Je n’imaginais pas qu’autant de musiciens se lançaient encore aujourd’hui dans le « revival » de genres dont on a pratiquement fait le tour, comme le death par exemple. Le plus souvent ce sont soit des gosses bercés au son des Death, Morbid Angel, Entombed etc. ou des zicos plus expérimentés et nostalgiques. C’est le cas des Autrichiens de Zombie Inc., formés en 2009.

Ne cherchez pas une quelconque affiliation avec la chanson des cultissimes In Flames, Zombie Inc. est dévoué corps et âme au « pure fucking death metal ». Et ils vont vous le faire sentir. Ici il n’est question que de morts-vivants, de la mort tout court et autres joyeusetés sanglantes qui ont été traitées au cinéma sous tous les angles depuis plus de 30 ans. Ah et la musique ? Bah pareil, tout n’est que riffs gras, roulements de double à l’infini et blast-beats. Zombie Inc. ne cherche pas la subtilité. On cogne, point final. À trop vouloir être puriste, on en devient caricatural. Les Buried In Black avaient adopté un postulat similaire et s’étaient bien cassé la gueule. C’est pareil ici. Un son de Trve death metaller ov Hell, des tics de composition qu’on retrouve chez les milliers d’extrêmeux sans personnalité qui pondent un CD chaque semaine. Cet album renvoie au très soporifique The Esoteric Order de Puteraeon … en pire. Ce que l’album a de plus extrême est finalement sa répétitivité (“Deadtribe Sinister”), sans aucun moment de grâce.

Ah si, il y a quand même ce petit passage calme sur “Horde Unleashed”, le genre de bonne idée qui ne fleurit malheureusement pas souvent chez eux (ils remettent le couvert sur “Horror Fills This Hollow Earth”, mais là c’est moins bien car beaucoup plus court). En cherchant bien, on admettra qu’il y a de temps en temps quelques riffs sympathiques, noyés dans une production boueuse des feux de l’enfer (vers la fin de “Bloodrain Overdose” tiens). C’est bien trop maigre pour faire remonter l’album dans mon estime. Il faut sans doute être bourré et totalement en manque d’agressivité sonore pour choisir A Dreadful Decease parmi 3 albums de metal au hasard. Et ce ne sont pas les quelques samples de films d’horreur placés ici et là qui vont servir à quoi que ce soit. Tout ceci est tellement cliché, mais sans avoir un centième de l’inspiration qu’on retrouve chez Bloodbath. On sent quelques efforts du guitariste soliste pour nous sortir du sommeil profond (“A Dreadful Decease” qui amène aussi un joli passage en twin-lead plutôt mélodique dans ses dernières minutes), louable, mais insuffisant.

En écoutant A Dreadful Decease, on a le sentiment de s’être enfilé douze albums de death parmi les plus bas du front qui soient à la suite. C’en est vraiment trop pour moi, overdose inévitable avant même d’être arrivé à la moitié. Si vous voulez confirmer à un novice toutes ses idées reçues sur le metal extrême, vous savez quoi faire. Si vous voulez endormir un metalleux parfaitement lucide, vous savez aussi quoi faire.
JoroAndrianasol
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le 18 févr. 2013

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