Le K.R.I.T que l'on attendait tant

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, Big K.R.I.T, de son vrai nom Justin Scott, est un des rappeurs les plus prometteurs de cette décennie. Révélé en 2010, avec le projet K.R.I.T Was Here, Justin a enchaîné par la suite d'autres mixtapes de grande qualité : Return of 4Eva en 2011, 4eva N a Day en 2012, King Remembered In Time en 2013 et enfin It's Better This Way en 2015. Acclamé par les sites américains spécialisés dans le Hip-Hop, K.R.I.T a montré que la frontière entre les mixtapes et les albums est de plus en plus floue. La plupart des albums de rap sont aujourd'hui finis à la va-vite, commercialisés après avoir balancer deux-trois singles fades et déjà vu tandis que K.R.I.T lui a sorti des mixtapes d'une incroyable richesse musicale, alors qu'elles sont GRATUITES. Car en plus d'écrire lui même ses sons , le jeune rappeur de 31 ans est également producteur, ce qui donne à sa musique un coté authentique et personnel. Vous ajoutez des instrus de grande qualité ainsi qu'une voix tout terrain , capable de rapper de manière posée ou agressive mais aussi de chanter des refrains mémorables, puis un putain de charisme et vous avez Big K.R.I.T.
Le talent et le potentiel de l'artiste n'ont pas échappés au label Def Jam avec qui il réalise deux albums: Live from the Underground en 2012 et Cadillactica en 2014. Bien accueillis par la presse ces deux projets m'ont globalement laissés sur ma faim, ainsi que de nombreux fans. Peu de sons marquaient les esprits, les productions étaient à des lumières de ce que K.R.I.T nous habituaient sur ces mixtapes. Le rappeur décide finalement de partir du label en 2016 avant de lacher un son bien vénère " Free agent " dans lequel il critique le label pour ne pas l'avoir assez fait confiance et surtout pour lui avoir imposer des sons qu'il ne voulait pas sortir, preuve qu'il regrette comme ses fans ses deux albums.

Voilà que sort en 2017 , 4eva Is a Mighty Long Time , un double album en indépendant. Les plus attentifs remarqueront que le titre"4eva" fait référence au nom de ses 2e et 3e mixtapes, probablement ses 2 projets le plus réussis. Ce double album est donc un retour aux sources , à ce que K.R.I.T faisait avant son passage chez Def Jam. On ressent cette ambition directement à l'oreille : il produit une bonne partie de l'album et même quand il n'est pas producteur on retrouve ce que l'on aimait dans ses mixtapes : Du Dirty South bien lourd ! Et oui K.R.I.T vient du sud, et plus précisément du Mississippi. C'est donc tout naturellement qu'il a toujours revendiqué avec fierté ses influences. Il suffit d'écouter sa musique pour se rendre compte que Justin Scott a été berçé pendant son adolescence par Outkast , UGK ou encore Scarface. Ce n'est pas pour rien si dans la première partie de l'album sont présents T.I, Bun B de UGk et Ceelo Green de Goodie Mob, tous des artistes iconiques du sud des Etats Unis ! Cette première partie est donc explosive et rempli de bangers en tout genre. La deuxième partie se veut plus personnelle, l'intro se nomme d'ailleurs Justin Scott. On retrouve une musique mélancolique à l'image de Mixed message, Price of Fame ou Drinking Sessions. L'instrumentalisation se veut plus complexe que la première partie avec du Gospel sur Keep the devil Off ou du Jazz sur Drinking Sessions et The Light.
Les deux parties sont de grande qualité, j'ai une petite préférence pour la première car elle est plus équilibrée que la deuxième qui souffre d'un léger coup de mou au milieu avec Miss Georgia Fornia , everlasting et Higher Calling.

Je sors satisfait de mes nombreuses écoutes de 4eva Is a Mighty Long Time. Ce double album est le premier véritable album de Big K.R.I.T et un de ses 3 meilleurs projets. Je recommande à tous les fans de Hip-Hop de l'écouter ainsi que ses 5 mixtapes, encore sous-cotées.
Note finale: 8,5/10
best tracks: Confetti, Subenstein, Ride wit me, Get Up 2 come down, aux cord, Get away, mixed messages, keep the devil off, price of fame, Drinking Sessions, The light et Bury Me In Gold
Sons dispensables: 1999, layup, Miss Georgia Fornia, Everlasting et Higher Calling