Bonjour à tous,


Aujourd' hui, je m' en vais faire la critique de cette adaptation des symphonies de Beethoven.


Déjà, une chose. J' adore Beethoven. C' est un de mes compositeurs préférés. Il me donne des frissons, chaque fois que je l' écoute. Et, il est la preuve que la musique classqiue n' est pas réservée à des snobinards à lunettes, ou des bourgeois prétentieux.


Et, ici, dans ce coffret, c' est juste magistral. Pourquoi ? Et bien, déjà, Un coffret que tout fan de Beethoven et de Karajan devrait posséder. Un beau cadeau pour un anniversaire ou pour Noël


Les cycles des symphonies de Beethoven sont tellement nombreux qu'on oublie parfois le premier réalisé par Karajan à Berlin (son deuxième après celui réalisé avec le Philharmonia).
J'ai refait le chemin de la 1ère à la 9ème. Quelle splendeur de son ! un son encore assez clair, sans le legato parfois pesant des versions ultérieures.
De la 1ère à la 6ème, c'est un enchantement, avec, au-dessus des autres, une pure merveille, la 4ème.
Dès la 7ème symphonie, le climat change et devient lourd. Quelle différence avec la version vif-argent avec Vienne (Decca, seulement 3 ans plus tôt). La 8ème devient pataude et perd son alacrité rythmique. La 9ème est grandiose, mais là aussi, assez peu motorique, mais le son est toujours superbe.


Disons tout d'abord que cette 2e intégrale (sur 4) des symphonies de Beethoven par Karajan est la plus globalement réussie, même si certains éléments de la 3e, enregistrée en 1977, peuvent être préférés. L'enregistrement est de la meilleure qualité possible à cette époque où, schématiquement, les ingénieurs du son de DG, Philips et Decca possédaient une sérieuse avance technique et un goût plus sûr que ceux de CBS ou EMI. Significativement, il existe une version SACD de cette intégrale : c'est tout à fait adapté à des interprétations d'une telle perfection formelle.
Même si on peut trouver la prise de son un peu réverbérée (mais naturellement, puisque l'enregistrement a été fait dans une église), c'est en effet la perfection du travail d'orchestre qui frappe, et que seul Carlos Kleiber, mais avec des objectifs différents, a peut-être égalée. J'admire la rondeur des sons, la progression des attaques instrumentales, dont on a souvent de la peine à savoir quand elles commencent ou quand elles finissent, celle des crescendos ou des diminuendos. Une telle précision désarmerait les plus critiques de l'art du chef. La mâle beauté de l'orchestre de Berlin, dont les célèbres basses sont à la fois adoucies et magnifiées par ce traitement, contribue évidemment à la réussite.
Il y a toutefois un revers de la médaille : cet accent porté sur la forme, ce refus d'un engagement passionnel qui en perturberait les lignes, atténue le message implicite des symphonies dans lesquelles l'héroïsme et le dramatisme sont davantage nécessaires, en gros les symphonies impaires (sauf la 1ère); la 5e est tout de même plus réussie que la 7e. L'intégrale culmine dans les deux premières, la Pastorale moins nettement, la 8e et plus encore la 4e, dont le mouvement lent devient comme un rêve, plein de calme et de sang-froid.
Plus tard Karajan accentuera, jusqu'à l'excès, les caractères de son art : le culte du son pour le son, le legato. L'orchestre deviendra un seul magnifique objet, abolissant les particularités des timbres de chaque instrument, le legato deviendra legatissimo, la réverbération s'aggravera, les artifices techniques éloigneront le disque de sa source instrumentale, rendant sans intérêt les progrès de l'enregistrement. Parce que cette évolution n'est encore qu'en germe au début des années 60, je préfère ce témoignage à ceux postérieurs, et je le recommande donc chaudement. Il reste que pour quelques symphonies essentielles, on perdrait beaucoup en ne connaissant que Karajan. Pour l'Héroïque, Furtwängler-Vienne 1944, Konwitschny- Dresde, voire Herbig-1982, pour la 5e, Carlos Kleiber, Jochum-1951-Tahra, Jochum-intégrale DG, pour la 7e, Fricsay et Carlos Kleiber, pour la 9e Furtwängler-Bayreuth-1951 ou Bruno Walter 1949-53, liste non limitative, sont des compléments, des contrastes éclairants, ou à la rigueur des antidotes à ce que l'interprétation de Karajan peut avoir d'unidimensionnel.


Voici l'intégrale de Karajan 63 dans un bon remastering (celui de la série DG the Originals) à prix intéressant.
Pas vraiment comparable à d'autres si ce n'est à la troisième intégrale Karajan 77, c'est l'intégrale avec le Berlin issu des années 50, mais plus celui qu'on entend dans la 9ième de Fricsay (58), pas encore celui façonné par Karajan dans des années 70, mais un Berlin dirigé de façon plus "Toscaninienne".
Les qualités du Berlin de l'époque combiné à la direction, la prise de son et le lieu d'enregistrement (Eglise Jesus Christ) donne un son dru, solide, charpenté, mais plus "lisible", où les pupitres apparaissent moins "fusionnés" que dans l'intégrale ultérieure (enregistrée dans la salle de la Philharmonie).
La sonorité de certains pupitres me semblent d'ailleurs plus typée (et préférable) que dans les années 70, par exemple les cors (ça apparait aussi fortement quand on compare Jochum/Berlin dans le Bruckner des années 60 avec disons Wand/Berlin des années 90/2000) mais aussi les cordes (les basses Berlinoises de l'époque)


D'un point de vue strictement Beethovénien, c'est une lecture "à l'ancienne" héritée plutôt de la tradition Wagner et des chefs de Berlin qui ont suivi plutôt que de l'école Mendelssohnienne (malgré l'influence reconnaissable de son mentor Toscanini).
Il est clair que Beethoven n'a jamais entendu ça et même a-t-il pu l'imaginer sachant qu'il écrivait pour des instruments qui n'existaient pas encore?


Cette intégrale est une réussite et recèle 9 morceaux qui ont marqué l'histoire du disque, de Karajan et de Berlin. Disposer des 2 coffrets 63 et 77 est bien sûr idéal et permettra de faire ses propres choix d'esthétisme et de lecture en comparant chaque mouvement.


Il n'est pas sûr que d'autres chefs furent plus "beethovéniens" en dégraissant, allégeant et ciselant les symphonies du Maître mais ces lectures que Herr K a légué à la postérité ont leur place tout au sommet de la discographie des grands anciens (juste derrière Furtwangler qui restera hélas à jamais en mono).


Beethoven fut avec Brahms le compositeur de prédilection de Karajan ,lequel fut un maniaque de l'intégrale.
En effet, ce ne sont pas moins de quatre intégrales des symphonies de Beethoven qu'enregistra le maitre autrichien, une en mono avec le Philharmonia dans les années 50; trois en stéréo avec Berlin.
Le présent coffret est le premier enregistré avec Berlin entre décembre 61 et novembre 62 à la Jesus-Christus Kirche. Il me semble être globalement le plus satisfaisant des enregistrements de Karajan même si comme les autres il s'avère être inégal, le chef ne réussissant pas toutes les symphonies au même niveau.
Le sommet de ce coffret est sans aucun doute la 4ème, réussite absolue, viennent ensuite les symphonies de jeunesse (1ere et 2ème) trés réussies puis les 7è et 8è.
En revanche, je suis très déçu par les 3è, 5è et 9è qui pêchent à mon sens par une certaine lourdeur, un son un peu épais et pâteux et des tempos manquant de vélocité. Il est intéressant de comparer sa 3è avec celle captée sur le vif en 1982 pour le concert du centenaire du BPO, de même la 5è peut être comparée avec celle enregistrée devant les caméras de HG.Clouzot; dans ces deux cas Karajan s'est montré nettemenent plus inspiré que dans son intégrale ; enfin la 9è me semble plus réussi dans son intégrale de 1977.
Au final, si l'on voulait avoir une intégrale de référence avec Karajan, il faudrait piocher dans ses diverses intégrales et ses enregistrements isolés.
Ceci étant dit, que l'on aime ou pas le chef autrichien, cet enregistrement reste un incontournable et nul ne peut l'ignorer même s'il ne saurait à lui seul épuiser l'univers beethovénien.
Il constitue une première approche intéressante qui doit être complétée par d'autres conceptions tant la discographie est riche.


Sur ce portez vous bien. Ecoutez Beethoven. Sur le champs ! :). Tcho. @ +.

ClementLeroy
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le 14 avr. 2015

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San  Bardamu

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