The tanned
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Combien de fois dans votre vie vous êtes-vous exclamés à l'écoute d'un album rock français moyen "c'est pas mal pour un groupe français" ? Comme s'il était acquis que des types connaissant l'existence de Michel Galabru ou le tracé de l'A 14 sur le bout des doigts partaient de trop loin pour faire illusion dans une discipline chapeautée par les anglo-saxons.
La francité constituant un paramètre essentiel à prendre en compte avant de juger de la qualité du disque. Un peu comme quand on regarde un match de foot féminin et qu'on s'efforce de trouver des qualités au spectacle offert. Pour ne pas paraître obtus ou sexiste on relativise, ça va moins vite, c'est moins intense, y a plus d'erreurs, mais on y trouve un charme.
Pour répondre à cette question de base, perso je le fais constamment. Parce que le rock français est historiquement un truc improbable, comme peut l'être un groupe de salsa japonais ou une pâtisserie éthiopienne. On m'objectera que j'ai tort, qu'il y a toujours eu des super groupes de rock français : Bashung, Magma, Les Dogs, Noir Dez, Phoenix, Taxi Girl, Lescot, Louise Attak, Fauve, Saez et plus j'avance dans l'énumération plus vous vous dites qu'en fait y en a pas tant que ça.
Peut-être que la France est un pays de chansons, de musique instrumentale, d'electro, de rap, et que la dynamique propre au rock rend l'usage du français trop difficile. Soyons honnêtes, on ne brille pas dans le monde par la qualité de nos indé rockeurs. Sur disque on discerne assez rapidement ceux qui avaient 12 en LV1.
La vie de Bryan
Une scène garage hexagonale psychédélique casse la malédiction et de nombreux groupes ont émergé sur les 10 dernières années. Des musiciens qui font un job correct quand bien sûr ils ne tombent pas dans un excès d'ironie dans le style vestimentaire, les compos et les patronymes : La Secte du Futur, JC Satan, Forever Pavot, Frustration, Sudden Death of stars et les poulains du label Born bad ou Teenage Menopause pour ne citer que les plus étincelants représentants.
Parmi eux on trouve surtout les plus talentueux du lot, enfin selon moi hein c'est ma chronique donc je raconte ce que je veux, Bryan's magic tears qui a sorti fin 2018 "4 AM" un album monumental. Un groupe en recherche constante - et fructueuse - de mélodies, avec une intelligence certaine dans les compositions qui leur permet de s'approcher de près de leurs influences tout en gardant une réelle identité. On pourra devinez qu'en vrac Dinosaur Jr, Sebadoh, Jesus and Mary Chain, Ride et My Bloody Valentine peuplent leur collection de disques. Benjamin Dupont le compositeur, regarde tout le monde dans les yeux et pourrait donner des leçons de songwritting à n'importe quel anglais à chemise à carreaux qui se présenterait à lui.
Doux Jesus
Les preuves de talent crevaient déjà les yeux sur le premier album : Son of a witch, ou Hand of summer, laissaient présager du lourd. Il n'aura fallu attendre que le second album pour que le potentiel n'explose aux oreilles. Dès le Ghetto Blasterintroductif qui transforme Max Dormoy et le nord du 18eme en Seattle des années 90, on comprend que le petit groupe abonné aux modestes affiches commune avec Villejuif Underground, change de dimension et serait en droit d'entendre des milliers de personnes reprendre les Ouuu wouuuuuu ouuuuuu qui constellent certains refrains.
Plus pop que les autres, plus inspirés aussi que ces groupes qui cherchent à dissimuler leurs carences techniques derrière un son crade garage et des productions "brutes". Bryan Magic Tears crache une certaine mélancolie via un mur du son bien façonné. Trois guitaristes, pour un résultat saisissant. Le Smithien (du début) CEO, Marry me, 4 AM... aucun maillon faible ni grossier remplissage dans un album qui flirte avec le shoegaze, le garage, la pop et le psyché sans jamais s'engager. Les messies du rock français ou une sensation qui tombe au bon moment pour mieux décevoir par la suite ? Aucune idée.
Toujours est-il que 4 AM est peut-être bien le meilleur album de 2018 alors qu'ils sont Français et qu'ils connaissent l'existence de Michel Galabru, le tracée de l'A 14 sur le bout des doigts, le répertoire de Christophe, Thierry Roland, Benoit Hamon, la Grande Vadrouille, les Wampas, Tatayet, Frankie Vincent, Xavier Gravelaine etc... etc...
Créée
le 2 mars 2019
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