.
4:13 Dream, un album qui ne sera pas le pire entendu dans une vie, clairement. J'aurais même du mal à le considérer foncièrement mauvais. Que c'est anecdotique cela dit, et venant d'un groupe majeur comme celui-ci, on sert forcément un peu les dents. Totalement étonnant de savoir qu'un autre album était dans les tuyaux et que initialement, ils devaient formés un double album. En 13 titres, on tourne déjà suffisamment en rond et le groupe montre quand même une certaine panne d'inspiration. Pour le coup, un double aurait pu être vraiment difficile à l'écoute. À moins que tous les meilleurs titres étaient loins du disque que nous avons eu. Je n'ai pas la réponse. Et peut-être tant mieux. Vive The Cure quand même.