7000 danses
6.3
7000 danses

Album de Indochine (1987)

Quatrième opus d'Indochine, il s'agit selon moi de l'apogée (du moins la première), la quintessence de ce groupe, qui, malgré tout ce que l'on a pu en dire, a su fabriquer un son, un style si reconnaissable et si particulier. Copie de Cure ? de Dépêche Mode ? Que nenni ! Malgré une parenté évidente au niveau du son, Indochine est bien loin d'être un simple plagiat. Un petit retour en arrière s'impose. 1982. Après un an d'existence, le groupe fondé par Dominique Nicolas, Nicolas Sirchis (qui n'avait pas encore modifié l'orthographe de son patronyme) Stéphane Sirchis et Dimitri Bodianski, impose sa pop new-wave sautillante mais encore balbutiante. "L'aventurier", premier album enregistré dans la hâte, puis "Le péril jaune", aux conditions d'enregistrement tout aussi chaotiques, parviennent cependant à mener les quatre jeunes gens modernes au sommet, succès confirmé avec le troisième album logiquement intitulé "3". C'est après cette première vague, cette première période faste et mouvementée, que les quatre membres d'Indochine enregistrent "7000 Danses". Album forcément très attendu, il marque une nouvelle étape dans l'histoire du groupe. "La buddha affaire", morceau instrumental faussement désuet, inaugure ce disque ambitieux, plus riche musicalement (pour la première fois de leur carrière, un vrai batteur enregistre à leurs côtés), plus sombre aussi, comme l'annonce la pochette. Les textes de Nicola (ou Nicolas ? Selon les crédits à la fin du livret, Nicolas aurait repris son patronyme original...) ont gagné également en maturité, abordant des thèmes politiques ("Un grand carnaval", "Il y a un risque - le mépris", "Les Tzars") tout en conservant les thèmes qui ont fait le succès du groupe (la pop héroïque des "Citadelles" et "La chevauchée des champs de blé" avec ses sonorités asiatiques ou bien la sexualité avec "La machine a rattraper le temps"). C'est là que se pose la question de l'identité du groupe. Qu'est-ce donc que ce groupe nommé "Indochine" ? La réponse est là, dans cet album, qui vient renforcer le "style", le "son" Indochine, tout en lui insufflant un nouveau souffle, une maturité évidente et une maîtrise complète de leur musique. "7000 Danses" est un cri, un appel à la révolte, le cri désespéré d'une jeunesse et un album au romantisme évident. La révolte, ici, n'est pas politique, elle est apolitique, Indochine n'est pas un groupe militant, de gauche ou de droite, mais sa musique et ses paroles vont à l'encontre, se jouent de la molesse politique, des "langues de bois", de ce "grand carnaval" qu'est notre monde. Il s'agit selon moi de la première apogée, ou l'apogée de la "première période" de ce groupe aux mille facettes, aux mille et une vies, qui a su se renouveler chaque fois sans tenir compte du dédain dont il a pu être la source pour certaines personnes.
Thomas_Aunay
9
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le 11 juil. 2013

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Thomas Aunay

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