En bien ou en mal, cet album fait et fera parler de lui

Toute première critique sur cette plateforme et je m'attaque direct à du lourd.

Pour replacer un peu le truc dans son contexte, je me considère moi-même comme un grand fan (pas hardcore non plus) du groupe. Bien qu'une partie de mon propos risque d'être influencée par cela, je vais tâcher de rester le plus objectif possible, mais il y a beaucoup à en dire.

Pour commencer je dirais que je donnerais raison aux deux écoles: les fans hardcore et les rageux, en désaccord, mais chacun avec des arguments valables. Il n'en demeure pas moins que pour n'importe quel groupe, le schéma sera le même: s'il innove on aura la team aigrie des "c'était mieux avant" et s'il campe sur ce qu'il sait faire on aura les aigris "Ça se renouvelle pas"... Tou-jours!

En termes de sonorité musicale, je rejoindrais les propos de celles et ceux qui diront que ce n'est pas le plus abouti de leurs albums: C'EST VRAI!!! Pas de ballades, morceaux globalement moins mélodieux,... pour cet album, on oublie les montagnes russes émotionnelles à l'écoute. Au contraire, même si quelques morceaux sauront sans doute vous marquer plus que d'autres, ici l'écoute dans sa globalité reste plutôt "linéaire". Maiiiiis, pour rappel, Metallica puise ses orogines dans le Trash Metal. S'ils ont sû nous prouver qu'ils pouvaient être (très) bons dans des styles Heavy/Hard Rock; là ils reviennent sur des instrus plus "brutes", comme à leurs débuts. Pour le cas de Kirk qui nous a habitués à des solos bien plus mémorables, ici j'ai l'impression ces derniers servent surtout à venir renforcer les morceaux mais sans les "monopoliser". On aime ou pas, mais c'est legit'. Le pire c'est qu'il reste bon dans ce qu'il fait, même quand il pète un câble sur Lux Aeterna (vraiment je ne sais pas ce qu'il a pris); même là, il fait n'importe quoi, mais il le fait bien. Malgré un pattern répétitif, Lars a une endurance de malade à la batterie, tout comme James sur sa rythmique. La basse de Rob gagnerait à être d'avantage entendue, mais il y a du mieux. S'agissant de la voix de James... C'est une affaire de goût, mais pour ma part j'ai adoré les tonalités choisies, le timbre, la puissance du coffre, il est au top.

Pour finir, mon ressenti à l'écoute de l'album, c'est que les gars pris du plaisir à (re)jouer ensemble en studio (après cette merde de confinement), en faisant ce pour quoi ils sont bons (au diable le renouvellement). Et au fond, n'est-ce pas là le plus important?

Aussi controversé soit-il, cet album est selon moi un de leurs plus solides, symboliquement très fort.

Je m'explique: ces morceaux qui s'enchaînent de manière linéaire donnant l'impression d'une seule musique unique, d'une histoire contée, mais encore le contenu et le sens derrière le nom de l'album (les 18 premières années) et les textes, ce retour aux sources dans le jeu... Tout vient renforcer le propos de l'album, sa D. A, sa comm'... On dépasse le cadre de simple "album musical" pour devenir un projet artistique complet. On peut ne pas aimer; mais reconnaissons-leurs que peu savent encore poser des projets solides comme ça.

Voilà pourquoi ce 7.

J'ai trouvé cet album intéressant, entrainant, lourd, brut, gras, "à l'ancienne" enregistré avec des équipements modernes... Si on exclue les personnes d'extrême mauvaise foi, il m'apparaît en réalité difficile de ne pas se laisser un tant soit peu ambiancer par la rythmique de l'album dès l'instant qu'on a le minimum syndical niveau sono' pour bien l'apprécier. Je perçois dans ce vent de "retour aux sources" de la part du groupe une petite piqûre de rappel sur leur identité musicale, un pied-de-nez aux coups durs de la vie qu'ils ont dû traverser mais également à l'attention de celles et ceux qui les disent finis depuis tout ce temps... Non ! ils sont de retour!!!